L'univers de Dark Moor est à la frontière du Pays des Merveilles, c'est-à-dire qu'il représente les contes de fée tout en ne tombant pas dans le mélo. Alors que "Beyond The Sea" (2006) avait déçu, malgré une chanson-titre magnifique et enchanteresse, et que l'éponyme "Dark Moor" (2005) avait subjugué les fans du genre (surtout avec sa pièce-titre déboussolante), "Tarot" fixait la barre bien haute avec ce concept tiré des cartes du jeu... de tarot.

Le brio d'Alfred Romero au chant et d'Enrik Garcia aux guitares poussent littéralement cet opus au panthéon du Metal symphonique aux côtés de ses frères de RHAPSODY, FAIRYLAND, KAMELOT et STRATOVARIUS.

Les orchestrations et chœurs ne manquent pas, le rythme est tantôt endiablé ("The Chariot", "The Death"), tantôt variable (la sublime "The Devil In The Tower" et l'imprévisible "The Moon" - wow) et plus tard sirupeux à souhait ("The Lovers" - pop, mais franchement excellente !). Ajoutez à cela des refrains en chœur et vous touchez à l'extase.

La différence avec ses successeurs ? Eh bien... la présence d'une ligne qui ne casse pas, d'une trame imaginaire qui percute dès la première écoute, un son dénué de friture... Et surtout, un charme incroyable et une énergie bon enfant qui planent du début à la fin, une des marques de commerce du groupe, alors que plusieurs autres se prennent définitivement trop au sérieux. Faut pas oublier que le fantastique vient titiller l'enfant en nous, alors faut garder ça simple malgré la grandiloquence des arrangements et orchestrations.

Que pouvait-on espérer de mieux après cette baffe ?

Note réelle : 4,5/5.