La légende voudrait que suite à "Terra Incognita" Joe se soit isolé en forêt pendant une année, vivant en harmonie avec la Nature.
Cela expliquerait le tournant pris sur "The Link", qui va bouleverser le futur de GOJIRA pour de bon, juste avant le mastodonte "From Mars To Sirius".

Ce n'est pas pour rien que la plupart des tatouages de fans reposent sur ce dessin d'arbre primitif. Il est la représentation parfaite de ce qui fascine chez GOJIRA: leur spiritualité. Exit les couplets sur le Diable, la Mort et je ne sais quoi d'usé, GOJIRA parle du monde, de la Nature, des Esprits, de Renaissance et de Vie. C'est un groupe totalement immergé dans une conception spirituelle de l'existence, extrêmement reliée à la Nature, amoureux des Landes oblige.

Il apparaît évident alors que "The Link", s'il est si primitif que ça, l'est en raison de son propos. Les riffs reposent sur le rythme, le tout groove et le son apporte un charme organique face à un "Terra Incognita" plus froid. Le chant de Joe est transformé, plus chanté et montre même des tentatives diphoniques ("Embrace The World"), le jeu de Mario est tout en finesse et en technique (impressionnante "Remembrance") et l'ensemble sonne comme un chant chamanique porté depuis des millénaires.

"Indians", "Death Of Me", "Remembrance", "Embrace The World": GOJIRA continue à créer des merveilles, et si "The Link" est plus homogène et court que son prédécesseur, voire trop répétitif, il reste ce virage que GOJIRA aura pris avant de trouver sa quintessence dans "From Mars To Sirius". Pour cela, il est essentiel de s'y plonger.