Il y a quelque chose de particulier qui émane de cet album du PRIEST. Les titres sont plus courts, plus directs. On se rapproche déjà assez sûrement de ce que sera "British Steel" deux ans plus tard. Le look cuir et clou est définitivement adopté et le groupe s’apprête à entamer la période la plus féconde de sa carrière.

"Killing Machine" a donc tout de l’album charnière. Sorti rapidement après "Stained Class", un peu trop peut-être, il propose pas moins de onze titres, dont certains vont se montrer un brin dispensables, à l’image de "Take On The World" ou de "Evil Fantasies". Pourtant, les choses étaient plutôt bien engagées avec un "Delivering The Goods" qui reprenait là où le groupe s’était arrêté quelques mois plus tôt. JUDAS PRIEST va chercher à trouver la formule la plus directe, sans pour autant se renier.

Ainsi, "Hell Bent For Leather" ou "Running Wild" ne font pas dans le détail. Elles foncent bille en tête, s’accordent un instant pour un duel de guitare au sommet et repartent de plus belle, avec un Halford très en voix, en passe de devenir le Metal God. Il se montrera d’ailleurs impérial sur "The Green Manalishi" ainsi que sur la très jolie ballade "Before The Dawn", très touchante et qui tranche complètement avec l’esprit électrique qui anime cet album.

Malgré tout, ce disque est assez déséquilibré, il marque une transition et comme souvent dans ce cas-là, présente quelques petites faiblesses. Rien de bien méchant, mais "Killing Machine" n’a ni l’impact de "Stained Class", ni le côté fédérateur de "British Steel". Bon, mais pas transcendant pour autant.