Nous y voilà. Que dire sur l’un des albums de Metal les plus vendus de l’Histoire ? Beaucoup de choses, en réalité. Même 26 ans après sa sortie. Cet événement qui a changé la face de METALLICA et qui a plus ou moins mis fin à la dynamique du Thrash Metal mérite d’être traité avec le même recul que n’importe quel album. Quand bien même il regorge de tubes. Quand bien même ses morceaux servent de bande son jusqu’aux reportages des grandes chaînes de télévision. Quand bien même on l’a tous fait tourner sur notre lecteur CD plusieurs centaines de fois. Qui aime bien châtie bien, non ?

METALLICA est donc passé au Heavy, à une production rutilante, et à des hits capables d’être diffusés sur les radios mainstream. Un Heavy bien lourd et bien burné, pas vraiment proche de la tradition anglaise qui inspirait le groupe en 1983. Un Heavy qui, malgré tout, ne permet pas à tous les morceaux de se distinguer de la même façon. Combien de titres pouvaient donc être retirés de cet album pour en faire un disque intouchable ? Un peu trop, sans doute. "Don’t Tread On Me", "Through The Never", "The Struggle Within" et "Holier Than Thou", perdu au milieu de quatre monuments, sont de bons titres mais clairement pas au niveau des tubes de l’album. Les "petits" morceaux des précédents albums les surpassent sans sourciller. Et n’allez pas me dire que vous ne zappez jamais ces quatre titres quand vous vous repassez ce "Black Album", je ne vous croirais qu’à moitié.

En fait, il y a trop de morceaux de niveaux différents sur l’album éponyme de METALLICA. Cela va du moyen à l’exceptionnel. Heureusement, l’exceptionnel revient souvent. "Enter Sandman", "The Unforgiven", "Wherever I May Roam" et "Nothing Else Matters" tutoient les cieux. "Sad But True" et "Of Wolf And Man" ne sont pas loin derrière. Et il suffisait d’y ajouter seulement "The God That Failed" et "My Friend Of Misery" pour avoir un album bien compact, qualitativement parlant, et définitivement over the top. Au lieu de quoi, le "Black Album" laisse une sensation de trop. De trop-plein. De trop long. De trop inégal. De trop écouté, sans doute, mais voilà sûrement l’une des qualités de "Metallica" : donner envie d’appuyer sur "repeat". Celle-là, on ne la lui enlèvera pas.