J’ai découvert "Load" plusieurs années après sa date de sortie. Cette situation m’a permis d’intégrer le changement de style radical du groupe. Avec le recul, cet album a tout de même certaines ressemblances avec le "black album" : heavy, accessible, riffs simples mais efficaces. Bien sûr, "Load" est plus Rock, lorgnant de plus en plus à l’extérieur des frontières du Metal. Il y a également l’accoutrement ridicule des gars. La palme revient bien sûr à Lars et son manteau de poils totalement à l’inverse des années cuir de "Kill’Em All".

Niveau musique, Hammett continue à co-écrire une grande partie des morceaux. Ici, c’est donc la moitié qui est composée par le guitariste. Je dois dire que j’aime la plupart de ses titres : les sous-estimés "Wasting My Hate", "Thorn Within" ou "The House That Jack Built", le country "Hero Of The Day", l’épique "Bleeding Me" ou l’expérimental "King Nothing". Les quatre cavaliers réussissent à nous livrer la marchandise malgré un éloignement total du bon vieux Thrash. Seul "2X4" me laisse un peu indifférent.

Si Newsted ajoutait sa pierre à l’édifice METALLICA avec une composition par album, il laisse sa feuille de route complètement blanche cette fois-ci. Est-ce le changement de direction qui l’a laissé sans riffs ? Une difficulté des têtes pensantes à l’inclure dans l’équipe ? Mystère.

Pour ce qui est des compositions du duo Ulrich/Hetfield, la qualité est plutôt variable. J’ai toujours détesté le duo "Cure" et "Poor Twisted Me" que je peux identifier comme le ventre mou de l’album. Je ne crache cependant pas sur "Mama Said" malgré le blasphème d’en faire une balade Western. "The Outlaw Torn" peut se targuer d’avoir le refrain le plus catchy de "Load" mais expose un problème : sa longueur.

Tout comme l’album, "The Outlaw Torn " aurait gagné à être diminué d’un bon tiers. Si on avait coupé dans le gras (et Dieu sait qu’il en a), on aurait eu un putain d’album. Diminué de quatorze morceaux à dix, voilà qui nous aurait donné quelques choses de solide et aurait pu faire taire une bonne partie des critiques. Si on avait rajouté les quelques titres potables de "Reload", alors là on aurait pu toucher le jackpot. Malheureusement, monsieur Lars a eu les yeux beaucoup plus gros que le ventre et a mangé une salve de balles dans la tronche : une première salve d’une longue lignée malheureusement.

Morceau préféré : "Until It Sleeps".