On regrette tous le départ de Chity Somapala, qui a su donner une âme aux compositions de Gus G. sur "Forged By Fire". Pas de problème, c'est l'occasion pour FIREWIND de se relocaliser géographiquement près de ses origines, à Thessalonique, et de dénicher un vocaliste qui va révéler son plein potentiel avec ses compatriotes. Stian Kristoffersen, déjà bien occupé avec l'excellent PAGAN'S MIND, va lui aussi suivre les envies de subtilité et de musique plus progressive de Chity et laisser sa place à Mark Cross. Le malheureux batteur qui avait hérité du convoité siège d'Uli Kusch au sein d'HELLOWEEN, puis contraint de le céder pour problèmes de santé, obtient une deuxième chance en rejoignant les rangs de l'étoile montante du Power Metal.

FIREWIND ne ressort pas métamorphosé par ces changements de personnel, il ne l'a jamais vraiment été, vu le traitement des musiciens en mercenaires observé par son leader à ses débuts. Mais les désirs de cohésion de Gus G. semblent se concrétiser, et le line-up "classique" de FIREWIND est enfin complet. Musicalement en revanche, même si on sent la musique du groupe plus compacte et directe, le sens du tube ultime, bien éprouvé sur l'album précédent, est aux abonnés absents. Alors certes il y a du très bon sur "Allegiance", à commencer par la doublette "Ready To Strike"/"Breaking The Silence", mais entre un Apollo compétent mais pas encore totalement à l'aise dans ses baskets, un Bob Katsionis qui peine à trouver de la place pour ses claviers, il n'y a bien que la nouvelle section rythmique formée par Petros et Mark qui tire son épingle du jeu.

Le groupe se redressera de fort belle façon deux ans plus tard, mais malgré ses qualités, "Allegiance" porte tous les stigmates de l'album de transition, à ceci près que la ligne stylistique, elle, reste la même.