En 2003, Grayson Manor, un combo américain mené par le chanteur Brad Cox, sortait un EP de 6 titres: "Back on the rock". Il faut patienter 3 années pour voir Grayson Manor sortir son premier véritable album studio. Celui-ci a pour titre "Children of the manor", renferme 11 nouveaux titres, plus les 6 titres du EP "Back on the rock" en tant que bonus-tracks. Avant que cet album ne voit le jour, il faut savoir que le chanteur Brad Cox avait auditionné pour être chanteur chez Velvet Revolver, peu avant que Scott Weiland ne décroche le poste convoité.

A l'écoute de ce premier album de Grayson Manor, on peut se demander si Slash, Duff McKagan & co. n'ont pas fait une erreur de casting car Brad Cox aurait pu faire l'affaire, vu la façon dont il crache ses tripes. Tant pis pour les ex-Gunners et tant mieux pour ceux qui sont à la recherche de nouveaux groupes de hard rock prometteurs. Car Grayson Manor fait assurément partie de ces groupes-là et ses influences(Skid Row, Mötley Crüe) sont désormais bien digérées.

Ce nouvel album de Grayson Manor débute par une intro gothique, presque religieuse. On se demande alors s'il n'y a pas eu tromperie sur la marchandise, puis BAAAM ! La section rythmique se déchaine, les riffs heavy déboulent à toute allure et le chant rageur(mais toujours mélodique) de Brad Cox emportent tout sur leur passage, à la façon d'un raz-de-marée. Ce titre("Set you free") rapide, punchy, plein d'enthousiasme donne le ton et oscille habilement entre Skid Row et Judas Priest. Le mid-tempo "New generation", qui suit, n'est pas très éloigné de "The threat"(titre de Skid Row sur "Slave to the grind"), mais Grayson Manor y a injecté sa touche personnelle et, à bien y réfléchir, a tout d'un hymne en puissance et pourrait même devenir, avec un peu de chance, un des titres-référence de cette nouvelle génération de groupes de hard rock. Sur ce titre, Brad Cox impressionne lorsqu'il monte dans les aigus. Le déchainé "High school confidental" accélère à nouveau le tempo et ça fait du bien par où ça passe. Avec "Mamacita", le combo américain navigue davantage dans des eaux 70's et son refrain catchy flirte avec le glam. "Sweet sixteen", plus mélodique, plus raffiné de par ses textures de guitares, est à mi-chemin entre The Cult(avant sa transformation hard rock) et Hanoi Rocks, et ce titre prouve que Brad Cox sait moduler sa voix, l'éclaircir.

Grayson Manor gratifie d'autres bons moments de hard rock comme l'attestent "In my skin", l'entêtant "Habitual refugee" avec son final humoristique(le chanteur récite des paroles pleines d'ironie), l'énergique et très rock "Farmer's daughter" entrecoupé de passages cools quasi-exotiques, ou encore "Killers on the loose", dont les cavalcades de guitares font penser à Iron Maiden. En fait, seule la ballade "Maggie May", qui est en fait une cover de Rod Stewart, est un cran en dessous par rapport aux titres de l'album.

"Children of the manor", le premier album de Grayson Manor, est très réussi et répond aux attentes, mais ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre mortel au même niveau qu'un "Appetite for destruction" ou "Slave to the grind". Ce sera peut-être pour la prochaine fois... En attendant, ce disque permettra à certains de passer de très bons moments. Outre les points communs avec "Slave to the grind", justement, et Mötley Crüe à ses débuts, on retrouve sur cette galette quelques clins d'oeil aux 70's et quelques relents heavy metal ici et là. Grayson Manor confirme que le hard rock américain reprend du poil de la bête et pourrait devenir un groupe plus important si l'avenir lui sourit.