Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

Commentaires (4)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2006 Wolfmother
2009 Cosmic Egg
 

- Style : Jumping Jack
 

 Myspace (624)

WOLFMOTHER - Wolfmother (2006)
Par BAAZBAAZ le 17 Mai 2006          Consultée 6399 fois

La nouvelle bombe rock venue d'Australie. En tout cas, c'est ce que dit la pub. On peut même télécharger des sonneries pour son téléphone portable. Sans compter que Frazetta a dessiné la pochette, comme au bon vieux temps où des guerriers musclés ornaient les disques de Molly Hatchet. Mais bon, on se souvient qu'il avait aussi dessiné la pochette du triste War to End All Wars de l'ami Malmsteen. Du coup, la prudence est de mise quand on s'intéresse au premier album de Wolfmother, trio australien qui semble être aujourd'hui à la mode. Méfiance, donc, surtout quand le dessin en question, malgré ses qualités évidentes, est quand même une compilation des pires clichés putassiers de l'imagerie du hard rock : une femme-démon dominatrice à moitié nue baignant dans une ambiance très heroic fantasy. Du genre Conan chez les succubes : on imagine sans peine l'appel du pied en direction des ados ravagés par cette expérience visuelle extrême.

Quoi qu'il en soit, Wolfmother cartonne en Australie. De ce pays lointain nous provient depuis quelques mois déjà la rumeur d'un groupe qui saurait prendre le meilleur de Black Sabbath, de Led Zeppelin – et peut-être des Doors – pour forger une musique à la fois nostalgique et bouillante, incrustée de riffs à l'ancienne : des lignes de guitares épiques et saccadées d'où émergeraient des fulgurances psychédéliques. Deux ou trois fois, c'est le cas. Surtout quand on tombe sur « Pyramid », son intro aigue sur laquelle s'enroule une rythmique énervée, son refrain mélancolique et sa guitare fantasque. Ou alors quand on s'accroche à l'énorme « Joker & The Thief » et son amorce à la « Paranoid » d'où surgit un hard rock monstrueux, rouge et brûlant. On retrouve alors cette ambiance terrible, lourde et grasse, mais aussi souvent planante : le son des premiers riffs, la rugosité du métal à ses balbutiements. Et surtout de vraies chansons, fières et lumineuses.

Mais tout le disque n'est pas forgé dans cet acier. Suffisamment aéré, il ne tombe pas dans les travers du stoner qui confond parfois solidité rythmique et monolithisme : les tempos sont variés, les ambiances aussi. Au milieu des salves de plomb s'insèrent quelques accalmies, comme le sautillant « Tales From the Forest of Gnomes » qui dénote des influences folkloriques. Le rock progressif n'est d'ailleurs jamais très loin. Mais cela n'empêche pas une certaine linéarité. Les compositions sont souvent prévisibles ; surtout elles se ressemblent. Sur une moitié du disque, l'impression est fugace. Mais elle s'accentue peu à peu, et lorsque « Dimension » sous perfusion Led Zep' arrive enfin, un peu d'agacement accompagne ces éternels riffs désuets et cette lourdeur très calculée : il y a un peu de snobisme dans cette musique. Un peu comme chez les Strokes ou les White Stripes. On sent bien que cela va plaire d'abord à ceux qui n'aiment pas trop le métal d'aujourd'hui.

La voix de Stockdale n'a d'ailleurs ni la pulsation hypnotique et macabre d'Ozzy Osbourne, ni la fureur cramoisie de Robert Plant. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer. Sur les meilleurs morceaux, on se laisse prendre brièvement au jeu. Mais ce chanteur apparaît vite un peu maniéré : « Where Eagles Have Been » le prouve, son timbre à la limite du mimétisme outragé peut aussi se révéler insupportable. C'est une exception, car l'album est dans l'ensemble intéressant, et les chansons sont bien agencées. Mais l'exercice de style a ses limites, et l'on sent déjà que la mode peut prendre le relais à tout instant : les mêmes minets qui redécouvrent les années 70 par le prisme déformant des Strokes pourront se payer un frisson hard rock bon marché avec les Wolfmother. Il y a la pochette de Frazetta, il y aura sans doute des codes vestimentaires – cheveux longs et pattes d'éléphant. C'est-à-dire tout ce que le Stoner véhicule plus discrètement depuis quelques années déjà. Un peu vain, donc.

A lire aussi en HARD ROCK par BAAZBAAZ :


MC5
Back In The Usa (1970)
Prophétique




STEPPENWOLF
Steppenwolf (1968)
Légende sauvage

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez




 
   BAAZBAAZ

 
  N/A



- Andrew Stockdale (chant, guitare)
- Chris Ross (basse, orgue)
- Myles Heskette (batterie)


- (track-list Version Australienne)
1. Colossal
2. Woman
3. White Unicorn
4. Pyramid
5. Mind's Eye
6. Joker & The Thief
7. Dimension
8. Where Eagles Have Been
9. Apple Tree
10. Tales From The Forest Of Gnomes
11. Witchcraft
12. Vagabond



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod