Sorti en 1997, "Rain Without End" fait quelque peu office de "Brave Murder Day" du pauvre. Cela est dû à ce que l'on ressent aisément la parenté stylistique entre ces deux albums au niveau de la composition, mais il manque le jusqu'au-boutisme créatif dont KATATONIA avait fait preuve dans ce premier opus d'OCTOBER TIDE.

L'approche est moins Doom, ce qui lui donne une légèreté somme toute fort bienvenue ; il a également le mérite d'être assez mélodique et varié, ce qui fait que l'écoute reste agréable d'un bout à l'autre du disque. Pas de prise de risque, pas d'expérimentation hasardeuse : juste de la musique, simple et efficace. Une courte promenade un dimanche après-midi par temps pluvieux.

Cet album souffre d'une pathologie bénigne, mais qui a eu pour conséquence de le faire rester dans l'ombre : la banalité. On est ici dans le standard, le convenu, le prévisible ; c'est à la fois rassurant de savoir où l'on va, car cette destination est sans aucun doute plaisante, et d'être sûr que l'on ne se perdra pas en route au détour d'un chemin tortueux, mais il en résulte un manque de saveur certain. Si "Rain Without End" était un dessert, il serait un cake au chocolat : plaisant à la plupart, il est une valeur sûre et, si l'on est chanceux, l'on tombe même parfois sur une part avec un supplément de pépites, ce qui est toujours fort appréciable.

Cependant, il n'épatera pas la galerie, et le vrai gourmet lui préférera sûrement son voisin le fondant, plus onctueux, quoique également plus écœurant si consommé en grande quantité.

L'album n'a pas fait date, ce qui est facilement compréhensible, même si légèrement injuste au vu de qu'il y a à déguster à l'intérieur. Un bon choix lorsque l'on n'a pas envie d'attraper une migraine après dix minutes d'écoute d'un disque de Doom. Mais rien de plus.