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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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SUMMONING - Let Mortal Heroes Sing Your Fame (2001)
Par VOLTHORD le 10 Octobre 2015          Consultée 10118 fois

Il y a une évolution clé dans "Let Mortal Heroes Sing Your Fame".

C’est là que SUMMONING trouve ce juste équilibre entre des guitares souples et entraînantes, pensées comme des compléments rythmiques, et des claviers plus riches que jamais. C’est là où la boîte à rythme de Protector sonne comme un orchestre de tambours de guerres ("In Hollow Halls Beneath the Fells" en étant l’exemple le plus probant tant la boîte à rythme semble tenir la composition sur ses épaules), rendant la partie rythmique plus dense, plus intense encore. C’est là où les samples de voix se font plus présents, un complément de récit supposant plus qu'ils ne dévoilent. C’est là aussi, pour la première fois (et la seule depuis ce temps) que SUMMONING trouve une prod parfaite, dissociant chaque élément sans perdre sa féérie, son obscurité et son univers.

Pour tout nouveau venu, c’est par là qu’il faut commencer.

Une féérie maladive s’en dégage, d’une couleur plus scintillante que le paysage décidément noir de "Stronghold". Cette aura propre à la marche de guerre plus qu’au combat sanglant, qui ne faiblit que sur la tristesse téléphonée d’"Ashen Cold" (qui reste un bon titre, n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dis). Les Autrichiens varient aussi leurs univers, vont chercher du côté de Moorcock tout en restant ancré quelque part entre un Riddermark empreint de la folie des hommes et un Mordor rugissant au loin. Des trompettes triomphales de "Svuth Aman" aux caverneux et mystérieux "In Hollow Halls Beneath the Fells" et "Runes Of Power". Le triste et lumineux "Our Foes Shall Fall" crée un contrepoids impertinent avant le triomphal "The Mountain’s King Return", premier climax de l’opus.
Le second, ce sera l’immortel "Farewell". Un champ d’honneur sous une pluie de bravoure ensanglantée, de lames émoussées et de lendemains qui ne chantent plus. Il ne reste de gloire que la dernière musique qui l’a portée.

Ce n’est pas là que je vous dis adieu, même si les allergiques à la subjectivité devraient ici arrêter de lire.

Dans cet album, c’est aussi là qu’il y a une bonne dose de souvenirs.

Traverser l’adolescence avec SUMMONING a été peut-être une des plus belles choses de ma vie. Échappatoire virulent et mélancolique, incroyablement fertile et imaginatif malgré la rigidité de sa formule, les Autrichiens, au même titre que les Hongrois de SEAR BLISS ont été un des rares groupes extrêmes que j’ai pu écouter des années et des années durant sans me lasser.

Petite touche de nostalgie pour "LMHSYF", où tout se rattachait à ce noël 2004. Tout foutait le camp, les amis et les contacts msn, la vieille pluie qui transformait en boue la belle neige de début de saison. Même dans l’univers d’Harry Potter c’était la merde, le crétin se faisait gauler à chaque fois qu’il sortait la nuit alors qu’il avait réussi à être quasi-intouchables toutes les années avant. J’avais du mal à vivre dans un monde où même Harry Potter avait cette malchance d’enculé.

En bande sonore de ma lecture, il y avait mon cadeau de noël sonore (sans doute payé 35 euros à la Fnac par mes parents, la belle époque). Et là où "Stronghold" m’avait subjugué tout en me donnant cette impression de fresque lointaine, bouleversante certes mais dont les émotions ne m’étaient pas directement applicables, "LHMSYF" me collait à la peau comme un vieux rhume d’hiver. Je l'ai trouvé d'abord un peu dur et amer. J’ai eu du mal à l’aimer totalement, je trouvais les vocaux parfois maladroits, les mélodies parfois pas à la hauteur de mes attentes.
Pourtant je m’emmerdais tellement moins à son écoute, je voyageais tellement loin. Et j’avais "Farewell", et là je devenais un peu l’ado qui allait au combat, je me battais avec les gens plus dans ma tête qu’en vrai.


A partir de là, SUMMONING était un peu devenu une religion à part. Un truc sacré et intouchable. "Stronghold" me suffisait jusque là, "LMHSYF" m’a donné envie d’aller au-delà, de comprendre chaque étape de la création du groupe et de son ascension.
En 2015, les Autrichiens sont toujours des divinités dans ce monde tellement plus beau lorsque l’on comprend la beauté de leur univers.

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Par BAST




 
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   (3 chroniques)



- Protector (guitare, claviers, programmation)
- Silenius (claviers, chant)
- Tolkien (textes ;)


1. A New Power Is Rising
2. South Away
3. In Hollow Halls Beneath The Fells
4. Our Foes Shall Fall
5. The Mountain King's Return
6. Runes Of Power
7. Ashen Cold
8. Farewell



             



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