Vous vous souvenez de "Vol au-dessus d’un Nid de Coucou" et plus particulièrement de cette relation perverse entre Randall et l’infâme Ratched ? On retrouve un peu de ça sur ce second opus de RAM-ZET et sans vouloir vous déflorer toute l’intrigue, on s’arrêtera sur le fait qu’ici, le personnage joué par Zet sur le disque précédent essaye de séduire son infirmière pour prendre la suite. Et c’est bien plus moche que le syndrome de Stockholm que subit Harley Quinn avec le Joker.

Il est important de causer un peu de l’histoire vu que "Escape" est un concept album. Si le sujet n’est pas forcément très original (l’univers de Batman est un vivier pour ce genre d’histoire), la façon de l’interpréter et de le mettre en scène a quelque chose de glaçant. RAM-ZET s’est étoffé et RAM-ZET va se donner les moyens de se sublimer de façon remarquable. Avec un line-up plus conséquent, les Norvégiens vont donner de l’ampleur à la musique. Cela va se traduire par des morceaux plus longs, plus intenses. Le chant féminin, assuré par Sfinx, va prendre plus de place et apporter une touche dramatique à l’ensemble.

Mais là encore, difficile d’expliquer réellement quelle musique pratique ce groupe. Imaginez un creuset dans lequel un alchimiste un brin cinglé aurait placé des racines de Black Metal, des germes de Néo, une bonne dose de Progressif, une touche de Symphonique et qu’il aurait saupoudré le tout de notes d’un Violon strident. Le résultat pourrait être immonde ; il tient parfaitement bien la route et mieux ! Il est absolument délectable.

Et "Escape" ? Un chef d’œuvre madame. S’il est recommandable ? Bien sûr monsieur ! Cet album est fou, complexe et exigeant, mais une fois que l’on rentre dedans, qu’on laisse le froid de la lame du scalpel nous balafrer, qu’on admet que les électrochocs sont une solution saine à tous nos problèmes, cet album s’impose comme une évidence. 5/5 sans la moindre hésitation, donc.