Dire que cet album est mésestimé est un doux euphémisme ! C'est à n'y rien comprendre d'ailleurs. Si "Crazy World" marque un tournant pour SCORPIONS, mettant des thématiques plus sérieuses au cœur de ses textes, et durcissant le son de ses guitares, très Heavy depuis qu'il a remercié Dieter Dierks, ce "Face The Heat" lui succède avec brio avec certains des titres les plus Heavy de la carrière de SCORPIONS.

Outre la pièce-titre, le pendant le plus dur de la musique des SCORPS est à l'œuvre sur ce disque, s'accommodant parfaitement avec la frappe de mule d'Herman Rarebell. C'est la fin d'une époque là aussi ; Francis Buchholz vient d'être renvoyé pour avoir piqué dans la caisse et le groupe diversifie ses influences pour aboutir à un somptueux "Woman" à la fois original et prenant.

Le seul défaut de ce disque est qu'il n'aurait jamais dû avoir de bonus tracks ; deux ballades dispensables même si "Lonely Nights" garde un refrain plaisant. Klaus Meine est par contre le maître de ce disque et exploite l'intégralité de ses immenses qualités d'interprète, nous gratifiant même de quelques hurlements bestiaux hérités des seventies.

Rien à jeter pour moi sur cet album : des titres Heavy fédérateurs ("No Pain No Gain"), puissants ("Unholy Alliance"), Speed ("Nightmare Avenue") et des ballades qui font dans l'originalité ("Under The Same Sun", "Woman").