"Moonromanticism" : rarement première piste aura été aussi bien nommée. Car si l'on oublie un premier EP anecdotique, l'on est dès le premier contact d'EMPYRIUM confronté aux Astres, à la Nuit et au Romantisme, trois thèmes fondamentaux de l’œuvre du groupe. Un romantisme embryonnaire, aussi peu maîtrisé et sûr de lui que le chant du jeune Markus – mineur alors que sort ce disque. Les ingrédients formels sont connus, le Doom, le Folk, le Black, le Gothique et puis la Darkwave Néoclassique... enfin DEAD CAN DANCE quoi.

Le groupe possède déjà le sens mélodique qui le caractérise, employé avec une expressivité frappante : ainsi les leads de "Ordain'd to Thee" évoquent l'ULVER de "Troldskog Faren Vild" dans ce qu'il a de meilleur. Déjà quasi-religieux, les claviers solennels et plaintifs résonnent sur le disque comme l'orgue d'une église, mais pour toute liturgie, EMPYRIUM n'a que le chant des forêts, pour toute universalité, que son expérience intimiste, pour tout chœur des fidèles qu'une flûte solitaire.

De tribulations en longueurs, d'erreurs (Les growls de "Fraconian Woods") en illuminations (Le reste de la piste), l'immature "A Wintersunset" est un témoignage profond d'une sensibilité adolescente face à la Nature et au Sublime. Assurément le moins bon – et pourtant ! C'est qu'il faut trancher – des albums d'EMPYRIUM, il porte en lui tout le futur du groupe, les touches pastorales, le romantisme allemand, le naturalisme pictural, le mysticisme solennel et ne ressemble pourtant à aucun de ses successeurs, comme ancré dans une époque précise, un moment particulier : un unique coucher de Soleil parmi des milliards.