Ok les potos on rigole plus.

"Blessed Are The Sick" c'était presque l'album arty de MORBID ANGEL mais la on retourne au blast qui tabasse, on refait des visages, on pète des rotules, on casse des nuques et on vole tes organes. Et puis arrive "World Of Shit" et l'on comprend que le propos ne sera pas aussi unidimensionnel que CASSER DES BOUCHES ARGGGG – même si soyons francs c'est un peu le cœur du disque – il y a du songwriting, une refonte en mieux des mid-tempos de "Blessed Are The Sick" pour accentuer judicieusement les parties les plus bestiales (la fin de "Vengeance Is Mine" c'est CRYPTOPSY avant l'heure). Il y a aussi "Angel Of Disease" l'artefact de "Abominations Of Desolation" c'est-à-dire quasiment une bonus track de "Altars Of Madness" rajoutée sur le mauvais album au montage, et puis "God Of Emptiness" le mid-tempo-groove proto- "Domination", deux pistes qui font presque de cet album un cours rétrospectif sur l'évolution de MORBID ANGEL entre 86 et 95.

Tout ça pour quoi ? Une brutalité fort appréciable, certes, mais hélas légèrement moins intelligente que "Blessed Are The Sick" ou même que "Altars Of Madness" - et sans atteindre la jouissance sulfurique de ce premier. La faute à deux trois moments un peu inférieurs ("Blood On My Hands" n'est pas très impressionnante franchement) ou peut-être simplement que j'ai écouté "Altars Of Madness" en premier et que je lui voue une affection indépassable. En tout cas, et malgré mon pinaillage, il s'agit du dernier album de la trilogie d'or du groupe et choisir parmi ceux-ci est un exercice amusant mais superflu puisqu'on peut fort bien alterner les trois dans l'ordre de notre choix pour notre plus grand plaisir.