Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par JEFF KANJIPRIMAL FEAR fait partie de ces groupes de Heavy Metal purs et durs qu'on n'imagine pas suivre une autre voie que celle tracée par les vétérans de JUDAS PRIEST (pour ne citer que leur influence la plus notoire). Ayant sorti leurs albums avec la régularité d'un coucou suisse et après deux albums de haute volée ("Nuclear Fire" en 2001, et "Black Sun" en 2002), 2003 aura été une année de travail également. Il y aura eu des concerts un peu partout (à Wacken notamment), et également l'écriture de ce nouvel album. L'arrivée d'un nouveau batteur, Randy Black (qui a fait ses armes chez ANNIHILATOR et REBELLION) fait que PRIMAL FEAR n'est plus aujourd'hui un groupe 100% allemand.

Et c'est donc en ce début 2004 que la bande à Ralf Scheepers et Mat Sinner nous sort cette cinquième profession de foi, histoire de nous rappeler encore une fois que le combo à l'Aigle est voué au Metal le plus pur. "Devil's Ground" est le nom de cette offrande, et le titre en dit long sur les intentions du groupe. Surtout quand le premier titre (et sympathique single de l'album) s'intitule "Metal Is Forever". Oui, PRIMAL FEAR est un groupe intègr(ist)e et nous le prouve une fois encore. Aucune déception en vue donc pour les fans du style qui vont encore pouvoir headbanguer à cœur joie, savourer la stridence maîtrisée de ce grand chanteur qu'est Ralf Scheepers, et aussi les soli/duels de guitares chers à tout fan de True Heavy Metal. Je suis personnellement friand il est vrai de ce genre de choses. Petite déception cependant : l'album reste très bon, la production est puissante et nickel comme d'habitude, mais "Devil's Ground" se situe un cran en-dessous de ses deux grands frères. Avec moins de speederies en général, l'album est aussi un peu plus conventionnel et possède moins d'hymnes. Du moins je le ressens comme cela, ce qui me pousse à le rapprocher davantage de "Jaws Of Death" (second album sorti en 1999). De très bons moments en perspective pourtant avec les excellents "The Healer", "Sacred Illusion" et "Soulchaser" et son intro brutale (il a voulu marquer le coup le Randy sur ce coup-là ?). Le reste est pas mal mais plus classique, le groupe nous réservant aussi une power-ballad et des mid-tempi puissants à l'image du très bon "Wings Of Desire".

Ces quelques petites remarques n'enlèvent en rien les qualités de ce grand groupe qui est l'un de mes préférés dans le style et qui nous ravira encore, c'est sûr, en concert très prochainement.