Après une parenthèse de cinq ans passée devant la caméra, le beau Jon s’est quand même rendu compte qu’acteur, ce n’est pas qu’un passe-temps et que son talent, c’est plutôt de chanter. Il retourne donc en studio avec ses fidèles lieutenants pour accoucher du successeur de "These Days". Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les cinq années font mal aux fesses des fans, parce que le groupe va subtilement changer son fusil d’épaule et entamer une nouvelle partie de sa carrière.

Dès le premier titre, on sent que quelque chose ne va pas. Souvenez-vous de "I Believe" et de "Hey God", les openers des deux opus précédents. On était capté du début à la fin, BON JOVI nous emmenait du point A au point B sans laisser retomber la pression. "It’s My Life" est un titre correct, mais il y a deux hics majeurs : il se veut la suite de "Livin’ On A Prayer" (1986, ce qui ne rajeunit personne) et que si on lui enlève le refrain, il ne reste pas grand-chose de bien conséquent à se mettre sous le dents, si, peut-être quelques lignes de guitare de Sambora.

Et il s’avère que "Crush" est poussif. Ce n’est pas tant l’interprétation qui laisse à désirer, mais plutôt le travail d’écriture. S’il y a de l’ambition là derrière, ce n’est pas clair, mais ce serait de placer du single à la pelle dans les charts, à grands renforts de ballades à gerber des paillettes tant elles sont nunuches. Où sont passées les "Wanted (Dead Or Alive)", "Bed Of Roses" ou "Living In Sin" ? Ben sur les albums précédents, à question idiote, réponse idiote.

Il y a toutefois des moments sympa sur ce disque, il n’est pas tout à fait mort, mais on a connu BON JOVI plus vivant aussi. Mais globalement, le soufflé retombe très rapidement, déjà qu’il avait du mal à prendre. Ces cinq ans d’absence n’ont pas fait du bien pour l’inspiration, ni pour Sambora qui avait bien du mal à se défaire de son alcoolisme. D’ailleurs, ce dernier se montre bien moins flamboyant que par le passé et livre une prestation globale un peu décevante…

"Crush" n’est pas la manière idéale de remettre le pied à l’étrier, mais il rappelle au monde que BON JOVI est toujours là. D’ailleurs, cela ne lui a pas empêché de vendre des palettes de ce disque qui marquait son grand retour. Pas certains que les vieux fans aient vraiment apprécié en tout cas.