Devin était jeune. Un louveteau rusé comme dix. Talentueux comme vingt. Canadien, attiré par l'immensité des montagnes, de l'océan et de l'âme humaine, il a concocté avec ce premier monument un must, un album-phare dont l'écoute est non seulement obligatoire mais historique.

La variété qu'on retrouve sur ce skeud est incroyable. Ne vous fiez pas seulement à la pochette ou aux réactions dithyrambiques des amateurs, "Ocean Machine" est un condensé de hits Metal pop (les excellentes "Life" et Greetings"), de longues pièces progressives (les interminables "The Death Of Music" ou "Bastard") et de lourdes claques planantes ("Seventh Wave"). Ce qu'il offre encore d'ailleurs aujourd'hui avec son DEVIN TOWNSEND PROJECT.

Alors, pourquoi autant d'admiration devant cet album ? Peut-être le contexte, l'attrait de la nouveauté, l'éclair de génie précoce...

Reste qu'"Ocean Machine" est légèrement poussif et longuet. On peut notamment mettre tout cela sur la faute des expérimentations parfois trop touffues de Townsend ("Funeral" ou "Death Of Music") ou la dualité « Pop/Prog » présente sur l'album qui met mal à l'aise. Mais c'est justement cette déstabilisation qui confère à ce joyau ses lettres de noblesse.