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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1983 1 Blaspheme
1985 Desir De Vampyr
2010 Briser Le Silence
 

- Style : Wolf's Gang
- Membre : Klone
 

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BLASPHEME - Blaspheme (1983)
Par DARK SCHNEIDER le 7 Novembre 2007          Consultée 1517 fois

BLASPHEME, voilà un nom qui doit susciter une grande nostalgie chez ceux qui ont vécu avec ferveur la première moitié des années 80’s, où les sorties vinylique de grande qualité se succédaient sans peine, où les groupes arboraient fièrement croix renversées et autres symboles sataniques. Il est évident qu’un groupe du nom de BLASPHEME devait lui aussi récupérer ces symboles. Il suffit de regarder cette pochette, provocatrice en diable. Pour les biens pensants de l’époque c’était le cas. Imaginez donc : une croix renversée, et surtout un détournement hérétique du fameux tableau de Léonard de Vinci représentant la cène sur lequel les musiciens du groupe encadrent le Christ. Mon dieu, quel blasphème ! Et voilà comment le groupe justifie son patronyme. Pourtant, en y regardant de plus près, impossible de ne pas voir un certain second degré, à l’image du diablotin qui se cache derrière la croix.

BLASPHEME, groupe formé en 1981 qui se tailla une solide réputation suite à ses nombreuses prestations live, fut peut-être le groupe des 80’s qui se réappropria le plus intelligemment le satanisme. Loin de se prendre au sérieux comme KING DIAMOND, loin non plus de l’utilisation racoleuse qu’en fit VENOM, BLASPHEME, et surtout son vocaliste/parolier Marc Ferry, utilisa le satanisme avec humour et provocation, alliant second degré et critique sociale. Chaque texte de BLASPHEME est une pépite, mêlant humour noire, pensées salaces, ciblant les instincts humains les plus primaires. Rien que pour ces textes très au dessus de la moyenne, écouter BLASPHEME est un régal.

Mais évidemment, tout cela ne serait rien si musicalement ça n’assurait pas. Aucune inquiétude à ce niveau. BLASPHEME avoine sévère, c’est le moins que l’on puisse dire ! Mettant en avant le duo Guitare/Basse, la puissance est de mise. Les riffs de guitares s’enchaînent, acérés, sous des tempos souvent rapides, une sorte de mix entre IRON MAIDEN et MOTORHEAD. Evidemment, du fait de l’absence d’une deuxième guitare, la basse est très avant, ce qui rend d’autant plus efficace cette galette. Pierre Holzhaeuser (guitare) n’est également pas avare en soli, ni en breaks décapants (« L’an Christ »).
Le tout est survolé par la voix de Marc Ferry, qui ne laissait vraiment pas indifférent ! Le moins que l’on puisse dire c’est que le chanteur laissait toujours une forte impression (bonne ou mauvaise), souvent considéré comme une sorte de Balavoine du metal, notre chanteur montait très haut dans les aigus d’une voix très maniérée. A titre personnel, je le trouve vraiment excellent, tout à fait représentatif d’une époque où le chant était absolument primordial.

Le heavy metal de BLASPHEME est des plus intelligent, n’hésitant pas à jouer sur les contrastes. « Enfer Paradise » en est le parfait exemple, alternant des couplets très heavy et sombres (l’enfer) et un refrain lumineux rehaussé par des chœurs (le paradis). On peut également évoquer le somptueux « Sanctuaire » et son intro au piano, prélude à une montée en puissance parfaitement maîtrisé. A côté de ces titres d’une grande subtilité, BLASPHEME n’en oublie pas moins les titres purement Heavy et rentre dedans comme « Jack l’éventreur », l’implacable « Jehova » ou le furieux « Vengeance barbare » qui porte bien son titre : Marc Ferry transpose chez les vikings son interprétation de la scène introductive du film culte Conan le barbare et en conclu que la vengeance n’est qu’une justice barbare. Un titre vraiment jouissif. Quoique le terme jouissif serait plus adapté pour le très enlevé « Magie noire » dont les textes sont… je vous laisse les découvrir !

Coutume de l’époque, BLASPHEME sacrifie au traditionnel instrumental. Là encore, le groupe fait bonne impression avec « Résurrection », doté d’une ambiance adéquate, de différents breaks et d’un superbe final. Bon, cela dit, j’aurais sans doute préféré un titre chanté à la place.
Ce premier album se finit en apothéose avec ce qui constituera le plus long titre de BLASPHEME : « Excalibur ». Comme le titre l’indique, ce morceau se veut nettement plus médiéval, d’où l’apparition d’une guitare classique en intro. Il s’agit une fois de plus d’un très grand moment, épique. Et la relecture par Marc Ferry du mythe d’Arthur éloigne définitivement le groupe de tous les clichés inhérents au metal.

Un mot sur la production : elle est d’époque, donc assez datée. Les instruments sonnent puissamment mais la façon dont la voix est traitée risque de poser problèmes à ceux qui ne sont pas habitués aux albums de cette époque. En effet, à l’époque l’on ne savait manifestement pas produire un disque de heavy metal en France, et la voix de marc Ferry se voit dotée d’une importante reverb assez hors contexte. Heureusement que ce défaut sera gommé sur leur second album.

Ce premier album de BLASPHEME est donc un des grands classiques du heavy metal français, un de ces albums indispensable, bien au dessus de la plupart des groupes français de l’époque. BLASPHEME semblait avoir pactisé avec le diable, mais se jouait de lui.

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   (2 chroniques)



- Marc Fery (chant)
- Pierre Holzhaeuser (guitare)
- Philippe Guadagnino (basse)
- Régis Martin (batterie)


1. Jack L'eventreur
2. Vengeance Barbare
3. Enfer Paradise
4. Sanctuaire
5. Jehovah
6. Magie Noire
7. L'an Christ
8. Résurrection
9. Excalibur



             



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