Il faut reconnaître une chose, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec AVATAR. Rares sont les groupes qui brassent un aussi large éventail de styles et le résultat fut souvent réussi. Depuis sa mue amorcée avec l'album éponyme puis plus significativement depuis "Black Waltz", AVATAR n'a cessé d'explorer les genres, parfois avec beaucoup de brio (le très riche "Feathers & Flesh") mais a pu parfois faire preuve de paresse ("Avatar Country"). Fort heureusement "Hunter Gatherer" avait vu le groupe revenir à des morceaux plus bruts, moins alambiqués. À l'écoute des titres sortis en amont de ce "Dance Devil Dance", je n'étais pas rassuré. L'écoute intégrale de l'album n'y changera pas grand-chose.

Après deux écoutes, je me pose certaines questions. Où sont les guitares ? Ces soli dévastateurs, ces descentes de manche ? Où est le chant extrême ? Vraiment, ce n'est pas l'AVATAR que j'affectionne. Découpons le problème en deux points.

1. Vocalement déjà, Johannes délaisse de plus en plus son chant extrême pour laisser place à des lignes assez aiguës. Alors oui le bougre s'en sort très bien, il chantait déjà de manière très aiguë sur l'éponyme de 2009 mais là c'est trop mis en avant.

2. Musicalement également. Quand on a en son sein deux guitaristes aussi talentueux (allez voir leurs vidéos sur YouTube et vous lâcherez votre guitare) et que l'on nous sert des riffs ultra graves, basiques, compacts, qui se ressemblent avec presque aucun solo marquant, c'est faute grave pour ma part. Écoutez "House Of Eternal Hunt" ou "Legend Of The King", le constat est saisissant. Ici les guitares sont noyées, Johannes prenant beaucoup trop de place.

Ne voyons pas tout en noir, je dois reconnaître que cet album a un côté clairement tubesque. "Dance Devil Dance", "The Dirt I'm Buried In" sont très efficaces, "On The Beach" et sa rythmique funky est plutôt cool, "Gotta Wanna Riot" et son refrain Pop Punk bien sympa, mais c'est contrebalancé par des morceaux vraiment moyens comme "Chimp Mosh Pit", "Do You Feel In Control", titres beaucoup trop poussifs ou encore "Valley Of Disease" et son refrain raté.

Pour moi le meilleur moment de l'album est son duo de clôture. Tout d'abord, la dinguerie qu'est "Train", pièce de trois minutes très sombre, dotée de jolies lignes de guitare (enfin !) avec un refrain extrême prenant qui n'aurait pas fait tâche sur "Black Waltz". Pour terminer, il y a ce "Violence No Matter What", titre que j'attendais énormément car il est en duo avec Lzzy Hale (HALESTORM). En ressort un titre lourd, d'une violence maîtrisée qui fait un bien fou, Lzzy arrivant sans souci à retranscrire sa rage même si on l'en savait capable vu l'intensité du dernier effort d'HALESTORM.

Vous l'aurez compris, j'attendais autre chose d'AVATAR. J'attendais des riffs qui me scotchent, des soli complètement barjes, des ambiances réussies et je me retrouve finalement face à un album correct, oscillant entre petites tueries et gros loupés. Ce "Dance Devil Dance" ne restera pas dans les mémoires, car il est très facilement oubliable. Dommage.