Ozzy Osbourne est-il vivant ? Encore ? En tout cas ça devient vraiment compliqué, entre abus, problèmes de santé récurrents et une vie pour le moins rocambolesque. Il nous revient deux après "Ordinary Man". Incroyable ! Une telle régularité au crépuscule de sa carrière, c'est bien la dernière chose à laquelle on se serait attendu de la part du Prince Of Darkness. Mais visiblement, travailler avec un Andrew Watt ultra motivé et créatif redonne des ailes à Ozzy, qui a rappelé autour de lui la famille : Robert Trujillo, Zakk Wylde, et s'est payé Chad Smith une nouvelle fois, même s'il a partagé le travail avec Taylor Hawkins dont cet album semble constituer le testament discographique.

Mais il y a un name-dropping de furieux, avec rien de moins que Jeff Beck et Eric Clapton (son premier solo à la wah-wah depuis une éternité). Jimmy Page a dit non, tant pis, il y a aussi les héritiers (Josh Homme, Mike McCready) pour porter le projet, et bien entendu, cela attirera l'attention, la présence de Tony Iommi.

Si vous avez détesté "Ordinary Man", peu de chances que vous aimiez "Patient Number 9", quand bien même il me semble un poil supérieur. Très produit, avec une basse proéminente (ça doit le changer de METALLICA le Rob, même si "72 Seasons" montre de sérieux efforts), ce nouvel album est la manifestation concrète de ce qu'une intelligente combinaison de talents peut produire. Le résultat est à l'avenant, putassier au possible, à l'exagération même (le refrain de "Parasite" traité véritablement comme un refrain Pop), gavé de "hooks" séduisants.

Mais comme c'est souvent le cas, il en restera bien peu à l'issue de l'écoute du disque. La satisfaction vient aussi d'Ozzy, dont la voix sonne extrêmement bien, pas si affectée que ça par les affres du temps, quand bien même il n'a plus ses aigus d'antan (mais ça fait un moment en vrai) ; son timbre inimitable nous guide le long de ces treize titres ramassés, calibrés. Un album consommable mais qui permet de passer un bon moment. En tout cas un bien meilleur que depuis toute sortie du Madman depuis plus de vingt ans.