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RIVERS OF NIHIL - The Work (2021)
Par DARK BEAGLE le 28 Février 2022          Consultée 3021 fois

RIVERS OF NIHIL semble amené à diviser. Parti de façon très conventionnelle avec "The Conscious Seed Of Light", qui évoluait dans un registre Death Metal Technique teinté de touches Deathcore. Puis le groupe a commis "Where Owls Know My Name", qui a amorcé un sacré virage vu que les Américains lorgnaient alors vers des contrées plus Progressives, en conservant des atours plus extrêmes. Certains y adhèrent, d’autres non, mais avec le recul, difficile de nier qu’il y avait une très grande maîtrise derrière ce revirement, ce qui rendait le disque entièrement crédible et même souvent envoûtant. Trois ans plus tard, le groupe revient sur le devant de la scène avec un "Work" qui va encore plus loin dans la démarche et qui, forcément, va faire jaser.

Si l’on se fie à la pochette, la musique est déconcertante. Elle ne correspond pas (plus) aux visuels qui suivent la formation depuis ses débuts. Le logo est devenu, avec le temps, plus sobre, mais les illustrations restent dans la lignée de celles des premiers essais. Ce n’est pas le truc morbide que l’on associe forcément au Death, mais il se dégage une espèce d’inquiétude, de sombre, que l’on ne saurait forcément définir. Pour "The Work", il ne faut pas chercher la vision Chaplinesque du monde du travail, mais il convient d’explorer des voies plus spirituelles, celles du travail sur soi-même et cette maison étrange, un brin lugubre, finit par ressembler à un refuge. Mais quelle surprise quand on place le disque sous l’aiguille !

Du Death, il ne reste pas franchement grand-chose. Certains titres font ressortir les grosses guitares et les ambiances propres au genre. Cela se fait de façon erratique et c’est amené à évoluer de toute manière. "Dreaming Black Clockwork" et "More?" font presque office d’intrus tant ils tranchent avec le reste, où la brutalité n’est pas une solution. RIVERS OF NIHIL propose une musique qui ne tient pas en place, pas dans le sens où elle est énervée, mais plutôt parce qu’elle est toujours en mouvement ou qu’elle finit par l’être, par la force des choses sans que cela ne paraisse trop calculé. La fluidité de cet album est séduisante et difficile de se dire qu’il dure un peu plus d’une heure.

Le point fort du groupe, c’est son chanteur, Jake Dieffenbach. Ce dernier assure clairement quand il s’agit de placer des growls puissants, qui tendent vers ceux que l’on trouve souvent au sein du Deathcore, mais il apporte également une réelle présence quand il évolue en voix claire, où il fait parfois songer à Vincent Cavanagh (ANATHEMA) quand il n’évolue pas dans un registre quasi Pop où il va faire grincer bon nombre de dents ("Maybe One Day"). Mais il convient d’observer que ses growls ne sont jamais loin et ils interviennent parfois en retrait, jusqu’à devenir un argument mélodique inattendu, mais qui demeure pertinent ("Wait").

Mais ne minimisons pas le reste de l’équipe, tous se défendent très bien à leur poste. Les rythmiques sont souvent intenses, Jared Klein accentue certains passages avec des plans à la double-pédale qui ressortent bien, la production lui rendant particulièrement hommage. Les guitaristes, quant à eux, se montrent à l’aise dans les divers registres qu’ils vont explorer, se livrant de temps en temps à des joutes que l’on s’attendrait plus à entre au sein de GUNS N'ROSES que dans un groupe affilié au Death Metal et qui voit définitivement plus loin que le bout de son nez. Et surtout, il y a ce saxophone qui intervient sur de nombreuses pistes, qui devient régulier depuis "Where Owls Know My Name", toujours assuré par Zach Strouse (que l’on croise au sein de BURIAL IN THE SKY).

Certes, il s’agit d’un instrument qui devient populaire dans le Metal, il est de plus en plus présent. Ici, il s’invite en de longues plaintes qui viennent apporter un soupçon d’ambiance Jazzy, mais cela ne devient jamais le propos. Il accompagne les mélodies, il se fond dans l’ensemble avec beaucoup de bonheur. Il s’incruste bien dans les morceaux les plus calmes, mais il sait également tenir son rang sur ceux qui proposent des parties plus carnassières ("Dreaming Black Clockwork", "Terrestria IV: Work"). Il n’est pas là pour être là, le but est qu’il apporte quand même quelque chose. Quand on veut mettre un instrument qui n’est pas forcément courant dans la sphère Rock et/ou Metal, il convient de ne pas le faire au détriment de la logique et si cela n’apparait pas de façon bien claire aux premières écoutes, cela devient bien vite une évidence, qu’il est un adjuvant à l’émotion que fait naître les musiciens tout du long.

Et "The Work" est tout sauf un album linéaire. Nous traversons diverses palettes d’émotions – le terme revient à nouveau – nimbé d’une agressivité toujours présente ("Clean" et sa simplicité en trompe l’œil pour un morceau parmi les plus mémorables de ce disque), où le groupe se veut parfois lancinant, à d’autres moments plus prompts à matraquer sans vergogne au détour d’une cassure dans le rythme et il s’agit là d’une formation en pleine confiance, qui ose faire la musique dont elle a envie quitte à choquer une fan base qui peut ne pas comprendre la démarche. C’est osé. Certains diront que c’est opportuniste également, en puisant quelques influences dans le Djent, style à la mode en ce moment et qui n’a pas que des adeptes.

Et pourtant, bien que "The Work" explore de nombreuses voies, il reste malgré tout cohérent. Il y a des éléments qui restent stables, parfois juste en filigrane pour former une ligne non pas directrice, mais qui serait plutôt comme le fil d’Ariane pour l’auditeur, une façon de ne pas se perdre, de rester en adéquation avec le discours des musiciens, au moins à la première écoute, peut-être à la seconde encore. C’est un album qui invite à l’introspection, à réfléchir quand on se penche un peu sur les paroles. Bien entendu, il ne fera pas que des heureux, mais ceux qui se feront happer par cette lame de fond spirituelle risquent fort de devenir des adeptes de cette œuvre. À découvrir, si vous êtes d’humeur curieuse.

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   (2 chroniques)



- Jake Dieffenbach (chant)
- Brody Uttley (guitare, programmation, claviers)
- Jon Topore (guitare)
- Adam Biggs (basse, chant)
- Jared Klein (batterie, chant)


1. The Tower (theme From 'the Work')
2. Dreaming Black Clockwork
3. Wait
4. Focus
5. Clean
6. The Void From Which No Sound Escape
7. More ?
8. Tower 2
9. Episode
10. Maybe One Day
11. Terrestria Iv : Work



             



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