Une Pop qu'on qualifiera de synthétique plutôt que de la nommer Synthpop, ce qui sous-entendrait une recherche d'accroche qui manifestement n'est pas présente dans cet album. Une Pop qui se veut arty ("Art Pop" est-il un vrai genre, vous avez quatre heures) et björkienne et qui ne parvient qu'à évoquer les supermarchés. Une prétention de demi-habile qui se voudrait justifiée par des paroles à s'en bouffer les couilles de gêne. Le bridge de "Personal Shopper" c'est un peu "Fittier Happier" mais en cringe, on passe de Ok Computer à Ok Boomer quoi. "Ooooh ooooh, follow me, follow me" et bien c'est pas comme ça que je vais devenir ton acolyte des illustres Steve.

Des petits détours et emprunts pour faire culturé et intellectuel. "Eminent Sleaze" qui ne sait pas bien s'il veut être CHIC ou TALKING HEADS et qui ne parvient à être aucun des deux malgré un solo honorable. La snare de 808 de "Man Of The People", qui jure comme un "Illud" dans une excellente discographie. Le petit bass drop de "Self", comme un pet à l'enterrement du bon goût, décédé sur "entertain like a fucking clown". Et puis franchement, Steve, tu essayes d'en mettre dans ton album mais c'était si chiant que ça la New Wave ? Parce que dans mes souvenirs c'était fun en fait. C'est peut-être moi je suis jeune, je n'ai pas connu les 80's, je dois me tromper.

Je trouve néanmoins deux points positifs à cet album. Petit un : Guthrie Govan (un des plus grands guitaristes encore en vie) ne joue pas dessus, ce qui doit lui laisser plus de temps pour faire de la meilleure musique. Petit deux : son échec a le mérite de montrer que faire de la Pop n'est pas quelque chose de si facile que ça. Pour cela, merci, mais pour le reste, je ne saurais que conseiller aux lecteurs de retourner écouter TALK TALK ou, plus généralement, de meilleures versions de tous les genres abordés ici, et à Steven Wilson de retourner remasteriser de meilleurs albums.