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- Style : Godsticks, Lazuli, Louise Patricia Crane, Lewis
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Steven WILSON - The Future Bites (2021)
Par DARK BEAGLE le 28 Mars 2021          Consultée 640 fois

C’était une soirée comme tant d’autres. Nous avions rejoint un petit club discret. Pas de grosses enseignes au néon, pas de files interminables pour entrer, un vigile plutôt sympa qui nous a donné des bons pour des boissons gratuites. Nous les avions laissés à Positron, qui faisait la tronche. Nous lui avions demandé s’il préférait un club de Free Jazz, un club d’Acid Jazz, ou celui-ci, appelé "The Future Bites". Face à son hésitation (peser le pour et le contre, consulter un tarot, appeler un ami pour avoir son avis), Jeff et moi avions choisi à sa place.

Alors que nous avions laissé un Positron bougon au bar, Jeff et moi pénétrions vers le dancefloor. Quelques personnes se déhanchaient sans gestes brusques sur une musique Electro Pop assez légère. La voix du chanteur était trafiquée, il n’était pas facile de la reconnaître. D’ailleurs, il aurait pu s’agir d’une chanteuse, pour ce que nous en savions. Nous nous séparâmes, Jeff prétextant une envie pressante. Je pris place à une table, pas loin de la loge du DJ. Ce dernier semblait complètement pris par sa musique.

De là où j’étais, j’avais l’impression de voir une espèce de David Guetta. Mais en plus concentré, plus appliqué à ce qu’il fait. Je décidais de me rapprocher, saisi par une espèce de curiosité mal placée. Puis je reconnus cette tête de fan de Prog du lycée qui, en contrepartie, devait se prendre la balle dans la tronche à chaque partie de balle au prisonnier durant sa scolarité. Il s’agissait de Steven Wilson et je marquais un temps d’arrêt. Je n’étais pas préparé à cela. Pour moi, Wilson, c’est PORCUPINE TREE, du Prog souvent chiadé, avec de la guitare, c’est également une vision et une passion de la musique qui l’avaient amené à dépoussiérer certains standards du genre et à produire OPETH (depuis Wën répète inlassablement « V is for Vendetta » comme un mantra).

Le voir dans ce registre, je ne m’y attendais pas aussi tôt. Je pensais qu’il passerait encore une ou deux étapes avant de ne plus utiliser les instruments traditionnels (ces sempiternelles guitare, basse, batterie) au profit d’un ordinateur. Pourtant "To The Bone" donnait déjà quelques indices, j’aurai dû me montrer plus concentré. Kate Bush et Peter Gabriel hantaient l’album précédent, ils sont toujours là, dans une forme expérimentale encore plus poussée et Wilson est là, à délivrer une Electro Pop un brin BCBG dans le son, mais certainement pas dans l’intention. En entendant les paroles, je me disais qu’il utilisait la technologie moderne pour dénoncer un abus de ces dites technologies, avec un certain cynisme.

Je me tournais pour voir si Jeff était revenu. Je restais coi un instant. Il était sur la piste de danse, incapable de résister aux rythmes de l’album. Jeff, il avait la grâce de John Travolta mais malheureusement, cela était lié à la souplesse du morse (et une fois qu’il aura lu ces lignes lors de la correction, il en aura l’humeur fumasse aussi). Je l’admirais car je me refusais à le rejoindre. Ceux qui m’avaient vu danser en avaient encore mal aux côtes tellement ils avaient ri. Je cherche alors Positron du regard. Il était en discussion animée avec le barman et le vigile. Un Positron grognon se gérait avec doigté et visiblement ses deux interlocuteurs en manquaient.

En m’approchant, j’entendis le sujet de la discussion (ou de la dispute). Posi criait que cette musique était une mascarade, qu’il loupait une soirée Jazz pour un truc Electro moisi du slip et que le barman avait foutu du whisky dans sa vodka. Le vigile lui rétorquait sèchement que si la musique du boss ne lui plaisait pas, il pouvait toujours attendre dehors que nous sortions. Cela s’arrangea quand le barman lui offrit un quadruple Bloody Mary (soit un bon litre). Mais visiblement, Positron ne prenait pas plaisir.

J’allais prévenir Jeff que nous devrions peut-être aller voir ailleurs. Il acquiesça. Lui aussi commençait à se lasser, visiblement. Il me désigna une enceinte et me dit que la musique commençait à le lasser. "Personal Shoper" ne le convainquait que moyennement alors que j’éprouvais une irrésistible envie de le remplacer sur la piste de danse, ce que j’évitais de faire. Malencontreusement, un déhanché impromptu provoqua l’hilarité de mon camarade. Nous rejoignîmes Positron qui nous demanda si nous voulions l’aider à terminer sa carafe de cocktail. Puis nous partîmes.

J’étais embêté pour mes compagnons. Le premier avait passé un très mauvais moment, n’appréciant visiblement pas ce qui lui était proposé. Le second trouvait des points d’accroche mais acceptait d’être laissé sur place par l’artiste parce que le discours musical lui plaisait moins. Et j’éprouvais un plaisir presque coupable à avoir pris mon pied. À aimer cela au point de vouloir revenir sur mes pas et peut-être même finir ma soirée en solitaire. Enfin, juste moi, Steven Wilson et la ribambelle de fantômes d’un passé Pop expérimentale pas forcément déplaisants.

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- Steven Wilson (chant, guitare, basse, claviers, sampler, programmation, pe)
- -
- David Kosten (programmation, synthétiseurs, batterie sur 9)
- Michael Spearman (batterie, percussions)
- Nick Beggs (basse sur 7, chapman stick sur 5)
- Adam Holzman (claviers sur 5,8)
- Richard Barbieri (synthétiseurs sur 2)
- Jason Cooper (cymbales, percussions sur 3)
- Blaine Harrison (chœurs sur 4)
- Jack Flanagan (chœurs sur 4)
- Elton John (spoken word sur 7)
- Bobbie Gordon (vocaux ambiants)
- Crystal Williams (vocaux ambiants)
- Wendy Harriott (vocaux ambiants)
- Fyfe Dangerfield (vocaux ambiants)
- Rotem Wilson (vocaux ambiants)
- London Session Orchestra (cordes sur 5)


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