C'est vraiment rafraîchissant de voir débarquer tambour battant de nouvelles formations à même de faire entendre leur voix dans un secteur Melodeath assez encombré, et où on passe souvent du temps à savoir si c'est du Heavy méchant ou du Death franchement édulcoré.

SYMBOLIK ne laisse pas planer le doute en envoyant la purée dès les premières mesures de "Emergence" qui fait suite à un EP déjà bien chargé. Son Melodeath est résolument agressif, caractérisé par deux éléments qui font sa personnalité : le débit de kalash de son vocaliste Chris Blackburn et le jeu de guitare, fortement teinté de néoclassique. Ce dernier élément constitue à la fois un atout et un handicap, car je dois bien avouer trouver que le groupe abuse de cette façon de monter les gammes façon caprice de PAGANINI. Je trouve SYMBOLIK nettement plus redoutable quand il nous sort des notes tenues en apesanteur après une furie de riffs et de blast-beats ou de breaks.

L'art de SYMBOLIK parvient néanmoins à la performance de vous prendre à la gorge sans jamais desserrer l'étreinte, grâce à des formats plutôt courts, à l'efficacité maximisée, ainsi que sur sa gestion de l'agressivité dans ses compositions, parvenant même à faire s'emballer la machine de guerre quand on ne pensait pas que c'était possible (le dernier segment de "Dirge Of Creation").

"Emergence" caresse les oreilles grâce à une production léchée mais pas agressive (qui s'autorise quelques claviers assez modernes), peut-être l'autre seul reproche que j'aurais à faire, même si cela s'équilibre finalement bien avec la musique proposée, tentant de la rendre malgré tout accessible. Cela permet aux musiciens de ne pas faire de compromis d'écriture, ce qui est plutôt pas mal, surtout vu leurs facultés dans le domaine. En Mélodeath, rien ne m'a autant accroché l'oreille en 2020 - si ce n'est AETERNAM - je dois bien le dire.