Non mais quelle fraîcheur ! Quelle primesautière joliesse !
C’est le coming-out Pop du collectif Viking.
Un blizzard en peluche, un raid délicat sur un drakkar moelleux, les bardes barbus et barbares vont vous fendre le cœur avec leurs haches de beauté.

Attention ! Les voilà qui accélèrent, qui blastent, qui hurlent râpeux, mais ne craignez rien c’est pour diversifier, le contrepoint croquant sur la coupe Iceberg, juste un peu, pas longtemps, car ce qui compte vraiment ce sont les beaux airs enivrants chantés par nos deux hérauts dont les voix uniques et admirables ravissent tout le Valhalla.

Oui, fini les frustrations de ne les avoir qu’en guest derrière Vintersorg, Vortex et Lazare ont enfin les pleins pouvoirs de Mjolnir, carte blanche neige totale, et figurez-vous qu’en plus ils collaborent, chantent ensemble et se partagent parfaitement le gâteau.

Fraîcheur Pop entêtante qui se coule dans le Black Prog, duo des deux meilleurs chanteurs de Norvège (après Kristofer Rygg évidemment), beaux airs bien mélodieux, et surtout grosse influence des deux artistes sur l’écriture, on en rêvait Øystein G. Brun l’a fait, enfin l’a permis, et c’est tant mieux, je suis ravi.
Par Thor ! C’est une divine surprise agréablement spoilée par les deux extraits tubesques et inattendus que sont "Up North" et "Voices", grand écart entre le punch Psyché Pop avec des gros morceaux d’ARCTURUS dedans où Vortex excelle ("Up North") et la sublime balade incantatoire portée par la ritournelle de Lazare ("Voices") aussi profonde que les des eaux indigos des fjords.

Le reste n’est, par contre, pas tout à fait du même niveau, ni si original ni si évident. Il y aura du pur BORKNAGAR, "Thunderous" (le plus virulent) ou "Tidal", du multi-facette malin ("The Fire That Burns") ou de la marche entraînante ("Into The White"). Il y aura surtout un peu beaucoup de guimauve, trop jolie pour être recrachée, mais qui crée un petit bidon mou, tout mignon, en milieu de disque ("Wild Father’s Heart"), et l’on imagine nos vikings se tenir par les poignées d’amour en chantant.

Rien de bien grave c’est pas ça qui va gâcher le bel ouvrage mais j’en viens juste à douter du nombre d’étoiles le plus juste à y mettre. Trois ? Quatre ? Dilemme.

En définitive c’est un joli renouveau qui n’a osé la franche surprise qu’en deux occasions (bien mises en avant)
L’association idéale entre Vortex et Lazare est l’interêt principal de ce disque, preuve qu’il y a la possibilité pour BORKNAGAR d’être presque aussi indispensable et passionnant que lorsque le leader d'ULVER y chantait.
Les clins d’œil au passé demeurent d’ailleurs et ce cher Vortex hurlera parfois même d’une manière très similaire à Garm sur "The Olden Domain" avec certains gimmicks en commun.