Le Moyen-Âge, cette période de notre Histoire souvent mal connue, souvent mal représentée, et porteuse de tant de mystères. Les mystères, ces histoires mises en musique selon des règles d'écriture bien éloignées de ce que nous connaissons aujourd'hui, et qui ont contribué au développement des mythes et légendes, de la religion mais aussi de la musique en tant qu'art majeur.

VÉHÉMENCE, dans un style pas si éloigné des Cantalous d'AORLHAC, vient nous conter ses mystères à lui, plus guerriers, mais toujours accompagnés au psaltérion ou à la flûte, exécutés avec dextérité par Hyvermor (GRYLLE) qui apporte des respirations bienvenues à ce Black Metal offensif, guerrier comme pas possible, et qui, surtout, ne fait pas dans la dentelle pour laisser le sentiment épique nous envahir, "La Sorcière Du Bois Lunerive" étant un modèle du genre, avec son pont acoustique, ces chœurs clairs itératifs et ses vocaux black engagés.

Des textes en français relativement compréhensibles, sertis dans un packaging à la hauteur de la qualité de ce second album des Angevins, le cocktail de VÉHÉMENCE n'est pour autant pas des plus accessibles en apparence. Ne s'aventurant pour autant jamais sur les terres du Prog (trop évident et éloigné des considérations du groupe), "Par Le Sang Versé" (ça a le mérite d'être clair du départ au moins) préfère l'ambiance, la contemplation limite ("L'Étrange Clairière") et prendre son temps ; les compositions explosent les chronos, trouvant visiblement leur plein potentiel entre huit et neuf minutes. Chapeau au batteur au passage, car en plus d'avoir une sacrée responsabilité sur les épaules, le bougre cogne ("L'Étrange Clairière Partie II", "Par Le Sang Versé" avec son refrain aux toms guerrier).

Un grand bravo à VÉHÉMENCE qui fait une nouvelle fois une belle démonstration de la santé de notre scène Black française qui en plus de maintenir des standards de qualité enviés par nos voisins, semble n'avoir aucun mal à se renouveler (et oui VÉHÉMENCE n'en est qu'à son deuxième album).