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METAL PROG  |  STUDIO

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HAKEN - Vector (2018)
Par METAL le 11 Mars 2019          Consultée 1428 fois

À l'instar de LEPROUS, HAKEN fait partie de ces groupes qui m'intriguent autant qu'ils m'agacent et me rebutent tout autant qu'ils m'attirent. Leurs pédanteries d'écriture et cette manie de trop souvent briser les codes pour remplir le cahier des charges du parfait groupe avant-gardiste, m'empêche d'en être complètement accroc. Et pourtant, rien n'y fait, j'y reviens toujours par pur sadisme... Et le sourire aux lèvres, qui plus est.

C'est un fait, Richard Henshall et sa bande n'aiment pas l'immobilisme et prennent un malin plaisir à changer d'approche d'album en album. D'ailleurs si "Vector" a été engendré au cours de la tournée d'HAKEN au sein du MIKE PORTNOY'S SHATTERED FORTRESS Tour, soyez toutefois rassuré, il ne ressemble pas pour autant à du DREAM THEATER… Tout au plus, si l'on devait comparer le dernier rejeton des Londoniens à l'ex-formation de la pieuvre, on irait plus chercher du côté d'un "Train Of Thought" en mode barré que d'un "Metropolis Part II". Car ici, HAKEN a su raccourcir son propos avec des titres plus concis, des structures certes alambiquées mais un développement moins tortueux bien que toujours torturé.

Alambiqué donc, parfois incongru (ou "incongue", comme dirait Mulk), souvent éprouvant mais toujours gratifiant pour l'auditeur attentif qui y décèlera toutes les subtilités du disque, ce succulent et dérangeant concept basée sur la psychologie (sujet cher à Diego Tejeida) fait mouche de part ses sons saccadés, ses guitares, résolument Heavy, et un chant tout en nuances d'un Jennings aussi magistral que déroutant… J'avoue en effet ne pas toujours être fan de ses aigus "enfantins" (et de ses prestations live pas forcément irréprochables) mais imaginerait-on vraiment HAKEN sans Ross Jennings ? Probablement pas.

Alors certes, avec "Veil", l'album comprend un titre-fleuve de plus de douze minutes et ne pousse pas son concept de dégraissage jusqu'au bout... Et je vous l'accorde aussi, celui-ci arpente non seulement des contrées déjà explorées lors de leurs quatre premiers opus mais marche aussi sur les plates-bandes de Petrucci & co. Il serait toutefois puéril de se focaliser sur les racines de cette composition tant le résultat est affriolant et les cinq autres offrandes du disque (l'intro "Clear" mis de côté) aux styles suffisamment détonants en comparaison… "Host" en tête avec une semi-ballade calme et envoûtante (bien qu'un peu vide par moments), crescendo Pop teinté de faible relent metallique, à la frontière d'un MUSE lorgnant vers du PORCUPINE TREE pour le style et les effets de voix à la Steven Wilson (du moins dans les 00s, j'ai lâché le bonhomme depuis). Que dire également de "Good Doctor", titre direct et rentre-dedans, possédant un groove imparable de part une basse claquante et prédominante (sans doute du à la présence d'Adam "Nolly" Getgood ex-PERIPHERY au mixage), agrémentée de cuivres, d'ajouts incessants d'éléments électroniques et surtout du petit brin de folie propre à HAKEN, cette compo parvient à condenser sa versatilité en moins de quatre minutes seulement, posant dès le premier "vrai" titre, les bases de l'efficacité "concentrée" du disque. Impossible également de ne pas aborder "Nil By Mouth", instrumentale de dingue, au démarrage Thrashy avant de virer à l'Electro/Djent à tendance Math-Core. Dommage que ça s'essouffle dès la mi-parcours et tourne carrément à l'amphigourisme, le péché mignon du groupe (le mien c'est les mots à la noix, chacun son truc).

Bref, faisant suite à un génial "The Mountain" mais qui suintait la suffisance par tous les pores et le succulent concept rétro de "Affinity" qui embourbait malheureusement ses nombreux moments de grâce dans une mélasse de prolixité, "Vector" ose encore une approche différente. Malgré les quelques faux pas inhérents à ses prises de risques incessantes, HAKEN parvient non seulement à capter pleinement notre attention mais également à nous faire regretter que l'album ne soit pas plus long alors même que c'était là le principal reproche que l'ont faisait à ses prédécesseurs… Un sacré tour de force et une excellente raison d'y revenir sans modération (le sourire aux lèvres, évidemment).

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- Ross Jennings (chant)
- Diego Tejeida (synthé)
- Richard Henshall (guitare, synthé)
- Charlie Griffiths (guitare)
- Raymond Hearne (batterie)
- Connor Green (basse)


1. Clear
2. The Good Doctor
3. Puzzle Box
4. Veil
5. Nil By Mouth
6. Host
7. A Cell Divides



             



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