Dissonances harmonisées et blast-beat, puis double pédale, pas de doute possible, nous sommes bien dans le Black Mélodique, tendance Black'N'Roll même par moment, dès le premier titre, "The Purging Fire", qui ouvre le second album des Américains de UADA, issus de Portland. Sept titres, mais pour 55 minutes tout de même, le groupe prend le temps de poser ses ambiances et ses atmosphères, avant de déchaîner les feux de l’enfer. La voix est versatile, oscillant entre les growls profonds et les aigus plus typés Black.

La production est correcte, avec une basse bien lourde et audible, et des mélodies harmonisées à la guitare au premier plan (un poil trop ?), un peu à la façon des premiers albums de Mélodeath. Tout juste regrettera-t-on la voix parfois un peu lointaine dans le mix, ce qui sera corrigé sur l’album suivant, que je ne peux que recommander aux amateurs de celui-ci.

Si l’on pourra peut-être se lasser de la répétition de certains schémas ad nauseam, j’avoue que l’effet fonctionne bien de mon côté. Ceux qui apprécient ce type de répétition, comme on les retrouve parfois sur les derniers albums d’IRON MAIDEN, ne seront pas choqués. L’alternance des ambiances et cette voix qui sait toujours venir à point nommé, faisant part belle aux instruments et aux mélodies, confère à cet album une émotion inattendue. Certains passages viennent apporter un répit bienvenu à l’auditeur, avant que ne repartent les blasts et le matraquage de rigueur. Il n’est ainsi pas rare de voir jaillir de nulle part un peu de lumière au milieu de l’obscurité, comme sur le titre éponyme.

La filiation avec MGŁA est n’est pas contestable, mais la variété de la voix de Jake Superchi et certains aspects Rock ici et là apportent une dimension supplémentaire à l’univers musical trop souvent monolithique du Black Mélo. Les titres sont suffisamment variés pour que l’on puisse leur trouver à chacun un univers singulier, ce qui permet de mieux digérer la durée excessive du bouzin.

Étonnement accessible pour un album de Black sans pour autant renier sa trve nature, "Cult Of A Dying Sun" représente une voie d’entrée pour les non-amateurs du genre qui souhaitent découvrir l’univers sans être rebuté par les productions, disons minimalistes, des pionniers du genre. À ce titre, le single "Snake & Vultures" est relativement représentatif de l’ensemble proposé par les Américains.

Le soin apporté à la mise en place des titres magnifie ainsi par exemple l’éponyme ou bien encore l’envoûtant et progressif "Sphere (Imprisonment)", temps fort de cet album hanté par les astres, dès lors qu’on souhaite s’aventurer un peu vers l’extrême, mais tout en gardant une main sur le radeau, au cas où…. On ne sait jamais.

Un groupe à suivre, ne serait-ce que pour voir dans quelle direction ils amèneront leur Black racé sur les albums suivants, compte-tenu du potentiel de ce "Cult Of A Dying Sun", malgré certaines longueurs.