MARILYN MANSON ne tient pas vraiment en place...

Difficile pour lui de tenir la barre de ce drôle de navire : un coup la barre d'un côté, direction l'Indus puis un nouveau coup de barre à l'opposé, direction le Blues torturé... En vieillissant Brian Warner s'offre plus de temps, plus d'expérimentations, plus de "touche à tout".

Au final, il en reste une sensation de perdition tout de même. Comment aujourd'hui à la fois qualifier sa musique et prévoir la suite des événements ?
Impossible.

La preuve, retour à cette période Indus ici !
La première partie de ce "Heaven Upside Down" frôle clairement le clientélisme : on retrouve une certaine furie d'un "Antichrist Superstar" par moments ("Revelation #12" et "WE KNOW WHERE YOU FUCKING LIVE" par exemple). Un peu de rage dans la voix (putain que je l'aime ce timbre, il pourrait tout chanter avec, cela m'irait !).
Il faut bien reconnaître pour autant que cette approche n'est pas sans me déplaire : "Say 10" et son jeu de mot efficace sont d'une perversité sans limite (je vous mets au défi de ne pas fredonner ce refrain, notamment après avoir vu le clip avec la présence de Johnny Depp inside, le pote du Révérend).
Gros coup de cœur pour "Saturnalia" qui se révèle née pour la scène : ce titre en live, je vous l'assure, aurait son effet assuré. Le chaînon qui permet de lier "The Pale Emperor" avec ce dernier opus... Avec des aspects proches de "Mechanical Animals" par moments, je vous assure !
"KILL4ME" est un peu de cette veine bluesy torturée. Facile mais plaisante.

En conservant la même équipe en terme de création, MM digère ses influences et les peaufine. Tantôt Rock, tantôt Indus soft avec cette touche de Blues et cette voix à se damner, il poursuit son bonhomme de chemin avec un album profondément honnête et attachant mais trop facile et sans grande originalité au final.
Clientélisme je vous disais, mais on se laissera forcément faire/avoir si on est.. client ! Of course.