BON JOVI s’accroche, malgré les coups du sort (le départ de Richie Sambora) et le désintérêt progressif de la presse Metal à son endroit, alors qu’elle l’avait vraiment soutenu durant les ’80 et la première moitié des ’90 (je me souviens qu’à l’époque de Hard Rock Mag, Laurence Faure devait être sacrément amoureuse du beau Jon parce qu’il n’y avait pas un numéro sans un article ou une interview du groupe à la sortie de "Keep The Faith"). Après un changement de label (de Mercury à Island), voilà la formation du New Jersey à publier "This House Is Not For Sale" dont le plus grand tour de force reste la pochette assez réussie.

En fait, avec ce disque, BON JOVI réussi l’exploit de sortir l’album parfaitement moyen. Il n’y a pas de franche réussite dessus, mais en contrepartie, il n’y a pas de pures daubes non plus. Des morceaux pas très intéressants, oui. D’autres qui tentent de tirer l’ensemble vers le haut sans y parvenir, naturellement. "This House Is Not For Sale" est juste le disque qu’on écoute d’une oreille distraite, qui ne se retiens pas vraiment, mais qui ne provoque pas de rejet absolu non plus. Des riffs qui brassent de l’air plus qu’ils ne tranchent, des mélodies faciles et déjà entendues ; pas franchement ce que l’on attend de BON JOVI mais concrètement, cela fait combien d’années qu’il nous pond ce genre d’objet ?

Tout est en pilotage automatique ici, comme si Jon s’en foutait quelque part. Son chant a perdu en fluidité, la voix commence à fatiguer également. Mais Jon veut continuer à rester jeune dans sa tête et continu à écrire au kilomètre, sans y mettre ce surplus d’âme qui faisait la différence avant. En résulte un disque blasé, aussi prévisible que peut l’être la météo au Pôle Nord en février, qui ne se démarque en rien de la concurrence et qui fait le job sans génie ni substance. Quelque part, c’est moche de voir où en est BON JOVI, dont l’ADN musical s’est disloqué avec le temps et qui ne remonte que très, trop rarement à la surface.