Depuis la sortie de "Brave New World", on a pris la fâcheuse habitude de piocher dans les albums de MAIDEN, de séparer le bon grain de l'ivraie. La compile "From Fear To Eternity", sortie en 2011, toute mercantile qu'elle fût, avait tout de même le mérite de présenter le visage le plus honnête de la vierge de fer sur ces deux dernières décennies : celui d'un groupe encore capable de belles choses, mais le plus souvent alourdies par un enrobage indigeste.

"The Book Of Souls" n'est pas exempt de reproches que l'on formule à l'encontre du groupe de Steve Harris depuis sa reformation, mais la différence est que, cette fois, la soupe est mieux assaisonnée. Les mélodies se font tout simplement plus marquantes et inspirées. Là où "The Final Frontier" se faisait transparent, ce nouvel album se fait résolument marquant, et voit son impact renforcé par le fait que l'ont attendait rien de ce seizième opus des Britanniques.

Alors que le groupe sort en single le même morceau depuis 15 ans (l'imbitable "Speed Of Light"), les titres les plus alambiqués et audacieux ont cette fois de belles choses à dire, à l'image de "The Read And The Black" (dont on retient essentiellement les "oh oh oh" nostalgiques) et "Empire Of The Clouds", dont les 18 minutes savamment agencées semblent couler de source. Parmi les morceaux d'une longueur plus "raisonnable", "Tears Of A Clown" est celui qui tire sans doute le mieux son épingle du jeu, mais il y a du bon à prendre sur chacun des 11 titres de l'album.

Alors que l'on s'attarde (légitimement) plus sur l'état de santé de Bruce Dickinson que sur la teneur artistique de ce nouvel opus, IRON MAIDEN surprend et rassure. S'il reste parfois engoncé dans des habits trop grands pour lui, le groupe reste capable de très bonnes choses.