Il arrive que la vision créatrice, que la pouvoir évocateur de la musique transperce certaines barrières, certains jugements esthétiques, certains à priori et même certains désaccords que l'on pensait insolvables. Il existe de nombreuses manières de le faire et SKALMOLD choisit ici de le faire à la dynamite.

Accompagné par l'Orchestre Symphonique d'Islande et ses chœurs immenses, ce live est une ode au maximalisme symphonique le plus absolu. "Carmina Burana", "Les Planètes" ou même les producteurs d'épique-cinématographique version youtube 3.0 n'ont qu'à bien se tenir. Sur plus d'une heure cinquante, SKALMOLD propose ici la réinterprétation orchestrale de ses deux premiers albums, évoquant pêle-mêle la musique folklorique islandaise, le Black Metal et "The Elder Scrolls" dans une perfection sonore et visuelle qui me permet de ne plus en parler dans cette chronique.

Il m'est possible de trouver de nombreuses fautes à reprocher à SKALMÖLD sur ce disque, sans même parler de ces différents stylistiques pour ne pas dire idéologiques que je ne détaillerais pas. Pour ne citer qu'un élément mineur je ne suis pas un fan absolu du timbre du chant principal.
Et pourtant comment pourtant ne pas se sentir tout ragaillardi par les passages les plus folkloriques ? Ne pas être ému sous la charge surpuissante de "Hel" lorsque les trois hurleurs disparaissent derrière la masse de l'orchestre. Ne pas être attendri lorsque ce dernier – fait bien rare lorsqu'il s'agit de Metal – démontre qu'il sait jouer piano et qu'il le fait d'ailleurs fort bien !

"Skálmöld & Sinfóníuhljómsveit Íslands" est une célébration immense, massive, dont l'ampleur théâtrale explose ma réticence face à l'assujettissement d'un orchestre aux délires de quelques guitaristes, démolit mon scepticisme quant aux évocations les plus extraverties d'une histoire ou d'un folklore, et sort la parade et les trompettes pour piétiner avec emphase mon sens de la retenue.

Il me faut m’adresser ici aux fans de viking, aux fans de symphonique ou aux fans de de Folk extrême. Je ne suis un inconditionnel d'aucun de ces trois sous-genres. C'est donc dans ma position bien contestable d'amateur que je vous indiquerais qu'il pourrait bien s'agir là pour vous, à la fusion des trois genres, d'un prestation live incontournable, que dis-je, incontournable ?

Indispensable.