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SLUDGE/POST-ROCK  |  STUDIO

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OBSCURE SPHINX - Void Mother (2013)
Par MEFISTO le 23 Mars 2014          Consultée 5289 fois

Il n'y a pas que le Death ou le Black qui peuvent exprimer de sombres émotions, comme le mal-être, la détresse ou l'incapacité à faire la paix avec le passé. Un style qui arrive à fusionner tout ça, en y ajoutant une lourde et sourde colère, a vu le jour naturellement il y a, on dirait, déjà longtemps : le Sludge. Peaufiné, évolué, pratiqué de plus en plus, il s'avère aujourd'hui une arme redoutable et peut se targuer d'être devenu un genre à part entière. Un genre qui sait s'accoupler avec beaucoup d'autres, dont le Black ou le Death (quelle coïncidence !), et ici, avec les Polonais d'OBSCURE SPHINX, le Post-Rock ébène et planant. Le résultat est aussi bon et épais que de la mélasse sur ce deuxième album du quintette.

Mais comme beaucoup de disques de Sludge, atmosphériques ou non, "Void Mother" se livre difficilement à nos oreilles. Dans un monde idéal, on ne chroniquerait pas ce genre d'album ; on se contenterait de dire "ah oui, c'est noir, ça te prend aux tripes" ou "ce n'est pas si impressionnant, les zicos s'embourbent plus dans leurs instrus' qu'ils nous foutent les jetons"... Mais non, on en chronique, parce que le Sludge, c'est un défi pour le chroniqueur, comme pour l'auditeur. Et comme on aime repousser les barrières, se dépasser et explorer, on relève cette épreuve.

C'est ainsi qu'on peut croiser des albums de la trempe de "Void Mother", sur lequel les Polonais et leur chanteuse Zofia (tu parles d'une façon sexy d'écrire Sophia...) nous projettent dans un monde mystérieux, obscur et, grâce à l'histoire et à notre imaginaire, sûrement calqué sur les souffrances endurées hier et à ce jour par la population. C'est le propre de tout groupe de Metal « non épique », si ? Mais ici, on se plaît à endurer avec OBSCURE SPHINX, qui selon ce que j'ai pu lire de ses lyrics, est très introspectif et obsédé par l'âme emprisonnée dans la chair humaine... On peut ainsi mieux comprendre le titre de l'album et la magnifique pochette, qui évoquent une thématique assez cruelle et triste.

Et quand on écoute, on comprend. "Void Mother" est aussi beau, torturé et ambiancé que le concept commandait. Mais ce n'est pas que cris, guitares vrombissantes et atmosphères de dingue, OBSCURE SPHINX a un talent pour trouver des riffs accrocheurs et construire des morceaux certes complexes, mais jamais soûlants. Rare pour du Sludge, non ? Gageons que sa majeure en Post-Rock lui aura permis d'obtenir son diplôme Sludgien, rendant le tout plus aérien... La vitesse des grattes joue énormément dans le processus également, elles qui détonnent souvent avec la basse pachydermique pour instaurer un climat à cheval entre la dépression et l'espoir. La subtilité et polyvalence de Zofia fait le reste.

Le Sludge n'est pas le style où on retrouvera les meilleures descentes de manche, des soli ou des passages épiques, mémorables ; on aura plutôt tendance à considérer l'album comme un bloc de grès. Sauf que sur "Void Mother", des pièces comme "Lunar Caustic", "Waiting For The Bodies Down The River Floating", "Decimation" et la géniale clôture-fleuve de 15 minutes "The Presence Of Goddess", se distinguent d'une manière ou d'une autre et, sans obtenir le statut de hit, se détachent du lot. On saluera aussi les courts morceaux ambiancés et instrumentaux qui viennent équilibrer la sauce. Bonne idée que tout groupe analogue devrait utiliser.

Assez catchy pour un groupe aussi ténébreux, "Void Mother" arrive à faire consensus auprès des fans pour des raisons évidentes. Quand on peut fusionner deux styles distincts comme le Sludge et le Post-Rock, on mérite un vibrant hommage, aussi vibrant que les cordes grasses et harmonieuses avec lesquelles les Polonais s'expriment.

À écouter dans la pénombre, de préférence, pour ne pas rater le bateau.

*À noter que la formation a remporté un prix en 2012 en tant que meilleur nouveau groupe, lors d'un festival en Allemagne.

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   (2 chroniques)



- Zofia 'wielebna' Fraś (chant, samples)
- Tomasz 'yony' Jońca (guitare)
- Aleksander 'olo' Łukomski (guitare)
- Mateusz 'werbel' Badacz (batterie)
- Michał 'blady' Rejman (basse)


1. Lunar Caustic
2. Velorio
3. Waiting For The Bodies Down The River Floating
4. Feverish
5. Nasciturus
6. Meredith
7. Decimation
8. Void
9. The Presence Of Goddess



             



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