Je ne serai pas aussi sévère que mon collègue sur ce coup, parce qu'avec son troisième album, HAIL OF BULLETS n'a pas tant baissé la garde que ça. Il est simplement victime de son style, de sa facture guerrière qui commence déjà à s’essouffler. Ce n'est pas dramatique, mais ce n'est pas de bon augure non plus.

Déjà sur l'album précédent, j'entendais quelques redites. Après tout, le War Metal ne présente pas autant d'options qu'un style plus large, comme le Death tout court. On veut un gros son, des salves de mitraillette (riffs tranchants et mélodiques), un beat aussi lourd qu'un tank et une ambiance terrifiante, enfumée. HAIL OF BULLETS arrive encore à produire cela, mais sans nous surprendre totalement comme au départ.

Il sait encore envoyer la purée ("Pour Le Merite", "Dak", "Tobruk"), on sait qu'on passera un bon moment. Il sait aussi raconter des histoires intéressantes, ici celle du plus grand général des nazis durant la WW2. L'emballage est joli, épique. Mais on sent que le groupe a perdu quelques munitions durant ses campagnes.

Je ne pourrais passer sous silence la voix de Martin... Elle est unique, spéciale, mais elle aussi commence à tomber à plat à travers les vrombissements et grésillements des artilleurs. N'est pas Karl Willets qui veut...

Allez, c'est loin d'être mauvais. C'est juste dommage que l'étoile du groupe décline de manière si précoce. Disons simplement que si HAIL OF BULLETS avait sorti cet album comme premier cri à l'humanité, on aurait scandé des "Hourra!" sans demander notre reste.