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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1989 Seasons End
1991 Holidays In Eden
1994 Brave
1995 Afraid Of Sunlight
1997 This Strange Engine
1998 Radiation
1999 Marillion.com
2001 Anoraknophobia
2004 Marbles On The Road
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MARILLION - Seasons End (1989)
Par DARK BEAGLE le 11 Janvier 2019          Consultée 4615 fois

On dit souvent qu’il existe deux sortes de fans de MARILLION : ceux de la période Fish et ceux de la période Hogarth. Certains objecteront que l’on peut parfaitement être amateur de ses deux ères bien distinctes. Mais il faut convenir que l’on a toujours un chanteur chouchou. Dans le cas de Jeff, qui s’était lancé dans les réécritures et l’ajout des EP et des albums manquants de cette formation fabuleuse, c’est clairement Fish (et d’ailleurs, il est fort possible qu’il vous parle un jour de la carrière solo de ce bien étrange Écossais, mais chut, c’est un secret !). Seulement, il craignait de ne pas forcément traiter la période Hogarth avec la même objectivité. Et c’est là que j’interviens. Tombé dans la marmite MARILLION avec "Brave" un jour de 1995, j’ai tout de suite eu un coup de foudre pour ce groupe. Ou plutôt, pour cette incarnation du groupe. Merci à Jeff donc de m’avoir cédé le clavier pour poursuivre cet immense chantier, je tâcherai de faire honneur à son travail et à cette formation hors du commun.

Pour MARILLION, la situation était délicate, en cette année 1988. Le groupe avait connu l’un de ses plus grands succès avec "Clutching At Straws", un succès amplement mérité. Mais il avait surtout perdu son chanteur emblématique, Fish, suite à des tensions qui s’étaient envenimées pendant un an, avec des tournées intensives qui meurtrissaient l’organisme de l’Écossais. Le coup a été dur pour les fans, surtout que la formation travaillait sur un nouvel album, mettant en lumière le vieil adage de battre le fer tant qu’il est chaud. Pendant ce temps, Steve Hogarth pensait quant à lui raccrocher, désabusé par sa carrière musicale. Le jeune homme, alors âgé de trente ans, était connu pour avoir été claviériste et chanteur occasionnel chez The EUROPEANS, puis chez HOW WE LIVE, dont le premier album a été un fiasco. Sur le conseil d’amis, il va envoyer une cassette à MARILLION, au cas où. Et, bien évidemment, c’est lui qui décrochera la timbale.

Là encore, pour le fan, le choix de Steve Hogarth, surnommé H, n’est pas forcément des plus heureux. Fish faisait en grande partie l’attrait de MARILLION, aussi bien à travers ses textes finement ciselés, qui développaient un univers qui lui était personnel, empli d’une poésie parfois très sombre, qu’il faisait vivre avec sa voix particulière. Avec les musiciens derrière lui, il y avait comme une alchimie qui faisait de la formation quelque chose d’unique. Inspirée par GENESIS, elle développait une personnalité qui lui était propre et qui surtout s’épanouissait d’album en album. H, lui, suscitait surtout de la méfiance auprès des fans. Pensez, un type qui vient de la New Wave et de la Pop dans son terme le plus neutre, pour remplacer un personnage haut en couleurs comme Fish ? Autant dire que peu de monde était franchement prêt à miser ne serait-ce qu’un kopeck sur ce "Seasons End".

Déjà, l’aspect graphique change complètement. Terminé les fresques épiques et énigmatiques qui nous régalaient les yeux (avant que la musique ne subjugue les oreilles) de "Script For A Jester’s Tear", de "Misplaced Childhood" ou de "Clutching At Straws", voire même des différents singles ou EP, qui illustraient à merveille l’univers de Fish. Pour retrouver ce type d’univers graphique, il faut se pencher sur "Vigil In A Wilderness Of Mirrors", son premier essai solo. La jaquette de "Seasons End" est plus simple, presque dépouillée, même si certains détails l’écartent fortement de la banalité, comme l’image du clown qui s’enfonce dans l’eau inéluctablement. Une façon de montrer que la page Fish est définitivement tournée ?

En revanche, un disque se juge à la musique qu’il propose, pas à son contenant. Et si "Seasons End" commence un peu trop doucement avec un "King Of Sunset Town" pas mauvais mais qui met trop de temps à se révéler, ce titre permet de mettre en lumière le talent de H. Steve Hogarth n’a clairement pas la puissance évocatrice de Fish, ni son sens de la narration, mais il possède une voix mélodieuse et un talent certain pour véhiculer les émotions. Le morceau en lui-même a de quoi rassurer quelque peu les fans les plus sceptiques : le groupe n’a pas perdu de sa verve progressive, même s’il n’est pas le plus ambitieux. Ils feront bien mieux sur d’autres titres.

Mais l’équilibre de "Seasons End" repose surtout sur sa subtilité. MARILLION joue juste et distille ses mélodies avec applications. Quand on sait que certains titres ont été travaillés pour Fish, cela a de quoi laisser songeur. Pour en avoir une petite idée, procurez-vous la version double CD de "Clutching At Straws" ; les paroles ne sont pas les mêmes. Il faut dire qu’avec H, les textes n’auront pas la profondeur des albums précédents, fortement marqués par la personnalité du Poisson et qui apportaient des couleurs particulières, que l’on dirait plus « authentiques ». Mais musicalement, cet album est enchanteur. Steve Rothery se fait velours tout en sachant montrer les dents quand il le faut, tandis que Mark Kelly, plus rare, sait toujours se montrer aussi précieux, que ce soit en accompagnant délicatement l’ensemble, ou en prenant un peu plus le contrôle.

Et l’alchimie est toujours présente, mais différente, renouvelée. Avec peut-être bien un peu plus de sérénité entre les musiciens. Il se dégage différentes ambiances de cet album, allant d’une certaine mélancolie (le très beau "Easter", ballade acoustique d’une douceur enivrante) à des choses plus énervées, qui séduiront sans problème les metalleux amateurs de MARILLION et qui prouvent que Hogarth sait se faire violence quand il le faut ("The Uninvited Guest"). Mais bien sûr, la musique change, évolue avec les influences qu’apporte H dans ses bagages, il y a de nouvelles nuances, plus Pop Rock dans l’esprit, plus… Faciles pourrait-on dire pour vulgariser la chose. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose parce que là encore, la palette du peintre MARILLION s’étoffe.

La meilleure des illustrations réside peut-être dans ce "Berlin", magnifique, qui monte doucement en puissance et se voit sublimé par un saxophone jusqu’alors inédit au sein de MARILLION et qui n’est absolument pas dépassé. Il s’agit peut-être là du meilleur titre de l’album, qui combine l’esprit Progressif du groupe avec la sensibilité plus Pop de H. Mais la formation ne se renie pas, comme le prouvent le title track qui épouse les huit minutes ou surtout "The Space…" où les claviers de Kelly sont mis bien plus en avant et qui termine l’album sur une note plus planante mais complètement réussie. Et au milieu de tout cela, vous trouvez des morceaux comme "Hooks In You", single imparable, qui plaira beaucoup au public le plus Hard Rock de MARILLION, autant qu’à ceux qui n’ont d’habitude que peu d’intérêt pour le Neo Prog, grâce à son rythme plus soutenu et son refrain d’une efficacité absolue.

Et forcément, cette « simplicité » dans l’écriture ne sera pas du goût de tous. Le groupe semble avoir tourné le dos aux constructions les plus alambiquées pour épouser une structure plus classique sur la majorité des morceaux même si on retrouve toujours des morceaux plus complexes, qui demandent un peu plus d’attention que le très catchy "Hooks In You" par exemple. Il y a aussi quelques petits ratés, des morceaux plus anecdotiques que l’on ne retient pas forcément, qui se fondent un peu trop dans le décor pour mériter autre chose qu’un semi-anonymat, à l’image de "Holloway Girl" ou de "After Me", qui manquent de souffle pour prétendre à l’excellence et qui privent clairement ce "Seasons End" de la note maximale.

Avec l’arrivée de Steve Hogarth, ce n’est pas une nouvelle ère qui s’ouvre pour MARILLION, mais bel et bien une nouvelle carrière, plus posée, parfois plus créatrice que l’originale, souvent plus accessible, foncièrement différente. Continuer à progresser en conservant l’esprit que le Poisson insufflait dans la formation n’aurait pas été le plus judicieux, sans sa personnalité complexe et torturée. Pour cela, pour revivre ces expériences, il convient d’écouter la carrière solo de Fish, qui reprend là où "Clutching At Straws" s’était arrêté. "Seasons End", c’est l’avènement d’un groupe nouveau, revigoré, plus serein, qui va devenir un exemple de stabilité entre les musiciens avec son line-up qui ne bougera plus. Un MARILLION qui respire plus et qui saura encore malgré tout marquer le paysage Rock de son empreinte.

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   (2 chroniques)



- Steve Hogarth (chant)
- Steve Rothery (guitare)
- Pete Trewavas (basse)
- Mark Kelly (claviers)
- Ian Mosley (batterie)


1. The King Of Sunset Town
2. Easter
3. The Uninvited Guest
4. Seasons End'
5. Holloway Girl
6. Berlin
7. After Me
8. Hooks In You
9. The Space...



             



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