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FALL OF SUMMER 2014
Par CITIZEN et DOLORÈS le 5 Septembre 2014
Publié le 15 Septembre 2014 Consulté 8956 fois



Citizen : La France maussade sort péniblement d’un été pourri, la France a froid la France se les pèle, et pourtant en ce week-end du 5 septembre on en reprend joyeusement une couche puisque plutôt qu’une excursion à Hawaï c’est à l’appel du tonnerre dans les marais fétides (mais assez bucoliques) de l’est parisien que ~2000 spartiates convergent pour le festival qui veut clôturer officiellement la saison des fests d’été 2014, ce FALL OF SUMMER première édition et RAAAARGH quelle affiche ! Alors qu’ADX se sont exilés pour le Wings of Metal au Québec c’est un juste retour des choses puisque ce sont les groupes cultes d’un peu partout qui déferlent à Torcy, Ile de France. Le genre de festival où tu prends un jour de congé pour y aller et tu poses un arrêt maladie en prévision pour le début de semaine suivante, motif nuque bloquée et larynx écorché vif (plus les piqures de moustique pour le coup). Cartouchière à la hanche et cheveux aux vents, deux jours d’apnée métallique contés de l’intérieur en un report exceptionnellement verbeux et aride (ayant dépensé mes sous en patchs et cds je n’ai hélas plus de quoi m’acheter un nikon 3000 réflex téléobjectif 666mm donc pas de photos, nonnon. Heureusement que Dolorès est venue à la rescousse sinon vous n'aviez plus qu'à fermer les yeux et imaginer 2000 indélicats chevelus et quelques skins en goguette pour l’ambiance).

JOUR I : LE PREMIER JOUR

Quel chouette site ! Perdu sur une base de loisir (on cohabite avec les joggeurs avec le réveil le samedi matin), deux petites collines permettent de s’installer tranquillement pour avoir une pure vue sur l’une ou l’autre des deux scènes, l’une sise juste au bord du lac (où des gens barbotent gentiment pendant que se succèdent les groupes tous plus méchants les uns que les autres). En contrepartie pas possible de retourner se ravitailler en ville à pied, gaffe aux jetons bien chers et qui vous permettent pas d’acheter bouffe et boisson, ce dernier point étant cela dit le seul défaut d’orga que j’ai ressenti, faut dire que le site ne donne jamais l’impression d’être très peuplé et que le fait de pas avoir à lutter pour son espace vital aide à prendre les choses à la légère et à apprécier la musique !

CRUXIFICTION

DM : Oui oui je suis allé voir le premier groupe qui jouait du Black. Non c'est pas que j'étais malade c'est surtout que par un heureux hasard je les avais amenés en stop sur le site depuis la gare donc bon ça s'imposait. Et c'était bien bien badass, du gros Black ultra rentre-dedans, Brutal mais avec du riff qui va bien, certes pas le groupe le plus inoubliable du festival mais une bonne mise en jambe. Pas d'originalité, rien d'autre à signaler, mais un très bon moment bien vénère dans tous les cas.

MERCYLESS/AGRESSOR

Citizen : Déjà vu MERCYLESS des centaines de fois semble-t-il et avec la perspective de les revoir facilement, je passe donc sans remord même si le show de ces revenants est toujours impeccable. J’aurais bien revu AGRESSOR par contre (mais comme en festival on fait pas toujours ce qu’on veut) je ne passe que quelques minutes devant la scène.

BOLZER

Citizen : Le power duo (le tatouébarbu comptant pour deux membres et le batteur pour zero, c’est la dure loi des frontmen) a pour mission de retranscrire son black/death cosmique et surtout très hypé sur scène, ce qui est réussi dans la mesure où ça sonne exactement aussi mou du genou que leur EP que j’ai eu la faiblesse d’acheter et dont le principal attrait était dans un son assez particulier. A part une sorte de hululement invocatoire qui m’a pris par surprise, rien qui puisse mettre la tête dans les étoiles, le combo (relégué au statut de weak duo ?) faisant oublier que des duos parviennent à donner des prestations live bien plus prenantes (INQUISITION), et en jouant sur une thématique proche. A emmurer dans la cave de Tom Warrior pour lui permettre de rôder ses nouveaux "objets d’artisanat" !
Dolorès : Premier groupe du weekend pour ma part, et un de ceux que j'attendais le plus ! Assez impressionnée d'abord, par la présence scénique et le charisme du duo sur cette petite scène en pleine journée. Malheureusement, mon emplacement (quasiment à la barrière) m'a grignoté une partie du son et je n'ai pu profiter à fond de mes titres favoris. Tout de même heureuse d'avoir vu vivre sur scène"Entranced By The Wolfshook", avec un peu de déception dans l'air mais la curiosité de les revoir en salle une prochaine fois.
DM : Bah moi j'ai kiffé. Le chanteur était méga sexy avec ses tatouages partout et c'était bien efficace et astral. Yup.

EXUMER

Citizen : Pourquoi ce festival donne l’impression d’être juste un prétexte pour ressusciter des vieux groupes de thrash de D2 ? Et pourquoi ce serait une mauvaise chose ? EXUMER va donner le ton pour une série de concerts de groupe à la bio plus ou moins identique (cultes, jamais passés en France, splittés un temps mais ont un nouvel album), qui logiquement ont tous la hargne et sont tous manifestement très contents d’être là. C’est le cas d’EXUMER et de son molosse de chanteur qui vont se lancer dans un set bien hargneux qui sera l’occasion de chouettes moshpits dans le sable, exercice casse-gueule mais sympathique et qui évite surtout les nuages de poussière (le public n’attendra d’ailleurs pas que le chanteur le demande pour se lancer dans des wall of death et circle pits)L Des classiques du premier album "Possessed By Fire", "A Mortal in Black", "Xirion Darkstar" et le "Fallen Saint" au riff de SLAYER, j’ai d’ailleurs eu souvent l’impression d’entendre des riffs de SLAYER au cours de ce week-end et au détour d’une intro devant une scène ou l’autre, ce qui décuple mon excitation à chaque fois (et les groupes ne gâchent jamais le moment vu qu’ils embrayent à chaque fois sur leur truc à eux bien efficace). De quoi se dire "ouin ouin c’est injuste qu’ils n’aient pas joué en France jusque là ;_; ". Le gagnant du fest catégorie thrash pour sûr.

ROTTING CHRIST

Citizen : J’étais un peu fâché avec ROTTING CHRIST en live, notamment parce que j’ai commencé à les voir juste au moment où des classiques comme "The Old Coffin Spirit" disparaissaient de leur setlist. Pour ce festival à l’affiche résolument old school l’espoir était là d’avoir une prestation axée sur leurs vieux titres, comme pour leur passage au Nuclear War Now, même si c’était un peu illusoire vu que l’orga n’en a pas fait la pub. Et effectivement on à eu droit qu’au show normal, setlist qui explore un peu toute la discographie, pas mal de titres des plus récents même si le groupe n’a pas forcément besoin de remonter trop loin en arrière pour tomber sur des incontournables live bien chaleureux ("Enuma Elish" et cette chanson de "Sanctus Diavolos" qui fait "toudoudi toudoudi toudoudi, dadadadadada", vous voyez forcément de quoi je parle). Un "The Sign of Evil Existence" tout de même ! Devant ça moshe sur le bitume alors que la nuit est maintenant bien tombée. Pour une fois j’ai été convaincu, même avec le fait que leurs choeurs/instrus orientalisantes des morceaux récents sont un peu bouffées par le son live il y avait tout de même une certaine ambiance lors de ce concert.
Dolorès : Toujours agréable à voir en concert, quelque chose qui redonne la pêche en toutes circonstances, mais un seul point me chiffonne. Ce qui est épatant chez ROTTING CHRIST c'est cet aspect guerrier de leur musique qui passe devant tout le reste. Et qui se retrouve gâché par l'attitude du groupe très "folk metal" à coups de mélodies sorties de nulle part, et le chanteur qui vous demande de taper dans vos mains, de lancer 15 circle pits, bien sûr... Je trouve juste que c'est un comportement scénique qui gâche toute la puissance du groupe, on a toute une atmosphère qui ne peut s'installer à cause de cela.
DM : HOU ! HA ! Toujours du 300 Black Metal avec des tronches de Grecs, mélodique et épique, rigolo, qui se regarde tout seul quand comme moi on se tamponne totalement de ce qu'ils peuvent faire en studio.




AURA NOIR

Dolorès : Clairement un groupe que je n'arrive pas à supporter sur album. J'ai essayé, rien n'y fait. Ma curiosité m'a poussée à aller voir ce que ça pouvait donner à la tombée de la nuit sur scène, et le charme a immédiatement fait effet. Vraiment puissant, AURA NOIR prend une toute autre dimension en live, une atmosphère bien prenante en ce début de soirée, et des riffs qui démontent grâce à un son impeccable.
Citizen :AURA NOIR c’est chouette en live, c’est aussi vu et revu. Soundtrack lointaine pour une visite de politesse aux distros.

BORKNAGAR

DM : J'adore BORKNAGAR. Je kiffe le dernier album. Je me ramène devant, le chant était une atrocité, totalement faux dans le pire des cas et ultra gay au mieux, Vintersorg fait n'importe quoi et Vortex arrive à peine à relever le niveau. Rarement j'ai autant souffert devant un groupe que j'aime bien. Je tiens quelques morceaux et cassos.
Dolorès : Fan du premier album, mais perplexe face aux opus récents, j'ai voulu tester le temps d'un morceau voir jusqu'où je supporterais. Et bien, un titre, pas plus.
Citizen : Je les aurais bien vu mais hélas non. Il ne me reste plus qu’à m’en consoler en prenant les lecteurs de nightfall à témoin de cette injustice ;_;

VENOM

Citizen : "LADIES AND GENTLEMEN, FROM THE VERY DEPHTS OF HELL…."
Devant les amplis Orange, le front de Cronos prend toute la place, même qu’avec les lights sa tignasse ressort rouge et lui donne un air du méchant clown dans le bouquin de Stephen King.
VENOM en a rien à foutre d’être has been pour beaucoup, ce public qui éructe en choeur “Black Metal” joué forcément en premier le lui fait oublier. Presque chaque titre interprété donne l’eau à la bouche : “Leave Me in Hell”, "Buried Alive", l’antédiluvien et outrancier “Warhead”, des titres des années 90 et plus récents comme “Ressurection” et leur nouveau tube “Pedal to the Metal", avec Rage qui se ballade sur la scène et Danté colossal mis en valeur au maximum (voir ces deux énormes cymbales qui trônent au-dessus de la batterie et à un tel angle qu’on dirait des oreilles de Mickey depuis le public). La réaction est bonne, VENOM se sent jeune, Cronos lance une pique aux vieux du fond du public, en décoche une autre au Hellfest, ce qui l’empêche pas de se tromper de festival un peu plus tard ! Tout ça c’est très joli mais le concert passe et on s’aperçoit qu’il manque quelques classiques obligatoires : VENOM fin se réveille en sursaut et joue “Welcome to Hell” et “Witching Hour”; mais pas “Countess Bathory” par contre. Alors qu’il aurait été si facile de mettre tout le monde d’accord, trop facile pour y céder ? La setlist parfaite du Party San c’était pas pour nous ! Enfin faut quand même voir la ferveur à la fin du set, une des plus fébriles du fest forcément. Peut-être que Cronos va reprendre gout à la France et nous pondre le retour du "French Assault" ?
Dolorès : J'ai toujours bien aimé VENOM mais n'ai jamais été une groupie absolue. On m'avait également dit que c'était assez naze en concert. J'en suis pourtant ressortie avec l'impression que je venais de voir le meilleur show du weekend, indétrônable alors qu'il restait encore de nombreux groupes. Sans avoir un son parfait, c'était largement correct, et j'ai été emballée par un concert complètement fou, malgré une setlist apparemment discutable : je m'en fichais un peu et me souciais même peu de celle-ci, complètement absorbée par le concert du début à la fin. Les medleys étaient peut-être un peu bancals par moments, mais rien que finir sur "In League With Satan" et "Witching Hour" a pu remonter la note globale.
DM : Grand moment de Rock'n'Roll, pour la première fois que je les voyais sur scène. C'était bien cool malgré l'absence impardonnable de "Countess Bathory". Sinon en dehors de ça les deux autres ont déjà tout dit alors voilà (mon dieu comment je sers à rien dans ce report moi).

IMPALED NAZARENE

Citizen : Les ai ratés au hellfest, les ai encore ratés au FoS (sauf si entendre de loin compte). Caramba ! (de toute façon tant qu’ils n’amènent pas une basse-cour pour reprendre "Goat Perversion" leur set ne sera jamais à la hauteur de leur potentiel, je regrette rien).

CARCASS

DM : LE groupe que j'attendais le plus du fest et qui ne m'a pas déçu. Sur la scène dans le sable, toujours avec cet humour bien anglais et carré de chez carré, balançant des compos de toutes les époques à la perfection, avec des "Buried Dreams" et "Heartwork" anthologiques à chaque extrémité du set cohabitant sans emmerdes avec tous les "Reek of Putrefaction", "Corporeal Jigsore Quandary" ou "Unfit for Human Consumption". Ils sont contents d'être là, balancent des riffs encore plus ultimes que sur CD, et foutent tout simplement une énorme leçon de Death Metal à tout le monde. M'bref, une valeur sûre qui le reste. Moi pendant ce temps j'étais juste en train de taper dans gens dans le pit du coup ce sera tout pour mes impressions.
Dolorès : Toujours impressionnant en live, avec un bon contact avec le public. J'ai pu cette fois-ci en profiter au maximum, n'ayant pas une foule immense comme au Hellfest devant moi, pouvant cette fois voir les musiciens, ainsi que les panneaux qui présentaient quelques images relatives aux titres joués. Un petit plus sympa qui ne fait pas spécialement la différence, mais le concert était globalement plus agréable qu'au Hellfest, ce qui est sûrement dû à une motivation plus forte et une véritable envie d'être là, pour la première édition de ce festival.
Citizen : Assis sur la colline pour profiter peinard d’un groupe qui m’avait captivé au hellfest, c’est plutôt la fatigue qui a eu raison de moi. Je blâme ma faiblesse, pas CARCASS : pendant mes courts réveils qu’est-ce que ça envoyait ! Magnifique backdrop épuré qui sera souvent baigné entièrement dans une lumière rouge sang (plus les écrans sur le côté pour les trucs gore, chose qui leur manquait lors de leur dernier passage au hellfest). Il me semble qu’eux aussi ont trouvé le moyen de glisser une ptite remarque bien sentie sur leur dernier passage à Clisson d’ailleurs.

VAMPIRE

Citizen : Le groupe de revival swedish death du soir, comprendre de l’efficace et thrashy à la TRIBULATION avec des musiciens illuminés par derrière qu’on voit pas trop du coup. Sympa mais trop répétitif pour y passer un set entier, surtout à cette heure-ci (où à l’inverse sauf à cette heure ci pour les gens qui ont l’alcool violent et qui aiment mosher).
Dolorès : Je dois avouer que finir la journée sur VAMPIRE a été une expérience étrange. Un groupe de Death inconnu pour moi, qui avait l'allure et le son d'un groupe de Black, le tout dans une ambiance de fin de soirée, avec d'un côté l'aspect lugubre et très kitsch du groupe sur scène et de l'autre les débuts de baston alcoolisées dans le public. J'ai quand même vraiment apprécié leur musique même si le souvenir que j'en ai reste assez étonnant.

JOUR II : LE DEUXIEME JOUR

CAN OF WORMS

Citizen : Du Thrash français qui sonne bien même depuis les transats posés devant l’autre scène vide qui crache quelques retours avec un petit écho. Une annonce à retenir : “Cette chanson parle de la scène dans Terminator où un tank écrase un crâne”.

VORKREIST

Citizen : Du black/death parisien, se passe pas grand-chose.

DEN SAKAALDTE / CODE

Citizen : La description dans le livret correspond exactement à ce que j’écoute pas >> shopping, sieste et bronzette de l’autre côté des petites collines, ce qui permet d’étouffer un peu le boucan d’ailleurs. Il fait vraiment super beau, c’est chouette.
Dolorès : DEN SAKAALDTE sympa pour commencer la journée, sans être exceptionnel. Quelques titres bien incisifs comme il faut mais rien comparé à la suite de la journée. Par contre CODE, une sacrée claque ! Des compositions surprenantes, tout comme le chanteur. Moi qui suis très difficile en chant clair, j'ai été complètement subjuguée par celui-là, par le chanteur de manière plus générale qui anime toute la scène par son attitude complètement à fond et sa tête qui donne envie de lui faire des câlins. A réécouter sur album.

DEBAUCHERY

DM : Putain ce que c'était Beauf. Du Death Metal qui fait en fait pas du tout du Death mais du gros Rock'n'Roll gore, avec un chant très impressionnant et des décors rigolos mais d'un bas du front carrément fun. Bonne ambiance de déconnade, même si faut avouer que musicalement c'était franchement hyper pourri.
Citizen : Des mannequins démembrés et un groupe couvert de sang, ces allemands font un death metal qui me semble devenir de plus en plus rock’n’roll à mesure que le show progresse. Bonne ambiance, ça se laisse carrément voir.

ASSASSIN

Dolorès : Un des rares groupes de Thrash que j'apprécie vraiment, simple, sans prise de tête, sans non plus être incroyable sur scène. Un bon moment, pas mal de complicité avec le public.
Citizen : Le plus bourrin des trios thrash programmés sur le fest, ASSASSIN a lui aussi un lineup un peu chamboulé qui va tenter d’interpréter des titres issus d’albums bien sauvages sans être très armés pour. Pas très mémorable du coup, même si le public a été content de reprendre le morceau-groupe "Fight ! Assassin ! Kill ! Assassin ! " en fin de set.



SALEM

Citizen : Du Death avec velléités atmo qui se cherche un peu et livre même des passages plus thrash. Mouais.
Dolorès : Un autre groupe que j'attendais vraiment. Va juste falloir m'expliquer l'étiquette Doom/Death dans le petit livret fourni à l'entrée, parce que bon SALEM (et les morceaux qu'ils ont choisi notamment) ça ressemble quand même vachement à un genre de Black/Death à influences orientales. Intense du début à la fin, avec des musiciens hyperactifs, un batteur qui avait coloré juste sa barbe en roux et qui a été juste que dans la fosse pour un mec qui lui avait hurlé "GIVE ME YOUR STICK !". Un chanteur qui saute et court partout, sur les tours qui encadrent la scène, sur la barrière, complètement à fond dans son chant et dans le show. Rien à redire.

ARTILLERY

Citizen : Et vlan troisième groupe de thrash culte, ARTILLERY s’appuie sur leur énième chanteur et un bassiste à donf pour faire vivre sa discographie, avec surtout l’énergie de leur côté puisque le gars qui tient le micro a une voix surtout heavy et qui casse très vite les oreilles, alors après déjà des heures à headbanger sous le soleil c’est le mal de tête direct. Dommage aussi que le groupe n’ait pas assumé son premier album "Fear of Tomorrow" et ses titres plus directs, même si leur chanteur actuel n’aurait clairement pas pu leur rendre la sauvagerie qui les rendait justement intéressants.
Dolorès : Contrairement à d'autres, et je comprends tout à fait leur point de vue, je suis assez fan du mélange Thrash habituel avec chant plutôt Heavy du nouveau chanteur (mais saccadé, ce qui fait tout le charme). Mais uniquement sur scène, faut pas déconner. Malgré tout, j'aurais aussi préféré des échos à "Fear Of Tomorrow", un style tout à fait différent qu'on aura pas entendu.

AHAB

DM : LE concert du festival. Et pourtant c'est pas comme si j'étais un fan ultime de Funeral Doom. Mais AHAB c'est autre chose. Et à voir devant un lac, soleil couchant, les pieds nus dans le sable, bah c'est ultime. Et vas-y que l'ambiance marine te prends aux tripes, qu'on est secoués par les marées au gré de chaque note d'un lourdeur abyssale et que les mélodies viennent éclairer les profondeurs dans lesquels ils nous ont plongé. J'avoue que le fait d'être totalement explosé devait aider à rentrer dedans, mais bon, l'expérience valait tout. Par contre le truc un peu moins cool c'est qu'à la suite de la dernière note joué j'ai perdu conscience pendant 1h30 et loupé CANCER et PENTAGRAM totalement contre mon gré et passé une fin de fest absolument éprouvante. Rargh.
Dolorès : Je vous vois déjà prêts à me lancer des pierres mais, non, je n'ai pas aimé. Bon, mon excuse c'est que le Funeral Doom c'est clairement pas pour moi. Parce que j'ai eu envie d'apprécier : AHAB au bord d'un lac déjà, le soleil qui se couche, un son propre, de très bons riffs qui ont tout pour me plaire. Mais je ne m'y ferai jamais, le même riff qui tourne sur 5 minutes sans qu'il se passe rien, non quoi. On a le temps d'être distrait, on a le temps de penser à ce qu'on va manger, à combien de jetons il nous reste, du coup je considère pas que ce soit une réussite. Voilà, et je suis la première embêtée.
Citizen : Funeral Doom aquatique d’après le livret, qui jure par là qu’on a l’impression de dériver au milieu de l’océan au son d’AHAB. Faut dire que les ancres en décor et les samples aident pas mal à s’y croire, d’autant plus qu’on a le droit à un joli décor de circonstance un peu par hasard, la scène dos au lac avec gros nuages calmes et trouées bleues, on dirait une jaquette d’ATLANTEAN KODEX ou "Twilight of the Gods". Mais une fois qu’AHAB joue c’est à 80% pour engloutir le public sous des grosses masses plombées, les ambiances ne prennent le pas qu’à la fin des morceaux (trois ou quatre joués vu le style), et c’est d’ailleurs seulement là que j’y trouve de l’intérêt. (Mais j’aurais préféré du speed metal aquatique quand même).

CANCER

Citizen : Jouant à la tombée de la nuit et sans faire des gouzi-gouzi pour bien montrer qu’ils sont contents d’être là, CANCER joue très monolithique et putride et sort effectivement un des moments les plus efficaces du festival. Du death old-school qui vous emballe sans besoin de connaître les titres quoi, et surtout qui fait honneur à son excellente réputation. Et comme on est classe jusqu’au bout, reprise de CELTIC FROST à la fin.
Dolorès : Concert égal à celui du Motocultor pour moi, vraiment très bon mais rien à redire pour le coup... Encore une fois c'est le côté plus accessible des scènes qui joue un bon rôle dans le ressenti des concerts. Un petit "Die, Die", et c'est bon, on m'a perdue.



PENTAGRAM

Dolorès : Le petit duo gagnant du weekend avec VENOM. Des classiques, des anciens tout à fait en forme sur scène. Des grésillements et des problèmes de son sur les deux premiers titres (dont "The Sign Of The Wolf" qui réussira à n'être pas totalement gâché, heureusement). Mais ça se règle assez rapidement et on peut profiter à la fois d'une setlist vraiment sympa (beaucoup du premier opus mais aussi du récent) et du jeu de comédien absolument fou de Bobby qui gagne la médaille du mec le plus névrosé du festival. Mémorable.
Citizen : Les Américains au chanteur en ruine mais bien plus rock’n’roll qu’Ozzy vont souffrir de problèmes de son survenus au milieu du set et qui dureront environ deux chansons entières avant que les basses ne reviennent d’un coup et le chant par la même occasion, seul pépin du fest à ce niveau là mais qui arrive pas au meilleur moment, la rangées d’amplis Orange derrière Bobby devenue inutile. Le combo affiche une moyenne d’âge bien rajeunie même si l’essentiel est là entre le dandy Liebling et le guitariste historique Victor Griffin. Difficile d’interpréter des titres qui ne soient pas reconnus comme des classiques, et le groupe connait les attentes de son public, s’amusant à jouer l’essentiel de "Relentless", l’interrompre par "Broken Vows" avant d’arriver enfin sur son refrain explosif. "When the Screams Come", "Be Forewarned", "Too Late", "Sign of the Wolf", même des morceaux récents comme "Call the Man" rockent à fond mais ont des accents de vieux. Ais-je reconnu "The Ghoul" ou "All Your Sins" puis "Review your choices" ? Bobby annonce une dernière chanson puis, peut-être trop fatigué, ne nous fait pas poireauter avant le rappel et enchaine sur "20 Bucks Spin". Une setlist quasi immuable pour une disco assez longue. Très bon concert pour ma part.

ASCENSION

DM : //sort de sa tente// PUTAIN J'AI TOUT RATE C'EST DEJA WATAIN QUI PASSE FUCK FUCK FUCK ! Ah non c'est juste ASCENSION et j'ai pas dormi pendant SODOM. Ouf. Cool.
Citizen : Du black metal avec chandelles, des plans atmo ou plus bourrins. Plus intéressant que la moyenne dans ses parties perchées. Pas une raison pour s’y attarder tout le set.
Dolorès : Déjà vus une fois, je prends un peu de repos entre PENTAGRAM et SODOM, mes deux groupes les plus attendus du jour pour regarder le rituel d'ASCENSION depuis la colline. Même si le chant est beaucoup trop valorisé, le groupe est toujours aussi bon en live et l'expérience en fosse se refera une prochaine fois sans hésitation.

SODOM

Citizen : Très attendus vu qu’ils ne semblent plus faire de dates en France (ou même du tout?) hors des festivals, SODOM arrive sur scène sous une ferveur palpable et devant une masse déjà rassemblée dans l’obscurité pour des pogos furieux. Si les vétérans soignent le public en entamant sur "Agent Orange", en jouant plusieurs titres de "In the Sign of Evil" dont l’inhabituel "Burst Command til War" et en exécutant en intro d’une autre chanson leur reprise frénétique de "Surfin Bird", incompréhension frustrée voire sentiment de trahison lorsque le groupe quitte la scène sans rappel, sans avoir joué le temps imparti (comme au dernier hellfest et au brutal assault où le concert aura à chaque fois duré 45 toutes petites minutes) et surtout sans avoir joué des "Ausgebombt" ou "Nuclear Winter". La sortie de scène est d’autant plus déconcertante que le groupe semble prendre plaisir à jouer et finit sur une courbette pour le public. Bon moment et bonne déception.
Dolorès : Je vous avoue tout de suite que je suis déçue mais que c'est uniquement de la mauvaise foi. Débuter avec "Agent Orange", terminer sur "Remember The Fallen", j'ai même eu droit à "M-16" et rien que pour ça je n'aurai pas perdu mon temps. Mais le reste de la setlist, de manière générale, ne correspond pas à la facette de SODOM que je préfère, celle qui est assez lente, lourde et massive et qui se détache du reste du Thrash habituel. Un son un peu brouillon également, un public assez lourd avec des ados et des vieux cons qui se tapent dessus avec leur clope à la main et autres trucs vraiment très intelligents. Et ma plus grande frustration : lancer "Surfin Bird" en intro de "The Saw Is The Law", MAIS IL FALLAIT AU MOINS LE JOUER EN ENTIER QUAND MEME. Juste parce que ce titre est génial. Ce sera tout.
DM : Commencer par "Agent Orange" avec un son aussi merdique qui fait qu'avant le refrain je ne l'avais même pas reconnue, et oublier de tels trucs dans la setlist, c'est juste criminel. Bien déçu aussi mais juste pour avoir passé tout le set à côté de la nana de Toxic Vision j'ai finalement pas perdu mon temps huhu.

ENSLAVED

Citizen : Vu, revu et rerevu avec un dernier concert au hellfest qui m’a laissé un peu fâché (pourquoi reprendre du Led Zeppelin quand on a déjà un répertoire comme celui d’ENSLAVED ?). C’est le moment de se poser un peu et de voir ENSLAVED prendre possession de la scène avec bonheur, et un Grutle exceptionnellement volubile qui blague sur la barbe de Ivar et fait chanter la marseillaise au public. Comme ROTTING CHRIST, ENSLAVED déballe surtout du répertoire récent mais ancré dans la mémoire du public (bon en fait déjà un peu daté mais quand même pas si vieux au vu de leur carrière, comme "Ruun" et "Isa" et "As Fire Swept Clean The Earth") et se permet un très vieux morceau, l’attendu "Allfadr Odinn" qui a refait surface dans leurs setlists depuis quelques années et qui est toujours le moment le plus épique du show. Par contre j’ai décroché de leurs albums après "Vertebrae" donc une partie des chansons m’est un peu passée au-dessus de la tête.
DM : Trop HS pour apprécier ça, ça fait un fond sonore parfait pour tenter de reprendre ses esprits et affronter la nuit. Pfouah.
Dolorès :
Bien trop fatiguée, je suis ENSLAVED de loin, en essayant quand même d'en profiter un maximum parce qu'on a droit à une bonne setlist et un très bon son, avec en prime un beau travail de la part des ingés lumière.



WATAIN

DM: Le décor était super joli. Sinon c'est toujours aussi chiant.
Citizen : Concert passé le plus loin possible de la scène, préférant le froid du parking plutôt que mater des gus cracher du feu sur fond de beumeuh suédois.

BÖMBERS

Citizen : Ça se sait, Abbat aime MOTORHEAD (il expliquera le pourquoi du comment à loisir pendant ce concert). Dégaine surprenante sans maquillage, Abbath un peu bouffi a cultivé son look avec soin et s’est même fait pousser la moustache à la Lemmy. Imitation poussée au maximum avec humour et plaisir, les reprises semblent raccourcies et accélérées, autant dire que ça bourrine. Tom Angelripper monte même sur scène reprendre "Iron Fist" parce que la vieille cover de SODOM est au moins aussi culte que l’originale dixit Abbath. "Lemmy is god" tralala, autres "lay down your souls to the gods rock’n’roll", Abbath en fait même un peu des tonnes mais le public réagit presque comme devant l’original. Pour donner un dernier coup de tonnerre sur Torcy c’est adapté, et surtout c’est rare d’avoir un groupe de reprise capable d’assurer à ce point là et de donner une telle sensation de fraicheur (et d’énergie) par rapport à l’original.
Dolorès : Entendre WATAIN depuis le campement est déjà bien assez éprouvant, on se pose un peu avant de finir sur BOMBERS. Le temps de croiser le guitariste de SODOM qui discute avec des fans, sa bière à la main, en attendant le triomphe d'Abbath déguisé en Lemmy. Je ne suis pas une grande fan de MOTORHEAD mais c'est vraiment parfait pour finir le festival sur une note bien rock'n'roll. J'ai malheureusement pas compris grand chose à ce qu'Abbath racontait entre les titres, entre le sommeil qui m'appelait et l'accent complètement incompréhensible mi-norvégien mi-texan. C'était quand même de sympa d'avoir Angelripper sur scène avec Abbath le temps d'un "Iron Fist" amélioré.
DM : Abbath = Lemmy. Ce sera tout.

Première édition magique, on peut déjà commencer à espérer des grands noms pour l’éventuelle deuxième édition et d’ores et déjà souhaiter le meilleur à ce fest et adresser un grand merci à ses organisateurs !

Et sinon, vous aimez les coutea... photos? Ben vous pouvez en voir encore davantage sur la page de notre Dolorès:
https://www.facebook.com/doloresvselenium


Le 20/09/2014 par DADAWID

Merci pour ce report complet ! C'est le genre de festoche qu'on aime : une programmation de qualité, un cadre parfait et une excellente ambiance. Toujours un plaisir de revoir certains groupes comme Enslaved et heureux de pouvoir en découvrir sur scène pour la 1e fois (Debauchery par exemple qui m'a plutôt laissé une bonne impression).

A refaire l'an prochain sans hésitation.
Un peu un anti-hellfest finalement.

A l'année prochaine les gens !


Le 20/09/2014 par DARK SCHNEIDER

Pour une première édition, le résultat fut juste exceptionnel !

Cadre superbe, bonne organisation, excellente ambiance...seul hic, mais ce n'est pas de la faute du festoch : j'ai trouvé l'affluence un peu légère, dingue vu le niveau de l'affiche!

Concernant les concerts, le must fut pour moi le show de PENTAGRAM, avec un Bobby Liebling impérial et complètement déjanté, je n'ai pas souvenir du moindre problème de son d'où j'étais placé (proche de la scène). Heureux d'avoir pu enfin voir ce groupe culte.

La déception : VENOM, très clairement! Soyons clair, je fus heureux de voir enfin ce groupe mais ce n'est désormais plus que le CRONOS BAND : c'est simple, on entendait que lui ! Sa basse était tellement surmixé en avant que la guitare de Rage sonnait d'une façon très brouillonne et faiblarde, faisant perdre beaucoup de puissance à la prestation du groupe. Dommage, car vocalement Cronos était irréprochable (il envoie du bois le bougre!). On rajoute à ça une set-list bancale (manque de classiques évidents alors qu'en contrepartie on nous sert un faiblard "Pedal to the Metal"; medleys franchement foireux)... Pour son grand retour en France, VENOM n'a pas tout fracassé, loin de là!

Pour le reste, énorme concert de ROTTING CHRIST : du spartiate black metal ultra fédérateur, un groupe à fond faisant participer le public et le mettant dans sa poche, tribal et viscéral, rarement vu un show de metal extrême aussi efficace !

Bon concert d'ENSLAVED, SODOM, très bon CARCASS, excellent BOMBERS malgré l'heure bien trop tardive (un défaut à mon avis), un DEBAUCHERY amusant, du bon thrash de D2 avec EXUMER. De l'anecdotique aussi avec les groupes en bas de l'affiche et un ASSASSIN bien faible malgré son ancienneté, ne valant que pour son titre éponyme. ARTILLERY a fait du bien avec son chanteur à la voix claire et heavy, mais le groupe a pâtit d'un son de gratte très brouillon.

Vivement la prochaine édition!


Le 20/09/2014 par BRUNODODO

Vraiment dommage le report du concert de BORKNAGAR, malgré le son pourri au début, c'était de loin le meilleur concert du fest' (VENOM c'était bien aussi) avec un Vortex en grande forme et une présence toujours aussi impressionnante (quel charisme).
Il semblerait que ce n'était pas Vintersorg au chant mais un remplacant dont je ne connais pas le nom, il était plutôt bon mais c'est pas au niveau de Vintersorg...


Le 16/09/2014 par VILE

Je résumerais simplement :

DON'T NEED NO PROVOCATION!
MY INSTINCTS HIGH ON FIRE,
THE FINAL DESTINATION,
WILL BE THE PLACE THAT I DIIIIIIE!

PEDAL TO THE METAAAAAAAAAAAAAAL!


Hail le Fall of Summer, 65 balles pour des artistes qui ont la pêche, se donnent à fond, sans touristes et sans crever de chaud, là où le Hellfest nous prend pour des pigeons un peu plus chaque année et va bientôt se réserver aux cadres supérieurs tellement le prix du billet titille l'anus, que rajouter ?

En espérant que ce fest continue dans cette voie: tout pour la musique, tout pour les fans, et rester honnête envers le public: METAL quoi.


Le 15/09/2014 par IRON KREATOR

Ca a été une tuerie ! Excellente première édition. J'éspère qu'il y en aura de nombreuses autres. SODOM, ENSLAVED, WATAIN, VENOM, AURA NOIR, ARTILLERY, ASSASSIN, CANCER etc ont vraiment mis le feu. Hurler les refrains d'"Agent Orange" et "Remember The Fallen" (ma préférée) a été une expérience dont je me souviendrai toute ma putain de vie !

J'en ai eu mal aux cervicales et la voix éraillée pendant quelques jours, mais ça en valait la peine. J'ai d'ailleurs toujours le bracelet au poignet.



             



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