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de NIME publiés sur Dark Side
YEAR OF NO LIGHT
Par WËN le 29 Novembre 2013
Publié le 11 Décembre 2013 Consulté 7493 fois



Il faut savoir apprendre de ses erreurs. M'en voulant toujours terriblement d'avoir loupé (à 10 000 km près) cette appétissante affiche de Post-metal à la Française qu'ont su nous proposer THE GREAT OLD ONES et REGARDE LES HOMMES TOMBER il y a de cela quelques mois en notre capitale girondine, il était tout bonnement hors de question de commettre à nouveau la même bourde alors que YEAR OF NO LIGHT, en ce vendredi 29 Novembre, s'était réservé le KRAKATOA de Mérignac pour célébrer comme il se doit la sortie de "Tocsin", son nouvel opus. Un troisième opus, via des extraits dévoilés ci et là, qui promet déjà, croyez-moi, d'envoyer du très lourd et qui risque probablement de venir titiller mon top 2013 personnel. Mais cela est une autre histoire, nous, c'est la communion avec des gros amplis qui nous intéresse.

C'est au bien nommé BAGARRE GENERALE de déclencher les hostilités alors que je pénètre dans l'enceinte du KRAKATOA avec un peu de retard (passage au marchandising : checked). Je ne connaissais pas ces Bordelais, mais malgré son jeune âge et son unique album enregistré l'année dernière, il est fort à parier que ce combo n'en a pas fini de faire parler de lui tant sa prestation m'a retourné. Bordel ! Dans une mouvance plutôt similaire à celle de YEAR OF NO LIGHT (du post-metal bien riffu) le quintet, envoie une sacrée sauce et sait broder des ambiances saisissantes. Imaginez : pas de chant (pour quoi faire, après tout), pas de basse (pour quoi faire, après tout) mais en lieu et place de celle-ci un trombone-basse qui saura faire toute la différence. Non seulement l'utilisation d'un tel instrument n'est pas commune, mais en plus, celui-ci renforce d'une touche dramatique des atmosphères déjà loin d'être triviales à la base. Si bien que la musique de BAGARRE GENERALE, prend rapidement une grandeur épique insoupçonnée jusqu'à présent, tournant davantage à la bataille rangée qu'à la simple empoignade de bar que le patronyme du groupe laisse à deviner. La formation nous interprète la totalité de son premier album ainsi qu'un titre qui devrait prochainement voir le jour via un split avec … YEAR OF NO LIGHT, justement (c'est tout du moins ce qui se murmure dans les milieux autorisés). Nous, on se laisse happer par ce déluge sonore, avaler, digérer, recracher … Et on continue, immuablement à dodeliner de la tête en rythme, hypnotisés, tandis que le groupe, lui, vient d'achever sa prestation. Conquis et intrigué, je ne saurais que trop vous conseiller d'y jeter une oreille.

Son tour venu, YEAR OF NO LIGHT prend possession de la scène sans tambour ni trompette (pas encore), mais d’un simple clavier tissant sobrement ses ambiances toutes juste ponctuées par l’une des deux batteries montées à l'arrière. Ainsi se dévoile "Tocsin", via cette éponyme première composition, nimbée de blanc, pour ce grand soir de présentation. La tension est véritablement palpable durant ces longues minutes d’introduction avant que cet apparent effarouchement ne fasse place à la hardiesse et que se déchainent les baffles ! Et les bordelais ont les moyens de leurs ambitions lorsqu’il s’agit d’envoyer les décibels avec leurs trois guitares en façade. Il ne faut pas déconner, c’est YEAR OF NO LIGHT tout de même, certes l’entité n’a plus de chanteur, mais elle sait nous assommer comme il se doit, par son Heavy-shoegaze (sic) si personnel. En témoigne l’enchainement avec la seconde partie de « Perséphone » (tirée de l’album précédent) où le groupe, passé en mode ‘deux batteries’, enterre son auditoire sous ses breaks écrasants et dévastateurs. Le son est vraiment bon et le travail sur les light bluffant, pas étonnant que le groupe crédite ses ingés sur ses albums. Chaque titre, propose ses propres atmosphères, ses propres nuances de couleurs, et il ne manque qu’un bon canapé pour profiter du spectacle (CULT OF LUNA m’avait fait la même impression il y a quelques années). Ainsi on passe du mordoré, à quelque chose de saumâtre et de bien plus glauque pour un « Hiérophante » lui aussi tiré du fantastique « Ausserwelt » (2010), mixant toujours avec autant d’habilité lourdeur sonore et subtilité mélodique. Le combo n’ira d’ailleurs pas chercher plus loin dans sa discographie, se concentrant uniquement sur ses deux derniers albums studio, au détriment de ses nombreux splits et collaborations diverses.

Le public se montre très révérencieux, hésitant parfois même à applaudir alors qu’il est conquis. Avec ma grande chance habituelle, je me retrouve à côté du seul type qui se retrouve à beugler entre les chansons. Putain mec, c’est tellement déplacé. Mais bref, à la base nous sommes aussi là pour découvrir « Tocsin » et le groupe nous en offrira encore trois extraits dont un « Géhenne » au son très 80 sur son thème principal. D’une manière générale on observe une nette évolution dans la musique de YEAR OF NO LIGHT, avec des morceaux plus dynamiques et construits de manière plus progressive. Là où le précédent opus faisait la part belle aux ambiances et aux lentes, mais jouissives, montées en puissance, cette nouvelle offrande semble plus miser sur l’énergie Rock, mais sans rien sacrifier au son propre du combo. Le tempo se calme un peu sur « Désolation », alors qu’une section cuivre s’invite le temps d’enrichir là aussi la pièce d’une ambiance toute particulière, d’un quelque chose de sale et de pourri, de désuet, s’approchant des atmosphères développées par CULT OF LUNA sur son « Somewhere Along The Highway » (2006). En architecte sonore aguerri, le groupe continue ainsi son apologie de la distorsion le temps d’un « Abesse » tentant de renfermer chaque membre du public sur lui-même, l’isolant de ses voisins par un véritable mur sonore vrombissant de basses fréquences, le happant ainsi dans la tourmente YONL; et d’un ultime « Stella Rectrix » au final envoutant et stroboscopique. Le groupe, ou plutôt cette entité qui semble prendre le pas sur chaque zicos tant ceux-ci semblent faire preuve d’abnégation, nous présente donc beaucoup de belles choses, pas forcément faciles à disséquer en de telles conditions (et encore moins à retranscrire), mais qui devraient logiquement révéler tous leurs charmes lors des écoutes à venir de cette nouvelle œuvre des Bordelais. Stay tuned !

Setlist YEAR OF NO LIGHT :
01. Tocsin
02. Perséphone (Coré)
03. Hierophant
04. Géhenne
05. Désolation
06. Abesse
07. Stella Rectrix


Le 22/12/2013 par PINPIN

J'étais présent également à Bordeaux lors de ce concert, je peux vous dire que c'était vraiment quelque chose ! Personnellement, j'ai rarement senti une telle intensité lors d'un concert, c'est complètement indescriptible. Tous les murs vibraient, au même titre que chacune de nos parties du corps, jusqu'au plus petit poil de burne, c'était vraiment une expérience magique et complètement délirante et hypnotique. A titre personnel je n'avais pas ressenti ça depuis la dernière fois que je suis allé voir NEUROSIS en concert, et autant dire que ça envoyait sévèrement là aussi...

En tous cas excellent report, on peut pas faire plus précis je crois !

PS : WËN - t'as le bonjour du type qui beuglait au début du concert qui se trouve être un ami à moi x)


Le 12/12/2013 par NABOMOUETTE

Le concert à Paris quelques semaines plus tôt était tout aussi énorme d'ailleurs. L'album ne plaira pas à tout le monde, de mon côté j'ai mis du temps à comprendre ce qui s'y passait, mais par contre en live le groupe est vraiment parvenu à un niveau incroyable. Le fait d'avoir mis des morceaux très violents (ce qui n'était pas le cas sur "Ausserwelt") est une excellente idée, qui leur permet de laisser voir une autre facette de leur musique. Bref, YEAR OF NO LIGHT en concert, ça tue, il faut aller les voir.



             



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