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HELLFEST 2019 DAY III (Clisson, 44)
Par JEFF KANJI et CHAPOUK le 23 Juin 2019
Publié le 29 Février 2020 Consulté 3142 fois

C'est l'heure de tout boucler, puisque c'est devenu une habitude, nous prendrons la route de nuit, et c'est au son de FM que nous entrons sur le site. Des papys grisonnants qui pratiquent une musique qui a au moins vingt ans de moins ; harmonies vocales soignées, charisme et compos Hard bien balancées, je regrette de ne pas avoir pu être là plus tôt, le combo confirme sa forme depuis son retour discographique.



MUNICIPAL WASTE

Jeff Et c'est décidément la saison des retards, les retards de vol ayant fait arriver les membres de MUNICIPAL WASTE quinze minutes avant de monter sur scène… Peut-être les meilleures conditions pour ces apôtres du Thrash tendance Crossover qui fout le bordel dès les premières notes de "The Thrashin' Of The Christ", autant sur scène que dans la fosse. Le Thrash des Américains inaugure la Mainstage 2, qui aujourd'hui sera intégralement consacrée au genre, et sur laquelle plusieurs légendes du style vont se succéder sur la journée, avant de se conclure sur un set de SLAYER plutôt impressionnant, même s'il ne fera pas beaucoup bouger mon avis sur le groupe.

TESLA

Mais maintenant c'est le moment de recevoir celui qui remplace RIVAL SONS : quelle heureuse surprise ! TESLA en France ça doit faire un sacré moment que cela ne s'est produit… Et Jeff Keith possède toujours cette voix éraillée si caractéristique, qui tire sur la queue de chat écrasé de temps à autres. La prestation est lumineuse, le groupe a la banane et les passes d'armes guitaristiques sont classieuses, avec un Frank Hannon qui alterne avec élégance parties à la SG, à la double-manche ou encore à l'acoustique, pendant que son acolyte fait le show avec sa Flying V entièrement blanche (oui, oui, même la touche !). Un beau moment passé en compagnie de Mulk et des bikinis des Américaines d'hier soir… Et surtout de la lance à incendie des pompiers qui nous rafraîchit avec soulagement, le soleil tapant déjà très fort (ce dimanche est annoncé comme la journée la plus chaude du Fest).

DEATH ANGEL

Mais parfois il ne fait pas trop chaud pour prendre une claque. Fort heureusement la scène de droite est encore quelque peu ombragée, et surtout l'affluence n'est vraiment pas violente. C'est ainsi que bien placé dans la fosse, je vois Mark Osegueda et sa compagnie philippine prendre d'assaut la scène et se lancer dans une démonstration de Thrash incisif, mélodique, sans jamais se départir de son caractère tranchant. Niveau guitare c'est la branlée, ça riffe de ouf, que ce soit d'un côté ou de l'autre de la scène. Et puis bon avec un extrait de "The Art Of Dying" puis de "The Ultra Violence" on s'attend pas à siroter pépère. "Voracious Souls" ça arrache quand même comme il faut. Le groupe déroule des extraits récents aussi, nous livrant "Humanicide" de l'album éponyme sorti depuis quelques semaines. Je n'avais jamais vu DEATH ANGEL sur scène, cela ne sera sûrement pas la dernière !

YOB

Chapouk Bénéficiant d’un son de type presseuse hydraulique, le groupe a orienté sa setlist sur ses titres les plus Heavy. Alors que la Valley est blindée c’est par la mammouthesque "Quantum Mystik" que Mike Scheidt nous décolle la plèvre. Bienvenue à tripland ! YOB n’a pas besoin de démonstration visuelle pour immerger son public dans son univers prenant et le public (hormis quelques irréductibles slammeurs) se laisse prendre au jeu (ou se tire).

MORNING AGAIN

Un flop complet… Non pas la prestation du groupe, mais la population présente sur la Warzone ne fait absolument pas honneur à ces légendes du Hardcore qui se reforment après juste vingt ans de séparation... Comme le dira un mec pas loin de moi : "Quand y a des groupes cultes qui jouent y a personne mais quand c'est ULTRA VOMIT ils sont 15 000 devant…" Totalement vrai ! Les Ricains ont aussi à l'air un peu déçus quand ils entrent en scène. Mais ils ne se démontent pas et commencent à déballer de la rage de et de la brutalité, le chanteur viendra même devant le pit pour nous faire beugler sur certains refrains.

CLUTCH

Jeff Le groove dans la peau. CLUTCH a le groove dans la peau. Je ne sais pas comment le formuler autrement : la formation américaine a mis des années avant d'avoir le visage qui est le sien depuis son retour en 2013, mais il est une machine de guerre imparable sur scène, jouissant d'un son d'une perfection rare, et porté par un Neil Fallon, qui sans chercher à voler la vedette à ses petits camarades, livre la marchandise avec l'aplomb des grands frontmen. L'affluence a par ailleurs considérablement augmenté en ce milieu d'après-midi et c'est amplement mérité pour ce groupe dont je regrette de ne connaître que très partiellement le travail.

CANCER BATS

Chapouk Même si le groupe est frappé de la même maladie que SHAM 69 (je finis quinze minutes plus tôt mais sans qu'on sache pourquoi cette fois) le show était fun : Liam est toujours super communicatif, nous promet la guerre sur la Warzone (chose que nous avons obtenue) et fait l'effort de nous balancer quelques bouts de phrases en français entre les morceaux. Leur reprise de "Sabotage" (BEASTIE BOYS) fait également mouche entre deux trois brûlots Hardcore plus rentre dedans.

TESTAMENT

Jeff Déjà vu mais toujours aussi redoutable sur scène, avec ses deux guitaristes aussi brillants l'un que l'autre dès qu'il s'agit d'envoyer du solo de classe mondiale, et ce Chuck Billy élancé, la perche de micro courte, à mi-chemin entre King Diamond et Freddie Mercury, qui vocifère avec talent. Les Américains ne font pas dans la dentelle, et déroulent sans trop forcer leurs belles cartouches, même si Gene Hoglan prendra le temps de faire chanter un Happy Birthday de rigueur (ce sont les cinquante-sept ans de Chuck Billy). J'avais été bien plus impressionné j'avoue par leur set de Wacken sur la tournée "The Formation Of Damnation" où la puissance de feu de leur Thrash m'avait retourné !

ACID KING

Chapouk Le groupe a décidé de nous assommer à coups de gros riffs biens gras. Scéniquement, le groupe utilise l’écran pour passer des vidéos psychédéliques qui vont bien et font partir le public dans la quatrième dimension. C'est la doublette finale "Electric Machine" – "Blaze Out" qui vient asséner le coup final à la Valley.

ANTHRAX

Jeff "Cowboys From Hell" résonne sur la Main Stage 2 au moment où quatre fous furieux envahissent la scène. Putain ANTHRAX est dans la place et semble prêt à en découdre. Le groupe est aujourd'hui accompagné par son batteur emblématique Charlie Benante, un bonheur pour moi qui les avait vus avec Jon Dette il y a quelques années. Le son est colossal, Scott Ian saute partout et Joey Belladonna semble dans une forme olympique et arbore un sourire plaisant. Le groupe ne dispose pas d'une durée de set mirobolante et proposera un set ultra efficace (mais très classique soyons honnêtes), usant des gimmicks habituels. Mais soyons honnêtes aussi, un show qui démarre après le riff de "Cowboys From Hell" par la basse cinglante de Frank Bello qui arme "Caught In A Mosh"… Oui, pétage de cervicales assuré. Ce groupe est sans doute celui du Big 4 qui se tient le mieux sur scène avec METALLICA. Je les reverrai avec grand plaisir avec une setlist plus opulente.

LYNYRD SKYNYRD


Et là, et bien ça va paraître bizarre à dire, mais j'ai eu cette sensation de sentir une ambiance fantasmée ; celle des concerts de Hard Rock du début des années 80. LYNYRD a la classe, une carrière légendaire, et délivre ses Boogies et ses grooves avec une détente et un climat qui l'aide indubitablement. Il est presque 20H. Le soleil et la douce brise nous caressent comme le Rock Sudiste des Confédérés. Tout ce que véhicule cette facette arriérée de l'Amérique fera toujours tiquer c'est vrai, mais les valeurs familiales transmises sont, elles, touchantes et fortes. Ronnie Van Zant n'est plus, mais il est là quand même, à travers les mélodies de son jeune frère qui porte haut l'étendard de la famille depuis trente ans. "Free Bird" donne l'occasion de revoir sur écran des images personnelles émouvantes du légendaire chanteur de LYNYRD SKYNYRD, plus guère représenté dans son époque légendaire que par un Gary Rossington franchement à la peine, et souvent faible face à la paire menée avec virilité par un Rickey Medlocke qui attire tous les regards, même si je ne peux m'empêcher d'être régulièrement attiré vers l'immense spot de Peter Keys et qui vient donner une couleur indispensable aux standards des Américains. Ils y passent presque tous : "Gimme Three Steps", "Simple Man", "Sweet Home Alabama", "Free Bird"… Et le reste ! Sans compter que le nom de tous les anciens membres (dont pas mal sont décédés, il faut dire que le groupe est dans sa cinquante-cinquième année de carrière) défile sur écran. Un très agréable moment qui permet aussi au public de se sentir uni autour d'un moment spécial (et toujours un peu court).

EMPEROR

Un miam plus tard, il est temps pour moi de rejoindre la Temple où je vais voir pour la troisième fois EMPEROR. Je dois me pincer pour y croire. La mythique formation norvégienne, qui s'est séparée il y a bientôt vingt ans, se produit de manière épisodique, et après avoir rejoué les mythiques "In The Nightside Eclipse" et "Anthems To The Welkin At Dusk", là revoilà en tournée dans un esprit plus proche de la mythique série de concerts de 2006-2007 qui avait donné lieu au magistral "Live Inferno". J'arrive un poil à la bourre, pour assister au final à un concert pas très différent du précédent, la setlist s'arque-boutant tout de même pas mal sur "Anthems…" avec un Trym semblant étonnamment moins à son aise sur les multiples blasts de la musique composée par Ihsahn et Samoth. Mais bon, le mec a tellement de marge que ça ne gêne pas la prestation des Norvégiens. Ce serait mentir de dire que je n'ai pas passé un bon moment, mais hormis un "Towards The Pantheon" qui vient remplacer "Curse You All Men!" je revois peu ou prou ce que j'ai vu en 2017.


SLASH feat. Myles KENNEDY & The CONSPIRATORS

La foule est dense pour acclamer Slash et Myles Kennedy, mais bon… Déjà que j'ai du mal avec la voix du vocaliste d'ALTER BRIDGE (qui chante très bien attention), j'ai vu les GUNS N'ROSES en 2017… Difficile alors de m'emballer pour ce set de SLASH qui pour le coup assume complètement son nom en ne jouant QUE des titres de son répertoire à l'exception d'un "Nightrain" qui se loge toujours très bien dans le set, et qui déclenche des réactions plus emballées du public. Normal d'un côté, même si c'est en partie injuste tant la musique du combo transpire l'expérience, la fougue et le Rock And Roll, mais quand on a écrit des morceaux légendaires, les bons titres paraissent un peu moins enthousiasmants.

REFUSED

Chapouk On rejoint la Warzone pour constater avec plaisir que du monde a répondu présent au concert de REFUSED. Le concert d’anthologie des Suédois clôture pour moi ce Hellfest. On s’approche de la scène au son du classique "Rather Be Dead", un peu plus tard deux nouveaux morceaux sont joués ("Blood Red Until I’m Dead" et "Economy Of Death"). Dennis Lyxzén se contorsionne avec son micro et nous gratifie d’un discours anticapitaliste et anti patriarcal qui se conclut par un appel à l’orga du festival d’impliquer plus de femmes (quand même représentées cette journée-là par NOVA TWINS, ou ACID KING). Comme à leur habitude, les Suédois jouent le riff de "Reign In Blood" de SLAYER (ironique vu les circonstances) et terminent leur set sur le magistral "New Noise" introduit par un ironique : "maintenant on va vous jouer un titre qu’on a volé à SHAKA PONK" (le groupe français l’avait en partie repris aux Victoires de la musique sans citer REFUSED).


SLAYER

Jeff Bon, soyons clairs, après trois jours de Hellfest je suis décanillé et je suis devant un choix impossible : CARPATHIAN FOREST – SLAYER – REFUSED… On doit pas être beaucoup dans mon cas, vu la foule impressionnante qui se présente devant la Mainstage pour le dernier concert français de la carrière de SLAYER. La Warzone (où je n'aurai pas mis les pieds cette année) est trop loin, je cale à mi-chemin et décide malgré tout de regarder le boss final de la journée Thrash pensée cette année sur la Mainstage 2. Regarder en effet, car le show est visuellement ultra soigné. Des lumières chargées et utilisées avec talent, de la pyrotechnie en quantité industrielle, et une exécution pour le moins offensive des Californiens. Carton jaune toutefois à Paul Bostaph, loin de son meilleur niveau et qui galère régulièrement quand le tempo s'emballe. Mais le trio Holt-King-Araya est implacable. Un Tom Araya qui pour ses adieux a rasé sa broussaille et reteint ses cheveux et bouc. Il va être le centre névralgique de SLAYER ce soir bien que sa basse ne soit pas nantie par la balance. Les guitares sont reines et tronçonnent à qui mieux-mieux. Mais malgré cette débauche d'énergie, je dois dire que hormis les morceaux les plus emblématiques ("South Of Heaven", "Angel Of Death"…), j'ai toujours cette impression de bulldozer en vitesse de croisière qui envoie du riff de façon compulsive. Et les dits-riffs sont tellement acérés et au demi-ton près qu'il m'est souvent difficile de bien distinguer les notes de ce volcan en éruption continue. Ce concert était indubitablement classe, puissant et à la hauteur de la légende SLAYER-ienne, même si Dave Lombardo aurait sans aucun doute permis de pousser les potards à onze, malgré mon enthousiasme émoussé.

TOOL

Et là je n'ai clairement plus l'énergie nécessaire pour entrer dans l'univers de TOOL que je me félicitais pourtant de voir sur scène. Le visuel est sans contexte le plus original du fest et la scénographie également, une espèce de croisement entre celles très différentes de FAITH NO MORE et MARIYLN MANSON que j'ai pu observer ici même. En revanche, Maynard semble chanter depuis les loges tant on peine à l'entendre (et à le voir mais ça c'est normal) et la chappe sonore alliée au visuel donne l'impression que TOOL a cherché à défoncer l'ensemble du public sans user d'une quelconque substance. Chemin de croix jusqu'à la voiture et retour en terres auvergnates au petit matin pour conclure un Hellfest une nouvelle fois réussi, où j'aurai eu la chance, avec le recul de participer à des concerts de légendes vivantes que je n'espérais plus réussir à voir, et de quelques moments de grâce. Peu de découvertes cette année, mais bon, qui sait ce que nous réservera l'édition 2020 ?



             



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