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Devin TOWNSEND + HAKEN @ Salle Pleyel (75)
Par JAZ le 15 Novembre 2019
Publié le 2 Décembre 2019 Consulté 4577 fois

Deux ans, cela fait deux ans que je ne l’ai pas revu. La dernière fois ce fut fin Janvier 2017 au Bataclan. C’était exceptionnel et très certainement l’un de mes concerts favoris en terme d’ambiances et d’ondes positives. Ce live m’avait marqué et je pense que ce sera d’autant plus ce soir. Pour le moment c’est un préambule, je ne suis pas encore dans la salle ni sur Paris, et pourtant je m’impatiente déjà. Je n’ai pas pour habitude de prendre de photos pendant les concerts auxquels j’assiste mais je peux vous dire que j’ai rejoint une amie rencontrée sur Internet grâce à notre passion mutuelle pour Devin, si c’est pô bô ça. J’ai donc pu être tout devant grâce à elle, ce qui est un kif absolu, par conséquent je la remercie chaudement via ce live-report.



Nous avons droit à HAKEN en première partie, formation jusqu’alors inconnue dans ma psyché. C’est un groupe de Metal Progressif anglais (étonnant dis-donc). Ressemblant drôlement à ANATHEMA dans la voix mais aussi inspiré par MESHUGGAH, KORN, LEPROUS, ANIMALS AS LEADERS et Devin TOWNSEND bien évidemment, le groupe fait drôlement bien le travail et chauffe bien la salle. La foule bouge mal, surtout dans la fosse. Les effets de lumière sont très bien travaillés et s’ajustent parfaitement avec les différents breaks proposés par le groupe. On a même droit à un long morceau instrumental où le groupe nous montre toutes ses influences ("Nil by Mouth"), c’est assez barré et déconstruit mais ça passe crème les frères, d’ailleurs chapeau bas à Diego Tejeida qui sera présent sur les deux groupes tout au long de la soirée, il servira même des cocktails dans des petits verres en forme d’ananas tous mignons ! On a aussi droit à "Cockroach King" qui est garni de chœurs en tous genres et qui nous montre à quel point cette formation est originale, c’est beau et assez hypnotique dans l’ensemble.
Ils finissent en beauté avec leur morceau signature "1985", le chanteur passe aux synthés, met des lunettes futuristes et laisse sa place au gars des synthés qui lui se pointe avec une guitare synthé au milieu de la scène. Pour une première partie c’est très bon et annonciateur d’une fabuleuse soirée en perspective. Une voix nous annonce "entracte de 20 minutes", ce que j’entends à ce moment c’est surtout "ne bougez pas de votre place" sous peine de ne plus la retrouver à votre retour, et j’ose penser que la plupart des gens de la fosse ont entendu la même chose, surtout si c’est pour boire un shooter de vodka à dix euros…


Setlist : Puzzle Box - A Cell Divides - Earthrise - Nil by Mouth - Cockroach King - 1985

Après une bonne quarantaine de minutes d’attente, les lumières s’éteignent, la foule hurle plus fort que l’artiste qui n’est pas encore arrivé. Imaginez la sensation qu’il doit éprouver lorsqu’une salle est complète, emplie de milliers de personnes toutes différentes juste venues pour vous admirer et scander votre nom. Tout se met en place doucement et la déco prend le design d’une plage hawaïenne somptueuse et toute tranquille, trois choristes arrivent, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, Ché Aimee Dorval qui va vraiment ajouter quelque chose à ce concert et enfin Devin, le divin crâne chauve. (d’ailleurs, Ché Aimee aura la privilège de se lustrer la main sur celui-ci pendant quelques instants, le bonheur pour elle).
Même sans effets particuliers mis en place, je ressens les mêmes frissons à chaque fois que je m’apprête à vivre un moment extraordinaire (saut en parachute, soirée jusqu’à 14h00 de l’après-midi, etc.), Devin arrive souriant et commence par remercier tout le monde (les équipes, les intermittents, le public, etc.) avant d’enchaîner avec le premier morceau de la soirée, "Borderlands". Tout a été pensé pour retranscrire du mieux que possible la version studio, mais gardons à l’esprit que Devin voulait que chaque show de cette tournée soit unique. Et c’est le cas car Ché Aimee va échouer de la meilleure des manières avec le vuvuzela, il ne se déclenchera pas et n’aura donc servi à rien si ce n’est de faire rire les musiciens et le public.
Faisons un petit point sur la setlist qui est bizarrement fichue car le show commencera avec des morceaux issus du nouvel album ("Evermore", "Sprite"), un petit "War" de derrière les fagots qui fait bien plaisir et ensuite nous aurons une énorme parenthèse "Ki" qui n’est pas pour me déplaire sachant que j’adore ce disque (partie atmosphérique improvisée de 6-7 minutes avec seulement Devin à la guitare et Morgan Ågren avec une batterie minimaliste ; "Coast" ; "Gato" ; "Heaven’s End" et surtout le génial "Ain’t Never Gonna Win"). Tout est merveilleusement orchestré, il y a des moments où tout le monde est sur scène, d’autres plus intimistes où Devin est quasiment seul et enfin des petits moments où il nous livre des messages divers et variés : l’amour, la perfection, le travail, les vacances, la matière fécale juste avant de reprendre brutalement avec la fin de "Heaven’s End", et j’en passe.


Ensuite on repasse sur du plus classique avec le très attendu "Deadhead"" qui évidemment fait mouche à chaque fois, ça ne sert plus à grand-chose de commenter la prestation live de ce morceau, on peut juste dire qu’elle est exceptionnelle, autant en terme de voix que de prestance scénique, je n’avais pas pu l’entendre au Bataclan il y a deux ans, à la place il nous avait joué "Suicide" avec le DEVIN TOWNSEND PROJECT.
Arrive "Why?" où tout le monde change de tenue et surtout Ché et Devin qui se mettent tous les deux en jupe, d’ailleurs la tenue de Ché ressemblait un peu à un emballage de bonbon, inutile de préciser que tout le monde peut se rincer l’œil. Bref, Devin délaisse sa guitare et ne prend que le micro pour ce morceau, se baladant sur scène, faisant des clins d’œil aux musiciens et encourageant toute la foule à chanter avec lui (le moment Death Metal, la fin). Merveilleuse prestation pour une première !
Ensuite on continue avec "Lucky Animals", le public jouera le jeu en levant les mains à chaque refrain, mais bon ça ne suffit pas, c’est sympathique mais sans plus, un peu comme le morceau en lui-même finalement. On s’approche doucement de la fin du show et on reprend avec "Genesis" avant un dernier retour en force. C’est encore une fois très réussi, très dynamique et toujours avec l’écran en fond qui nous repasse le clip, je ne sais pas combien de répétitions il a fallu pour aboutir à un tel rendu mais un bon nombre j’imagine.

On arrive à la dernière fournée et je vais commencer avec un petit reproche, je ne savais pas où le mettre donc on va dire que c’est là : la voix de Ché Aimee Dorval. On l’entendra très peu tout au long du spectacle malgré son entrain et je pense que c’est dû à un petit problème de micro. Et ça se confirme lorsqu’ils échangeront leurs micros pour la reprise de The TRAMMPS : "Disco Inferno". Surtout drôle à écouter, ce morceau se veut anecdotique et aurait très bien pu être remplacé par autre chose sans que l’on soit déçu. L’avant dernier morceau que nous offre Devin est une version acoustique de "Spirits Will Collide" avec les trois choristes et encore Ché, donnant une touche beaucoup plus émotive au morceau, si vous vous souvenez dans ma chronique de "Empath" j’avais dit que je n’appréciais pas trop ce morceau, j’ai eu le temps de le réécouter depuis et de l’apprécier à sa juste valeur, mais la version proposée en live était beaucoup plus touchante.
On termine sur une note positive avec "Kingdom" qui envoie du lourd comme à son habitude et nous rappelle à quel point ces artistes sont investis dans ce qu’ils font. Et pour finir, nous avons droit à une ovation digne des plus grands, en toute humilité. Mon concert préféré était lui au Bataclan il y a deux ans, désormais c’est lui il y a deux jours. Très peu de fausses notes et surtout une très bonne ambiance, dans la fosse en tout cas car de ce que l’on m’a dit ça bougeait beaucoup moins en places assises… Saluons l’effort de toutes les équipes techniques pour préparer un tel évènement ainsi que l’implication des groupes. Si vous aviez encore un doute sur ce que vaut Devin TOWNSEND en concert, n’hésitez plus, c’est juste fantastique ! La bise les gens.


Setlist : Borderlands - Evermore - War - Sprite - Coast (with extended jam intro) - Gato - Heaven’s End - Ain’t Never Gonna Win - Deadhead - Why? - Lucky Animals - Castaway - Genesis

Encore : Disco Inferno (The Trammps cover) - Spirits will Collide (acoustic) - Kingdom


Copyright photo : Marjorie Coulon



             



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