Recherche avancée       Liste groupes



    



[-] 2024
7 reprises irlandaises pour la Saint-Patrick
Par GEGERS
Le 11 Mars 2024

Gojira, au coeur de la baleine
Par ISAACRUDER
Le 27 Février 2024
Notre D(r)ame, en sept chansons
Par WëN le 22 Avril 2019 Consulté 5337 fois

Alors que les décombres encore fumants de ce qui fut et restera sans doute l'un des plus altiers édifices bâtis de la main de l'Homme, laissent peu à peu entrevoir l'étendue des dégâts, avec un petit pincement au cœur certain, parce que, bordel, quels que soient nos affinités spirituelles, il faut savoir reconnaître les belles et vieilles pierres quand elles sont sous notre nez ;

Alors que les plus indécentes promesses de dons fleurissent (tout un chacun contactant ses experts comptables afin d'élaborer les plus sordides montages financiers sous couvert d'une magnanime charité ne dissimulant qu'à grand peine de tristes desseins marketing) sans la moindre once de gêne là où, sans forcément prévaloir, une certaine pudeur - à l'heure où services publiques, systèmes éducatifs et médicaux crèvent la gueule ouverte et que les budgets associatifs et culturels se font plus frileux que jamais - eût néanmoins été plus judicieuse (j'vous jure, elle a bon dos "la crise" … L'argent, à priori, il y en a);

Et bien au milieu de tout ça, chez NiME, ou voulait juste remettre la bâtisse à sa place. Car véritable défi architectural de son époque, inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO (avec les attenantes rives de Seine), cette muse de nombreux artistes, inaltérable source d'inspiration plusieurs fois centenaire, à plus d'une fois su se faire mettre en exergue au sein de la scène Metal, que cela soit via les mythes la drapant (coucou Victor !), ou par le simple mais tacite respect que sait imposer ce type de monument aux dimensions prodigieuses. Petit tour d'horizon, du haut de son clocher, avant le drame :


NOTRE DAME
Vol 1 : Le Théâtre Du Vampire
1 - NOTRE DAME - Faust - The Ghostwriter

A tout saigneur, toute horreur ! Grotesque vision gothico-vampirique et parodique, non dénuée d'une certaine dose d'horreur burlesque, Snowy Shaw (MERCYFUL FATE, THERION, DREAM EVIL), Vampirella et les frères De Sade (Jean-Pierre et Mannequin, si si) s'en donnent à cœur joie dans ce pastiche Black-metal aux accents avant-gardistes se vautrant dans la plus 'freaky' décadence, qui révèle l'effarant esprit torturé de ses géniteurs. Ouvrez le livret, c'est du parfait n'importe quoi, du début à la fin (des visuels jusqu'aux copyrights).

Au moment d'extraire un titre de ce capharnaüm musical qu'est le répertoire de NOTRE DAME (NOT RED ÂME pour les intimes) et quitte à extrapoler un peu, on favorisera ce "Faust - The Ghostwriter", introduit par un orgue fort à propos et inquiétant à souhait, qui se prête finalement bien aux lourds secrets à peine chuchotés et qu'à grand peine confessés qui virevoltent sous les hautes et menaçantes voutes à la nuit tombée.


ADX
Suprématie
2 - ADX - Notre Dame De Paris

Gros représentant de la scène Speed française des 80, ADX (pour "Acier DouX" en métallurgie, ah mais je ne savais pas moi) a toujours su montrer un vif intérêt pour les mythes et légendes de notre beau pays. C'est particulièrement vrai en 87, où les parisiens frappent un grand coup avec cet opus au patronyme annonciateur et qui fera date. "Notre Dame de Paris" ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il s'agit de noircir le trait et d'appuyer plus qu'à son habitude un tempo Heavy à souhait avant de monter dans son beffroi pour une passe d'arme instrumentale, tandis que la basse vient nous sonner les cloches !


MISANTHROPE
Visionnaire
3 - MISANTHROPE - Bâtisseur De Cathédrales

Logiquement, les combos français sont à l'honneur dans une telle sept-liste, directement liés qu'ils sont à ce patrimoine qui coule dans leurs veines. La preuve avec MISANTHROPE, en pleine époque Death-metal mélodique d'ascendance suédoise et ce classique ultime qui sait nous rappeler, via cette diatribe anticléricale, le caractère finalement terriblement humain de tels monuments qui, bâtis à la gloire d'entités divines, mais à la sueur de milliers de petites mains, ne demeurent qu'une preuve de vanité supplémentaire au moment de faire les comptes. Musicalement, entre l'inénarrable diction de S.A.S de l'Argilière et les gimmicks habituels de basse du sieur Moréac qui parsèment des riffs particulièrement acerbes et caractéristiques du savoir-faire du quintet, un clavier virevoltant ne manque jamais de nous rappeler où nous sommes.

De là à relever que l'incendie s'est produit le jour de l'anniversaire du vocaliste de la formation ... il n'y a qu'un pas complotiste qu'on se gardera bien de franchir. N'empêche que ...


DARK MOOR
The Hall Of The Olden Dreams
4 - DARK MOOR - Bells Of Notre Dame

Direction Sud-Est, pour la péninsule hispanique, le temps d'une halte par chez DARK MOOR. Suite à un 1er album qui n'avait pas forcément charmé tout son monde, il était temps pour les espagnols de proposer un disque plus inspiré avant que sa chanteuse Elisa Martin, en Esmeralda de circonstance, n'en vienne déjà à se faire tirer les cloches par de potentiels amateurs d'ANGRA et autres RHAPSODY en attente de sensations fortes … Pari gagné avec ce Heavy/Power d'obédience néo-classique et de grande classe : nulle pause possible sur ce titre, ça speed comme pas permis, fonçant à 100 à l'heure de cloche en cloche, dans une partie d'acrobaties quasimodesques provoquant un vacarme de tous les diables.


ARK
Ark
5 - ARK - The Hunchback Of Notre Dame

Plus surprenant, l'apparition de l'inquiétant bossu chez ARK, projet Prog norvégien de son état dont le visuel ne nous préparait pas du tout, mais alors pas du tout du tout à ça. Menée par un Jorn Lande parfait ici (car briefé par ses collègues qui l'empêchent ainsi de faire n'importe quoi), c'est une composition aux accents flamenco sur sa première partie qui nous cueille ici. Vision fantasmée d'une Esmeralda dansant à travers les flammes ; le titre jazzy à ses heures (le clavier), totalement Prog le reste du temps (les phrases de guitares), se révèle une très bonne surprise au sein de ce projet ambitieux qui n'aura malheureusement duré qu'un couple d'albums.


APOCALYPTICA
7th Symphony
6 - APOCALYPTICA - On The Rooftop With Quasimodo

Si la plupart d'entre nous sont certes plus familiers d'un répertoire d'APOCALYPTICA qui n'est au final pas le sien, n'en oublions tout de même pas que le groupe, indélébilement marqué du sceau METALLICA, a su composer ses propres morceaux du haut de ses huit albums (pour quasi-25 ans de carrière mine de rien).

En 2010, lors d'un "7th Symphony" voyant participer à sa ronde de violoncelles habituelle certains Joe Duplantier et Dave Lombardo, le quatuor rend hommage au bossu résident de la cathédrale à sa façon, lors de cet instrumental évocateur, qui pourrait servir de parfaite BO au pinacle du roman de Hugo, sur fond d'incendie.


JUDAS PRIEST
Jugulator
7 - JUDAS PRIEST - Cathedral Spires

En 1997, Jean Prêtre aussi, s'est effondré. En plus de devoir dealer avec un nouveau chanteur attendu au tournant (c'est un euphémisme), c'est avec un album résolument Heavy/Thrash, aussi lustré qu'une paire de couilles au fond d'un bénitier, et d'une rare agressivité que le PRIEST nous revenait, envoyant bouler un public absolument pas prêt à un tel déferlement de hargne, finalement très en phase avec son époque. Il faut dire aussi, que tout n'y était pas excellent non plus, la paire Tipton/Downing ne sachant plus d'une fois pas trop dans quelle direction mener son rejeton hirsute.

Pourtant, "Jugulator" savait également se faire le porteur de quelques joyaux dont, justement, ce "Cathedral Spires" puissant et fier qui venait magistralement clore le disque. Un titre un peu à part du reste de cette sept-liste car le PRIEST n'est clairement pas dans l'hommage ici, mais force est de constater que la force tranquille et immémoriale de la compo n'a rien à envier aux poids des siècles que l'on peut ressentir, à l'ombre de ces immenses édifices, vautrés dans leur sobre solennité.

Tout ça pour dire, qu'il y a matière à dire sur le sujet, et qu'à bien creuser on en trouvera d'autres … Et puis, mine de rien, ça permet d'alterner avec la setlist du collègue nostalgique des 90 qui va enchaîner GAROU, SEGARA, FIORI et, s'il est un peu joueur, un "Allumer le feu" de notre bon Johnny des familles.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod