"We have found the seventh siiiiiign
Down in the catacoooooombs
clap… clap… clap… clap… clap…
When the seven points aliiiiiign
They will lead us all back hoooooooooooooooooome"

Best finale ever. 5/5. Merci. Au revoir.

What else? Want more? Can't hear ya?! DO YA WANT MOOORE?!

"(It's) something's strange, I'm so confused, I don't know why
(secrets have not been told)
I've been (assigned) to tell (you) the truth, I cannot lie"

Ok. Ok. Ok. La vérité c'est que ce Live plein de défauts est pourtant parfait. "A strange device" ? Sûrement "a cosmic design". Alors, oui, techniquement, ce Live est critiquable. L'image n'est pas parfaite, il y a comme une brume (cosmique) qui enveloppe la scène. Il y a peu de caméras et seulement trois plans qui se succèdent. Le format 4/3 est discutable, 2003 certes, mais les écrans widescreen existaient déjà et devenaient tendance. La scène est modeste, la salle aussi (surtout). Tout cela fait très amateur, très cheap.
Les lights, parfois sommaires, sont satisfaisantes même si bémol majeur pour les projecteurs au sol qui éblouissent la scène et saturent l'image. Par contre, les costumes "spatiaux" des protagonistes, s'ils sont kitsch, traduisent bien l'esprit Space Opera du projet.
Au rayon des satisfactions, le son, sans être exceptionnel (la guitare un peu sous-mixée ; décidément, altruiste jusqu'au bout Arjen), est bon.
Dernière remarque. Un seul album et déjà un Live ? Opportuniste le Arjen ? Ce serait oublier sa légitime casquette de mastermind des Ayreonautes, avec cinq albums au compteur.

(Dream Sequencer System online. Program loaded. Technical protocol reviewed).
Now focus on the music as I take you back to this "Live On Earth"

Qu'attend-on d'un concert ? Qu'attend-on de sa matérialisation physique ? Partager un bon moment à travers une revisite du meilleur du répertoire de l'artiste ? Bingo ! Five stars for STAR ONE by four by... euh.

La prestation d'ensemble est exceptionnelle. Pleine de vie et de bonne humeur. Chacun s'implique à fond avec passion, sincérité et humilité. Leur cohésion est bluffante (on dirait qu'ils tournent depuis dix ans). C'est une véritable communion avec les fans. Et tout ça, bien sur, on le doit à Monsieur Lucassen. Arjen en fait c'est le Carlo Ancelotti du Metal. Talentueux, modeste, fédérateur et générant l'unanimité. Et pour ce STAR ONE "live" il a réuni une équipe parfaitement balancée. La "star" Sir Russell Allen a beau briller de mille feux (e.g. "Down Of A Million Souls"), il n'éclipse pas la flûtiste inconnue Ewa Albering ("Isis And Osiris") qui prend sa part de lumière sur l'enchainement "Actual Fantasy"/"Valley Of The Queens". Arjen en bon capitaine se met au service du collectif et partage allègrement les spotlights avec le tout jeune Joost Van Den Broek ("Amazing Flight In Space") qui impressionne par sa maturité (les claviers chez Lucassen occupent une place prépondérante et il tient ses keys de main de maitre).

Cet équilibre entre l'expérience fédératrice d'un Robert Soeterboek ("Songs Of The Ocean") ou d'un Damian Wilson et sa superbe appropriation du "Into The Black Hole" originellement chanté par Bruce Dickinson (et dire qu'il avait été pressenti pour remplacer ce dernier - taquin le Arjen), et la jeunesse pleine d'aplomb des sœurs Jansen, qui assurent les chœurs avec leur voix puissante, Floor suppléant avec talent et justesse tous les rôles féminins (même l'inimitable Anneke Van Giersbergen sur la magnifique "Valley Of The Queens"), met le collectif en lumière. Et d'ailleurs, la section rythmique solide et rôdée Vink/Warby se voit offrir son moment de gloire ("Bass & Drum Solo"). La star de STAR ONE c'est définitivement l'équipe (les bonus Behind the Scenes du DVD confirmeront l'impression visuelle).

What else again?
La setlist frise la perfection. En plus du "Space Metal" de STAR ONE, tous les albums de AYREON sont représentés ("Dreamtime" et "Eyes Of Time" sont de jolies surprises), la part belle étant donnée à "Into The Electric Castle". Le petit extrait clin d'œil au "Arabia" de VENGEANCE est sympa. Pour que la célébration soit totale, Arjen a pensé à tout.
Et c'est tout naturellement que le packaging de ce coffret 2 CD + DVD est très soigné. Dans la continuité graphique de "Space Metal" on y retrouve Mattias Norén. Rajoutons que le prix était raisonnable (~25 €), Arjen ne se moque pas de vous. Il nous a d'ailleurs dégoté quelques encores bonus-hommages croustillants : un "Space Truckin'" (DEEP PURPLE) déjanté qui se finit en chenille improvisée, une version guitare acoustique-chant d'Arjen en solo du "The Intergalactic Laxative" de DONOVAN et un "Dreamtime" chanté par Edward Reekers (KAYAK).

What else finally?
Un dernier détail pour vous convaincre ? Les soli d'instruments sur un CD live c'est barbant hein ?! Eh bien, dans la version double CD, Arjen a pris soin de ne pas inclure les soli (clavier et basse/batterie). Arjen pense à tout, Arjen pense à vous !

(Dream Sequencer System offline. STAR ONE's on motion. To be remembered...)

Set your controls
Enter a date and see what our future holds
What kind of fate awaits us there in the night
As we dissolve into the light.

À l'époque, nous ne le savions pas mais le destin de STAR ONE n'était pas de s'évanouir avec l'extinction des lumières de ce show d'exception. Le futur l'appellera à revenir nous conter science-fiction en musique et nous promettra même d'autres nuits d'AYREON magiques.