Et bien il semblerait que je fasse partie d'une minorité sur ce coup-là, car je me rabats sur "The Book Of Souls" pour me soulager de l'écoute de son successeur. Alors je ne commenterai pas la production, j'ai seulement l'impression que chaque album depuis "Dance Of Death" sonne comme si un coussin de plus en plus épais était couché sur les enceintes, ce qui me fait dire hélas que nos Anglais deviennent de plus en plus sourds. Mais rien de ça n'est si désagréable, même si certains équilibres laissent parfois à désirer.

Ce millésime 2020/2021 (l'album était prêt depuis plus d'un an) ne tient pas toutes ses promesses loin s'en faut. On y trouve un groupe vieillissant, qui se rapproche de plus en plus de son modèle DEEP PURPLE, dans son approche à la fois roots et purement basée sur la musicalité. Sauf que les mecs de MAIDEN ne sont pas de grands improvisateurs, ce qui crée quelques problèmes. Déjà les plans très écrits de Steve Harris sonnent soit déjà-entendus, et quand ce n'est pas le cas (car il a bien encore quelques ritournelles en besace) ils sonnent incroyablement mous. Et c'est d'ailleurs une constante. Bruce Dickinson apparaît quelque peu usé sur l'inaugural "Senjutsu", l'une des ouvertures d'album les plus catastrophiques de la carrière du groupe. Les bonnes idées ou les moments plaisants se retrouvent noyés dans des enchaînements de riffs en Mi, un peu enrichis en cavalcades histoire de donner une illusion de dynamisme. Les exemples ne manquent pas : il faut attendre les deux dernières minutes de "The Parchment" pour s'amuser un peu, "Hell On Earth" démarre après seulement deux minutes pas déplaisantes mais inutiles, "The Writing On The Wall" ne parvient guère à dépasser la fraîcheur de son riff en bourdon et la mélodie du refrain, "Stratego" nous maintient tout peine en haleine avec sa volonté de proposer un titre dynamique (dans l'esprit de "El Dorado" sur "The Final Frontier").

Pourtant par moments avec "Days Of Future Past", "The Time Machine" ou "Darkest Hour" et même si je suis indulgent avec "Stratego" et "The Writing On The Wall" on ne passe pas un mauvais moment (j'ai une certaine affection pour "Lost In A Lost World" également), et de toute façon IRON MAIDEN n'a jamais sorti un album mauvais de A à Z ; même "No Prayer For The Dying" et "Virtual XI" proposaient quelques bons morceaux. Néanmoins, je ne vais pas beaucoup remettre le double-cd sur la platine, m'est avis.