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DEATHCORE  |  STUDIO

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2019 The Valley
2021 Kin
2025 1 Hymns In Dissonance
 

- Style : Job For A Cowboy, After The Burial, Carnifex
 

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WHITECHAPEL - Hymns In Dissonance (2025)
Par DARK BEAGLE le 7 Avril 2025          Consultée 492 fois

Après deux albums plus nuancés ("The Valley" et "Kin") qui auront surtout servi de catharsis au chanteur Phil Bozeman, WHITECHAPEL décide de revenir à des fondamentaux simples, toute la subtilité résidant dans ce que l’on inclut ou non dans ce « simple ». La pochette ne laisse pas planer le doute. Plus que ce crâne de quelque créature ignoble, c’est le retour à l’ancien logo, bien primaire, qui doit mettre la puce à l’oreille quant aux intentions des musiciens. Ceux qui pensaient donc que le groupe allait continuer à s’acheter une respectabilité auprès du Grand Public en arrondissant les angles se sont royalement trompés : WHITECHAPEL revient aux affaires et compte bien prouver qu’ils restent une des références absolues du Deathcore.

L’album est découpé en deux parties distinctes. Les deux premiers morceaux vont nous servir d’entrée en la matière, ils vont préparer nos tympans, voire notre corps à ce qui nous attend des pistes trois à dix qui se réfèrent aux péchés capitaux. Dit comme ça, cela pourrait paraître simpliste, mais cela ne l’est pas tant. Ce n’est pas comme dans le film Seven où il était assez facile en définitive de deviner à quel péché correspondait chaque crime ; ici, si certains semblent évident, d’autres vont nous pousser à la réflexion, jusqu’à arriver à la solution. Un sacré patchwork, d’une violence sale et âpre. Pour certains, ce sera trop too much, pour d’autres, ce disque représentera une espèce d’accomplissement, aussi bien dans sa violence que dans sa conceptualisation intelligemment construite.

De toute manière, il ne faut pas longtemps pour comprendre qu’on va s’en prendre plein la gueule. Allez, une minute à tout casser, le temps de passer l’introduction de "Prisoner 666" et de se heurter aux premiers vocaux de Bozeman. Ce titre, c’est de la pure démonstration. De ce que sait produire WHITECHAPEL, qui prouve là de façon presque désinvolte qu’il n’a pas perdu la main. Mais surtout, ce titre devrait être disséqué par tout combo Deathcore débutant qui souhaiterait découvrir toutes les astuces du job. La brutalité est aussi intense que versatile, elle se déplace à mesure que le groupe varie ses tempi, ses effets, que son mur du son immédiat s’érige en des courbes chaotiques et pleines de protubérances.

Mais surtout, Bozeman propose un chant en constante mutation. Entre un growl profond, abyssal et des screams déchirés, il passe d’un univers à l’autre avec une aisance bluffante. On devine aisément que ses futures prestations live seront intenses. Bref, si vous voulez essayer cela chez vous, munissez-vous d’un seau pour les vomis intempestifs. Il continue, comme le reste des musiciens, sa démonstration sur le morceau suivant, qui donne son titre à l’album. Le terme démonstration n’est vraiment pas usurpé et se détache de tout caractère prétentieux : WHITECHAPEL ne cesse de changer de rythmes, des blast beats effrénés à des parties plus lentes, plus lourdes, avant de se fendre d’un solo d’une limpidité presque déplacée. Une fois encore Bozeman impressionne – à dire vrai, il ne cessera de le faire tout du long – mais reproduire un tel morceau sur scène demandera une concentration maximum de chaque membre du groupe tant la construction de ce titre est complexe.

Sur la deuxième partie, WHITECHAPEL va se faire un peu plus consensuel dans ses constructions, même si la formation se refuse à toute linéarité. Entre un art consommé du break déboite-nuque, les saillies mélodiques des guitaristes qui s’extraient par instants de ces couches de brutalité et de violence pures et un chanteur qui ne cesse d’en imposer, l’auditeur ne peut que subir avec un sourire béat aux lèvres cette molestation en règle. Vous pensiez (sérieusement ?) que l’instrumental "Ex Infernis" allait vous offrir un moment de repos ? Ce n’est qu’une introduction vicelarde à un "Hate Cult Ritual" qui est un déferlement de haine brute, de colère en somme, d’une violence à vous faire saigner des tympans. Et que dire de son final tonitruant ? Le niveau de brutalité de ce morceau est tout bonnement affolant, il promet des moments de pure folie sur scène, s’il y a encore des mecs vivants dans la fosse.

A côté, "The Abysmal Gospel" commencerait comme un morceau de Sludge assez sale et boueux qui évoluerait rapidement vers quelque chose de plus marqué, avec encore une fois un Bozeman impérial derrière le micro. Ici il nous décrit avec un cynisme entier le mensonge, avec ce qu’il faut de fiel pour bien faire passer la pilule. Et que dire de cette terrible conclusion qu’est "Nothing Is Coming For Any Of Us" et de sa longue plage instrumentale qui permet d’apporter un peu de mélodie et de nous soulager provisoirement de tout le fil de fer barbelé que le groupe nous a fait avaler le long des quarante minutes et quelques que dure cet album.

Vous pouvez arguer que WHITECHAPEL n’invente rien et revient à un niveau de brutalité primaire que beaucoup attendent de lui. Vous pouvez même placer qu’il s’agit d’un énorme pas en arrière pour une formation qui s’était réinventée sur ses deux précédents disques, de façon honnête et intelligente. Soit. Je peux l'entendre et je pourrai même abonder en ce sens, avancer qu’il s’agit d’un retour aux sources. Sauf que… Sauf que "Hymns In Dissonance", outre l'oxymore qu'il représente, va plus loin dans l’extrême, il se veut très Heavy, certainement le disque le plus Heavy à ce jour pour WHITECHAPEL, rendu plus crédible par l’expérience, toute naïveté étant gommée depuis longtemps. Quand je vous parlais de "Kin", je m’interrogeais sur l’évolution du groupe, s’il allait conserver l’appellation d’origine protégée Deathcore encore longtemps. Je pensais que non, je me suis lourdement trompé. WHITECHAPEL est solidement rivé à son trône.

Je ne m’attendais donc pas à ramasser mes dents ainsi et j’ai pris un plaisir totalement masochiste à me faire piétiner par un troupeau d’éléphant. Et pire, à en redemander. "Hymns In Dissonance" est le genre d’album qu’on se plait à écouter en boucle, pour en saisir toutes les subtilités. Non, le terme est soigneusement choisi tant les constructions des morceaux ne laissent rien au hasard, que tout s’écoule sans temps mort mais tout en conservant, la majeure partie du temps, une spontanéité et un feeling qui est propre au groupe. Cet album est un véritable tour de force dans le jusqu’au-boutisme et il pourrait très bien devenir une nouvelle pierre angulaire. Pas que dans la discographie du groupe, mais pour un genre tout entier, qui parvient toujours à se renouveler malgré une marge d’évolution que beaucoup jugeaient minime. Tout simplement monstrueux.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Hymns In Dissonance", "Hate Cult Ritual", "The Abysmal Gospel", "Bedlam", "Nothing Is Coming For Any Of Us"

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   (2 chroniques)



- Phil Bozeman (chant)
- Alex Wade (guitare)
- Ben Savage (guitare)
- Zack Householder (guitare)
- Gabe Crisp (basse)
- Brandon Zackey (batterie)


1. Prisoner 666
2. Hymns In Dissonance
3. Diabolic Slumber
4. A Visceral Retch
5. Ex Infernis
6. Hate Cult Ritual
7. The Abysmal Gospel
8. Bedlam
9. Mammoth God
10. Nothing Is Coming For Any Of Us



             



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