Schlinguant la perdition dans un dédale labyrinthique totalement hanté et à faire perdre la raison, "The Grand Psychotic Castle" est un album un brin grandiloquent mais jamais trop pompeux comme d’autres receleurs de Black Metal Symphonique de l’époque (CRADLE OF FILTH, DIMMU BORGIR). Beaucoup plus investi dans la sombreur que dans la gothico-thérapie, Charmand Grimloch nous assène un EP intense et bien singulier.

Julien a bien raison d’évoquer les tourments et les tumultes de la pensée que son écoute produit. Bande-son de films d’horreur ou cauchemars éveillés, "The Grand Psychotic Castle" a certes un côté un peu kitschissime mais il dépeint très bien ces bouffées d’angoisse dissociatrices possibles qui montent et ne se calment plus. Bien plus envoûtant que les comparses plus hésitants de l’époque (ODIUM et MORGUL), TARTAROS accomplit un EP bien assis dans ses desseins.

Même si le style diffère, je ne peux m’empêcher de trouver en TARTAROS une corrélation avec SLAGMAUR notamment avec ce côté horrifique très bien amené et dégoulinant dans les ambiances produites. Du reste, je trouve que le format EP convient très bien à TARTAROS. Quarante ou cinquante minutes de volutes symphoniques maudites m’auraient indisposé à l’issue.

Je vous recommande froidement de vous procurer la réédition de 1999 agrémentée de deux bonus. Vous pourrez y écouter un titre incroyable, "Into The Faculty Of Wonderful Secrets", sorti de derrière les fagots et ayant fait son apparition sur des samplers de l’époque mais aussi "Letzidah's Hypnotic Children Waltz" un titre instrumental de moindre intérêt tiré du projet avorté The THRILL de Charmand Grimloch.

TARTAROS est sans doute un peu trop oublié, les grandes starlettes de l’époque l’ayant évincé et tiré un peu trop la couverture à leur avantage. Néanmoins, "The Grand Psychotic Castle" reste une référence et aura fait date et des petits par la suite avec plus ou moins d’intérêt (sans doute moins !).