Bienvenue au milieu des années 90 ! Si aujourd'hui le nom de Rob Zombie est communément répandu, tant grâce à sa carrière de musicien solo, couronnée de succès (dès "Hellbilly Deluxe") régulièrement invité dans les plus grands festivals de Metal du monde, qu'à ces œuvres cinématographiques dans lesquelles on va retrouver une bonne partie de son ADN déjà bien personnel à l'époque de son premier groupe WHITE ZOMBIE. "Astro Creep : 2000" est un disque typique des nineties : production sèche, batterie/boîte à rythmes ultra dominante, guitare Indus, son Mesa Boogie obligatoire, longueur quasi insurmontable ; cet album synthétise une approche du Metal toute entière.

Contenant quelques-uns des plus gros succès de son répertoire, car après la mise en sommeil de WHITE ZOMBIE le père Rob ne se gênera jamais pour nous ressortir quelques titres emblématiques en particulier ce "More Human Than Human" qui aurait dû conclure l'album. Renforcé de moult bruitages extraits de bandes-son de films de série Z, souvent créées de toutes pièces, et qui donne déjà un aperçu assez net de l'art pictural futur du sieur Rob, "Astro Creep : 2000" est un album tant festif que profondément oppressant. Mais il a cette qualité, tout comme dans un autre style le Doom Death gothique de TYPE O NEGATIVE, de respirer un second degré assez net.

Si terminer l'album peut s'avérer réellement éprouvant jusqu'à la dernière piste tenant davantage du remplissage qu’autre chose, d'autant qu'il nous réserve un petit digestif typique des nineties, une ghost-track en l’espèce, ce disque, qui aurait très bien pu faire quarante minutes et mériter un plus gros 4 sur 5, n’en demeure pas moins une pierre angulaire du Metal Indus qui après une lente gestation au cours des années 80 trouvait dans cette dernière décennie du millénaire le contexte parfait pour s'exprimer et aligner les albums fondateurs. Qu’il ne soit pas parfait est presque normal, et pourrait même illustrer un je-m'en-foutisme quasi calculé.