Après tout pourquoi pas. Il n’y a pas assez de doigts pour compter le nombre de chroniqueurs ayant posté une kro-X sur les albums des Mets, mais il n’y a pas de raison pour que je n’y aille pas de mon avis, d’autant que je fais partie des quelques aigris parmi lesquels "KEA" m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Alors soyons clairs, par mesure de protection de mon intégrité physique, j’invoque le bouclier-joker-chat perché-pouce-miroir miroir (on the wall) : OUI, c’est un album fondateur qui a inspiré des tonnes de vocations, à remettre dans son contexte car baignant dans son jus d’époque vieilli en fût pendant plus de quarante ans, mais il y a vraiment des éléments qui me hérissent sur le debut album des autoproclamés "Four Horsemen".

Que ce soit la voix prépubère d’Hetfield noyée dans une reverb qui ne trompe personne, la platitude de certains titres ("Hit The Lights", "Motorbreath", même "Seek & Destroy" et pis encore "Jump In The Fire" et son riff abominable), ou encore la production loin d’être millimétrée, l’album souffre manifestement de sa juvénilité, malgré toutes les excuses que l’on saurait lui trouver.

Alors juvénile certes, mais ne sombrant pour autant pas dans l’erreur de jeunesse, les sexagénaires d’aujourd’hui ayant su ajuster leurs titres d’adolescence vers des horizons nettement plus fédérateurs en live, les rendant ainsi hymniques, n’ayons pas peur des mots.

Et ça m’arrache la gueule de le dire, mais s’il y a bien un cavalier qui sort du lot dans l’histoire, c’est bien Kirk "l’éboueur"(*) Hammett, sans arthrose à l’époque, et capable de pondre des soli aussi efficaces qu’ils sont sommaires. Voilà, on conclura que "Kirk c’était mieux avant", comme le vieux con que je ne suis pas (encore). Je suis juste con du coup.

Je ne bouderai pas le plaisir jusqu’au bout en mettant tout de même au-dessus du lot, et de loin, "Metal Militia", "Whiplash" et "The Four Horsemen", mêlant à la fois agressivité, vélocité et incarnant l’état d’esprit Thrash pur et sans concession de gamins qui en voulaient résolument, qui s’y sont tenus, et qui ont ultimement changé la vie de millions de gens.

Ah oui, et histoire que vous n’ayez pas ramassé des caillasses et fait pourrir des tomates pour rien : "Anesthesia" est d’un ennui profond.

Vous ne m’attraperez jamais !

Note réelle : 2,5/5.

(*) On me dit dans l’oreillette que c’est pas le même "ripeur", car il y a bien un "h" en plus dans "Thrash", mea culpa !