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UNHOLY - From The Shadows (1993)
Par PERE FRANSOUA le 28 Mars 2024          Consultée 252 fois

Lorsque que l’on se frotte à une œuvre et qu’on se prend de la juger, nous avons trop souvent tendance à présumer que tous les ingrédients qui la composent sont le fruit de décisions, que tout est voulu, planifié et doit donc être interprété comme ayant une intention. L’artiste a voulu exprimer cela.
Monumentale erreur !
D’autant plus lorsqu’il s’agit d’œuvres musicales enregistrées dans le cadre d’une industrie culturelle.
D’autant plus quand il s’agit de niches musicales au public restreint, de faibles ventes entraînent de faibles budgets pour l’enregistrement et la production de l’œuvre.
Les exemples abondent et pourtant, faute d’avoir les infos, nous continuons de présumer que le résultat est intentionnel alors que bien souvent (presque) tout est contingent.

Un exemple par exemple, le premier album d’UNHOLY.
La formation finlandaise de Doom-Death expérimental, formée en 1990, se sépara en 1994 après le flop de leurs deux premiers albums. Réunis en 1996 et accouchant de deux albums de plus, le groupe se sépara à nouveau en 2002, saoulés d’être incompris. Le monde s’en battait bien les couilles de leur musique. Il va sans dire qu’ils sont depuis devenus culte.
Peaceville vient de sortir la réédition de "From The Shadows". On remercie tous Peaceville, allez, avec moi "merciiii Peaceviiiiiille".

Ce son de guitare affreusement âpre, grésillant autant qu’une démo de Black Metal, tellement original pour du Death-Doom, tout cela n’était pas vraiment intentionnel. Faute de moyens et par une entourloupe de leur label pourri, le disque n’a pas été mixé. Ce qu’on entend et qu’on imagine le résultat de choix audacieux d’artistes libres et radicaux, c’est en fait la version brute, le "raw mix", gravé pour l’éternité, faute de mieux, pour une histoire de pognon.
Pas de mixage, ça veut dire aussi pas de mastering, même si à l’époque c’était loin d’être un passage obligatoire et déterminant. Dans tous les cas il en résulte, en plus des guitares outrageusement grésillantes mais dont on retrouvera finalement la patte sur les autres opus ce qui fait que ce n’était pas aussi accidentel que les membres l’ont clamé, des variations dans les volumes des instruments d’une piste à l’autre.
L’œuvre est-elle inécoutable ?
Point du tout. Bien au contraire.

Pépite des temps jadis, "From The Shadows", à l’instar des trois autres chefs-d’œuvre qui suivront, se réconforta éternellement d’avoir été boudé à sa sortie puisqu’à chaque écoute les auditeurs que nous sommes ne pourront que s’émerveiller devant toute cette terrifiante folie musicale.
Tout semble en effet pensé pour repousser l’auditeur, le malmener et lui balancer des caillasses pendant qu’il s’enfuit, tout en sachant qu’il va revenir, l’auditeur maso, encore et encore.
Outre les nuages barbelés en guise de guitares, gifles nasillardes saturant le spectre sonore autant que nos synapses, dont l’extrémisme, on l’a vu, n’était pas si intentionnel, les compositions elles-mêmes vous maltraitent. Lentes et pensantes bien sûr, mais surtout imprévisibles, instables, bizarres, brouillant nos repères et ne retombant presque jamais sur leurs pattes. C’est ce qui vaut à UNHOLY son qualificatif d’expérimental.
S’il faut faire intervenir un orgue lugubre et un chant féminin imprécatoire dès le second titre, on n’hésite pas, des notes de claviers déstabilisantes (surtout en fin de morceau) viennent renforcer le malaise, et quand l’orchestre s’emballe dans une version sadique du vieux PARADISE LOST, les mélodies de guitares surplombants les rythmiques n’apportent que du verre pilé.
Est-ce que le chant nous apportera un peu de réconfort ? Oui, si vous aimez qu’on vous dégobille dans le cou. Chaque syllabe est excavée tel un vomi douloureux et acide, dans un style très proche de celui de Martin Van Drunen de ASPHYX.

Si "From The Shadows" était une Imperial Stout, c’en serait une au piment chipotle, âpre et explosive à la fois, votre palais ne comprend pas tout ce qui lui arrive, vos yeux pleurent d'eux-même, mais vous savez que vous vivez une expérience mystique seulement accessible aux initiés.

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   MOX

 
   PERE FRANSOUA

 
   (2 chroniques)



- Pasi Aijo (chant, basse)
- Jarkko Toivonen (guitare)
- Ismo Toivonen (guitare)
- Jan Kuhanen (batterie)
- Tanja Wehsely (chant féminin)


1. Alone
2. Gray Blow
3. Creative Lunacy
4. Autumn
5. Stench Of Ishtar
6. Colossal Vision
7. Time Has Gone
8. The Trip Was Infra Green
9. Passe Tiermes



             



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