A force de chroniquer les albums de METALLICA à la chaîne comme le ferait un ouvrier Fordiste sur sa chaîne de montage, je m'aperçois que je pourrais systématiquement commencer par "Nous y voilà".

Car ça y est, nous arrivons au premier album réellement douteux des Mets, ou en tout cas, marquant une très nette cassure avec le style qui a construit leur légende, même si le "Black Album" avait déjà mis un pied dans le ciment frais.

Et à commencer par cette pochette, sérieusement ! Du foutre et du sang, on dirait un slogan de club de foot de National 3 ! Et vraiment, c’est quoi cette refonte du logo ? On dirait un WordArt sur Powerpoint 95, sans déconner ! Bref, je vomis et je reviens.

*enclenche la chasse d'eau*

J'ai fini. Donc, où en étions-nous ? Ah oui, au moment où on admettait qu'on se fait tout de même un peu chier sur "Load". Cinq ans ont été nécessaires à déconstruire ce qui faisait la hargne et l’incisivité des Californiens.

1. La voix d’Hetfield a pris un coup dans l'aile et ne peut plus monter aussi haut qu'avant (oscillant désormais entre les gémissements et les "yeah-y-yeah-eah"), ce qui explique que les morceaux sont désormais en Mi bémol. Les mauvaises langues diront que "Sad But True" ou "The God That Failed" n'étaient déjà plus en Mi standard et allaient jusqu'au Ré, mais il y avait au moins une démarche artistique planquée derrière, pas des lacunes techniques.

2. Ulrich a des palmes à la place des pieds ET des mains et instaure une mollesse absolue.

3. Hammett passe plus de temps à chiner les Wah et les piercings sur eBay qu’à bosser ses soli.

4. Newsted est physiquement présent.

Alors certes, il est désormais acquis que METALLICA fait désormais du Heavy en remplacement du Thrash, mais la torpeur, la désinvolture, ou les deux ne peuvent pas servir d’éternelles excuses, en jetant une crotte de nez au passage à ce genre, méritant mieux que cette paresse ambiante comme représentante. Non, vraiment, le mid-tempo permanent dicté par Ulrich est insupportable (je suis vache, "Ain’t My Bitch" et "Wasting My Hate" se secouent les puces, mais les titres sont absolument insipides).

Tiens, puisque l’on parle de titres pourris, et sans vouloir m’excuser du peu, le travail sur les paroles est purement affligeant. Ok, METALLICA n’a jamais écrit du Balzac mais ça me foutrait un coup au moral d’écrire des textes plus creux que lorsque j’étais dans ma vingtaine !

"He said
"Lost my way
This bloody day
Lost my way"
I heard it
He said
"Lost my way
This bloody day
Lost my way" - "Ronnie"

Vive les rimes riches.

Et histoire d’étendre la souffrance, il faut attendre au moins "Until It Sleeps" pour avoir un tir groupé de titres à peu près corrects, jusqu’à "Bleeding Me", et rideau. Trop de titres, trop longs, sans éclat, sans personnalité.

Je pensais être moins virulent à l’égard de "Load", mais son écoute prolongée m’a clairement mis dans de mauvaises dispositions. Pour conclure sur une note presque positive, disons qu’il possède une qualité indéniable : le pire reste encore à venir.

Oh merde, je viens de regarder de nouveau par mégarde l’"art"work…

*court de nouveau aux waters*

Morceaux préférés : "Until It Sleeps", "Bleeding Me", "King Nothing".