J’avoue être revenu à MEGADETH via cet album. Si "Cryptic Writings" m’avait alerté, "Risk" m’avait achevé. J’ai ainsi boudé Dave et sa bande d’intermittents à durée de vie restreinte pendant près de dix ans et n’ai redécouvert la triplette "The World Needs A Hero"/"The System Has Failed"/“United Abominations” que bien plus tard, une fois réconcilié pour de bon avec le combo. Mais ce "Endgame" m’avait tapé dans le tympan à travers son féroce single, "Headcrusher". Et l’opus s’avère finalement dans l’ensemble recommandable.

Ce qui choque presque, c’est l’énergie et la maestria instrumentale retrouvée, et ce dès la première piste, "Dialectic Chaos" servant d’introduction à un "This Day We Fight" franchement emballant. Tout au long de ces "44 minutes", les guitares partent de nouveau dans tous les sens, véloces et accrocheuses, toutes brides lâchées et indomptables à l’image de son leader, éternel insoumis devant l’éternel (je ne parle pas de Jean-Luc Mélenchon, calmez vous). L’arrivée de Chris Broderick (ex-JAG PANZER et NEVERMORE, futur IN FLAMES), fait un bien fou après le pistonné et "sous Tranxène" Glenn Drover, de par trop anonyme. Il revitalise la formation, à moins que Dave n’ait enfin remis la main sur ses "vitamines", c’est selon. On réalise, en comparaison de ses prédécesseurs, à quel point la différence s’avère colossale, même sur les titres plus anecdotiques faisant malgré tout feu de tout bord question guitare ("1,320’"), d’autant que LoMenzo parvient toujours à faire oublier Ellefson au contraire de Drover senior, aseptisé, franchement inutile.

Évidemment, une fois de plus, tout le disque ne sera pas à l’image de ce départ en fanfare Thrash, le Heavy est également bien présent, mais va cette fois piocher du côté de "Youthanasia", ce qui n’est pas pour me déplaire ("Bodies"). Surtout, Dave & co évitent les sorties de route majeures, petit péché mignon depuis plus d’une décennie. En revanche, c’est toujours un peu trop "propre" à mon goût, hargne et morgue ne sont pas toujours totalement revenues dans la voix du chanteur, malgré des textes de nouveau incisifs ("Bite The Hand"). Moi, mon David Scott Mustaine, je l’aime quand il y va la bouche à moitié fermée et qu’il donne l’impression de faire son besoin sur le trône en enregistrant ses parties, n'en déplaise à ses détracteurs.

Et puis comment ne pas évoquer "Headcrusher", le morceau qui m’a remis sur les rails de la Gigamort ? Celui-là est franchement old school et pourrait figurer sur "SOSGSW" ou "Piece Sells...". Le bridge de la chanson ferait headbanger un clou et celle-ci ravira sans discussion les aficionados des premiers jours du groupe. Je suis JOIE à chacune des écoutes.

Après, il subsiste cependant encore quelques incongruités, à commencer par la pseudo-ballade "The Hardest Part Of Letting Go… Sealed With A Kiss". MEGADETH n’a jamais réussi à pondre une compo lente vraiment aboutie (même si j’avoue éprouver un petit faible pour le refrain de "Promises"), mais s’acharne à essayer, malgré ses échecs successifs, à l’image du PSG en ligue des champions (*). Il faudrait lui dire, un jour… Le title-track intégrant des parties plus parlées que chantées une fois de plus, ne casse pas non plus trois pattes à un canard, restons honnêtes, mais au moins, il fait preuve de bonne volonté et de sincérité tout comme "How The Story Ends" ou l’anecdotique "The Right To Go Insane", ce qui n’était pas nécessairement le cas sur les fails des galettes précédentes. Les excuses du candidat sont donc recevables par l’impitoyable jury de Nime.

Note réelle : 3,5/5. Un vrai bon album du ‘Deth qu’il est bon de redécouvrir.

(*) Cette partie de la chronique pourrait mal vieillir