J'ai été agréablement surpris par la sortie il y a quelques mois quand un pote (Destroyer pour ne pas le citer) m'a fait découvrir la collaboration entre AMON AMARTH et SAXON que fut l'excellente bataille tant vocale que textuelle de "Saxons And Vikings" avec un Biff qui paraissait en grande forme ! C'est incroyable, à l'image de Rob Halford sur le dernier JUDAS PRIEST, le métier, la santé et les performances (bien qu'aidées par la technologie ne nous leurrons pas) des ténors du Heavy anglais des années 80 force le respect.

Cela nous amène à "Hell, Fire And Damnation" qui renoue avec les albums les plus Metal (les grincheux diront 'allemands') du combo, après une paire d'années consacrées à retrouver son côté plus roots, biker, qui parle de Rock'N'Roll. Il y a du "Metalhead", du "Sacrifice", bref un SAXON profondément Heavy Metal, sentiment sans aucun doute renforcé par l'arrivée de Brian "Diamond Head" Tatler.

Et puis il y a ce Biff Byford dont le chant ne semble pas gagné par les années, gratifiant désormais chaque album d'un scream ou deux pour rappeler qui est le patron. Sa performance dès le premier titre, qui perpétue la tradition des ouvertures tonitruantes, même si on l'oublie assez vite, sorti de son refrain calibré pour les salles de concert, qui a ce petit quelque chose de tragique qui fait toujours mouche dans l'interprétation de Biff Byford. Les morceaux sont souvent rapides sur ce nouvel album, mais ne retiennent pas autant l'attention que "Madame Guillotine", "There's Something In Roswell" ou encore le puissant "1066". Exception toutefois avec "Kubla Khan…" où comment se saisir des codes du Power pour sortir du riff qui décolle le papier (même si le "Dynamite" des Scorps n'est pas loin).

L'album ne fait pas carton plein (le lourdingue "Pirates On Airwaves", une pièce-titre efficace mais jetable, un "Supercharger" qui fait preuve d'une efficacité jouissive bien que vaine), mais il s'agit à mon sens de la meilleure collection de titres proposée par le fleuron de la NWOBHM depuis 2013 ! Et m'est avis que l'album aurait sans doute mérité une quatrième étoile plus franche si le groupe n'avait pas dépêché sa sortie pour pouvoir coïncider avec la tournée homérique qui s'annonce avec JUDAS PRIEST. Largement comparable au dernier opus de ses coreligionnaires, "Hell, Fire And Damnation" peut affirmer avec un ton guerrier : Heavy Metal Never Dies. En tout cas quand il vient des forges des Midlands.

Note réelle : 3,5/5.